LES CIVILISATIONS PRÉHISTORIQUES RECHERCHES DE LABORATOIRE : LA DATATION DU PASSE
Publié le 29/11/2011
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LES ORDRES DE SUCCESSION
Pour les temps anciens de la Préhistoire, on a tenté d'établir ces ordres de succession ou ces contemporanéités par la méthode typologique. On pensait qu'un outil «grossier« était plus ancien qu'un outil « évolué«, et que deux outils reflétant un même stade technique devaient être contemporains. D'une façon très générale le principe est vrai, mais les limitations en sont telles (en raison des décadences, des chevauchements, des phénomènes de convergence), que les essais de datation typologique ont été rapidement abandonnés en Préhistoire. Actuellement la méthode employée est la stratigraphie.
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au sommet.
Ce principe très simple mit cepen dant des siècles à s'imposer .
C'est à la géologie et à la paléontologie que revint d'abord l'idée d'une classification strati graphique des vestiges .
Buffon, au xviii • siècle, est l'un des premiers en France à avoir répandu la première notion d'une histoire de la Terre.
Plus tard, Cuvier pose les fondements de la paléontologie stratigraphique .
Dans son « Dis cours sur les Révolutions de la Surface du Globe », il insiste sur l'importance des fossiles pour établir l'âge des terrains, ou inversement sur la nécessité de l'observation géologique pour établir la succession des fossiles.
En raison de ces origines, les premières clas sifications préhistoriques furent fondées sur les différentes faunes contemporaines des vestiges humains découverts.
Edouard Lartet, en 1858, proposa de classer les époques de l'humanité primitive en Age du Grand Ours des Cavernes, le plus ancien alors connu, Age de l'Eléphant et du Rhinocéros, Age du Renne et Age de l'Auroch.
On n'en a gardé que l'expression, de venue courante, d'Age du Renne; il correspond approximativement à la dernière époque gla ciaire.
Actuellement, on divise les civilisations pré historiques, dans leur ordre d'ancienneté, en Paléolithique inférieur, moyen et supérieur, en Mésolithique, en Néolithique et en Age des Mé taux.
Cette classification a pu être établie grâce aux couches archéologiques trouvées en super position, l'ordre de succession des types indus triels restant identique d'un gisement à l'autre et sur des zones étendues.
Il est évident pour tant qu'aucune séquence portant sur la totalité des civilisations humaines n'a jamais été trou vée nulle part.
Car aucun site n'a été conti nuellement occupé par l'homme depuis des cen taines de milliers d'années.
Même les plus extraordinaires stratigraphies connues ne repré sentent encore que des lambeaux de l'histoire humaine.
La grotte des Arene Candide, par exemple, qui est située en Ligurie, comprend pour les seuls temps postglaciaires une série de 28 niveaux qui nous mènent du Mésolithique à différentes civilisations néolithiques puis à l'Age du Fer.
Le dernier niveau est d'époque romaine.
Il est rare de pouvoir distinguer un si grand nombre de cultures dans l'espace de quelques millénaires.
La plupart des stratigra phies sont moins détaillées, mais beaucoup s'étendent sur de très longues périodes.
A Saint-Acheul, les vestiges s'étalent d'un très ancien Paléolithique inférieur au Paléolithique supérieur et même au Néolithique.
Dans la pra tique des fouilles, les successions stratigraphi ques se présentent le plus souvent par petits groupes de 2, 3 ou 4 groupes techniques.
Une fois cette succession étudiée, on la compare et on la raccorde avec d'autres successions établies pour d'autres gisements, et on parvient ainsi, de proche en proche, à établir la suite complète des civilisations qui se sont succédé dans une contrée.
Mais, encore une fois, à ce premier stade, les fouilles ne nous donnent qu'un ordre de succession sans nous indiquer de durées d'oc cupation, ni, à plus forte raison, de dates.
L'ESTIMATION DES DUREES
Les méthodes qui établissent des durées cher chent combien de temps il a fallu pour que s'accomplisse un phénomène.
Celui-ci peut ré sulter soit de l'accumulation de dépôts (sédi ments dans lesquels les vestiges sont enrobés, ou dépôts dans le vestige lui-même), soit de l'altération des éléments (sédiments, os et miné raux).
Ces accumulations ou ces altérations peuvent avoir un rythme mathématiquement indéfinissable; dans ce cas l'évaluation de durée n'est qu'approximative .
D'autres ont un rythme régulier et connu, susceptible d'être exprimé en années; on obtient alors des dates « absolues » ..
L'estimation des durées
d'après l'épaisseur des niveaux
La façon la plus simple d'évaluer la durée de la formation d'une couche quelconque ar chéologique ou géologique, est d'estimer le 'taux probable (annuel, séculaire ou millénaire) de l'accumulation des sédiments qui la composent.
Dans un dépôt de caverne par exemple peuvent se succéder, à la verticale de la coupe, des ni veaux de quelques centimètres d'épaisseur, d'au tres qui se réduisent à un simple filet d'une couleur différente de celle de l'ensemble .
On en déduit aussitôt que les niveaux les plus ténus correspondent aux plus brèves occupations par l'homme et les plus épais aux occupations les plus longues.
Récemment, on a cherché à déter miner de cette façon la durée d'occupation des amas de coquilles, en calculant leur taux d'ac cumulation.
On a trouvé qu'un amas de 6 000 ms occupé par une dizaine de personnes, avait mis moins de trois sièci.
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