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Les collections d'orfèvrerie de Charles V

Publié le 05/09/2013

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Les luxueux objets en or et en argent sont rehaussés d'émaux de couleur, alors très à la mode. De délicats émaux trans­lucides recouvrent des scènes finement gravées sur de l'or massif, qui tend à remplacer l'argent doré. Simultanément se développe l'« émaillerie sur ronde-bosse d'or «, véritable sculpture en trois dimensions où les émaux translucides sont le plus souvent associés à un émail blanc opaque. L'ivoire, matière très rare et très re­cherchée, est utilisé pour les plats de reliures des livres

« prec1eux, en plaques gravées généralement encadrées d'une bordure d 'or ou d'argent doré .

Malheureusement , de ces gran­ des collections il ne subsiste que peu d'objets : leur petite taille leur a valu d'être les pre ­ miers sacrifiés quand les prin­ ces ont dû faire face à de pres­ sants besoins de liquidités - ce qui a bien souvent été le cas ! Des milliers de trésors re ­ censés par l'inventaire des biens de Charles V seuls quel ­ ques-uns sont parvenus jus ­ qu 'à nous et peuvent être identifiés avec certitude .

Ainsi d 'un petit diptyque en ivoire , figurant aujourd'hui dans les collections du musée du Lou­ vre, illustrant ( 'Ascension et la Pentecôte , et du célèbre scep­ tre de Charles V.

Commandé par le roi pour le sacre de son fils, le futur Charles VI, cette œuvre magnifique en or massif est gravée de trois scènes de la légende de Charlemagne, dont une statuette surmonte le nœud du sceptre .

Témoi­ gnant du culte que vouaient les Valois à ('Empereur des Francs, elle a fait partie du tré ­ sor de Saint-Denis et se trouve désormais au Louvre .

De rares témoignages De la collection de Louis d'An ­ jou subsistent deu x très belles valves de miroir en or émaillé , représentant l'une Dieu le père entouré de Charlemagne et de Jean-Baptiste , l'autre la Vierge allaitant ! 'Enfant accom­ pagnée de saint Jean et de sainte Catherine, également au Louvre .

Ces deu x plaques , identifiées avec certitude sous le numéro 3577 de l'inventaire des biens du duc dressé en 137 9, illustrent avec éclat la perfection de la technique de I' « émail translucide sur basse­ taille », dans des couleurs va­ riées et nuancées comprenant le fameux rouge clair si difficile à obtenir .

Quelques rares autres objets de cette qualité sont parvenus jusqu'à nou s, sans que l'on sache avec certitude de quelle collection ils proviennent .

C'est le cas d 'une plaquette en or émaillé représentant la pré­ dication de saint Jean Baptis­ te, d 'un saint Jean l'Évangélis ­ te émaillé encadré d'argent , dequatre autres médaillons figurant le baptême du Christ, la Flagellation, la Mise en croix et la Crucifixion en émail trans ­ lucide sur or.

Très beaux ex emple s de l'in ­ ternationali sation de cet art, fiBftbE DITI ONS llli'..r!llATLAS LA MODE DE L'« ÉMAIL OPAQUE» A côté des somptueux objets recouverts d'émail translucide, une nouvelle mode apparaît bientôt dans toutes les cours d'Europe : celle de I'« émail opaque sur ronde-bosse ».

Une des premières œuvres connues qui aient été exécutées selon cette technique est un Tableau de la Trinité offert au duc Jean V de Bretagne par sa mère.

Cet objet, mentionné dans un inventaire datant de 1420, pourrait aussi bien être l'œuvre d'un orfèvre londonien que parisien, tant à cette époque le style est le même d'un pays à l'autre.

Le traitement des statuettes, aux visages et aux mains en or nu, aux manteaux émaillés de blanc opaque, aux robes d'un vert ou d'un rouge translucide, est tout à fait typique de cette technique.

La principale difficulté était de faire tenir l'émail sur la surface courbe de la ronde-bosse : pour cela, l'orfèvre pratiquait un léger travail de ciselure de l'or, le recouvrant de fines stries qui « accrochaient » l'émail.

deux statuettes en bronze doré représentant des pro ­ phètes ont longtemps été attribuées à André Beauneveu et Claus Sluter , des artistes qui travaillaient à la cour de Berry et de Bourgogne .

Ce avant qu 'on ne retrouve aux Archives nationales un contrat passé en 14 0 9 avec Guillaume Boe y, Gautier Dufour et Jean de Cli­ chy , des orfèvres parisiens , leur commandant l'exécution d 'une châsse de saint Germain dont ces statuettes étaient les s upports .. »

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