les chartes de franchises au moyen age
Publié le 03/12/2023
Extrait du document
«
Nous étudions aujourd’hui le texte qui s’intitule, les coutumes, libertés et
franchises du château de Limoges.
Ce document est une charte de franchise,
concédée par un suzerain à une collectivité et lui accordant des privilèges, des droits
et des libertés.
Ces coutumes sont mises à l’écrit par les consuls de Limoges, qui
sont des élus de la ville, en général pour une durée d'un an, qui ont pour fonction de
gouverner la commune.
Cette charte de la commune de Limoges est rédigée dans
un premier temps en 1212, en occitan puis en 1260 traduit en latin, pour obtenir
d'Henri III, duc d’aquitaine et roi d’Angleterre, l’approbation et la validation de la
charte communale.
Dans cette deuxième version, on y ajoute des actes consulaires.
La copie de la charte est conservée à l’intérieur du cartulaire du Consulat de
Limoges, préservé aux archives municipales.
Ce manuscrit regroupe plusieurs types
de documents, des textes juridiques comme les coutumes, des décisions
consulaires et des miniatures.
De plus, c’est un livre juratoire, puisque les consuls
prêtent serment dessus, en appliquant leurs mains sur des iconographies
religieuses, telles que des enluminures de saint Martial ou sainte Valérie, lors de leur
entrée en fonction.
La charte se structure autour de 32 articles, abordant plusieurs
thèmes différents, la justice, la police, l’urbanisme, la fiscalité et le commerce.
Au
XIIIe, l’urbanisme en France se trouve à son maximum.
Dans un contexte où les
habitants des villes, les bourgeois, s’enrichissent par l’artisanat, ils éprouvent le
besoin de s’émanciper de leur seigneur, d'acquérir de nouveaux droits et de
nouvelles libertés.
Afin
d’obtenir des accords de franchise et des chartes
communales, certaines villes se révolte à l’encontre de leur seigneur.
D'autres
négocient de manière pacifique et obtiennent leur charte.
C’est alors que la
rédaction de franchises urbaines augmente, entre 1246 et 1280, soixante villes
obtiennent des chartes en France.
En effet, celles-ci permettent de statuer sur les
libertés et les droits des habitants d’une ville et sa gestion d’un point de vue local.
En
général, le seigneur qui accorde ses chartes, conserve certaines prérogatives,
comme la justice en dernier ressort, dans le but de garder un pouvoir sur la
commune.
Fréquemment, c’est en échange de ressources financières qu’un
seigneur décide d’accorder des privilèges administratifs et judiciaires consignés
dans une charte communale.
La ville de Limoges s’est construite à partir de deux
pôles urbains distincts : Le Château, où siège le vicomte et la Cité, construite autour
de la cathédrale Saint-Etienne.
Depuis la fin du XIIe siècle, les Plantagenêts
occupent l’ouest de la France et notamment l'Aquitaine.
Il est question ici d’Henri III,
roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, depuis 1259 suite au traité de Paris mettant fin
aux affrontements entre Capétiens et Plantagenêts.
En échange de l’accord de
terres à l'ouest et de la fin des prétentions au nord de la France, Henri III doit prêter
serment d’hommage à Louis IX, saint Louis, roi de France et donc le suzerain du roi
d’Angleterre.
Dans notre document, c'est Henri III qui ratifie et accorde cette charte
communale au Château de Limoges.
Ce document expose le fonctionnement
administratif et juridique de la commune du château de Limoges.
C’est un texte
fondateur pour l’institution municipale et c’est pourquoi son étude et sa
compréhension est un enjeu historique.
Nous nous demanderons par quels biais
cette charte communale met-elle en évidence le pouvoir du consulat et donne-t-elle
un aperçu sur le fonctionnement de la commune de Limoges au XIIIe siècle, sous la
dynastie des Plantagenêts ? Par l'administration ordonnée de la commune et
l’organisation consulaire ainsi que sa gestion économique, la commune de Limoges
est protégée et préservée.
Cette charte nous permet d’avoir un aperçu de l’administration du consulat du
château de Limoges.
Premièrement, nous verrons que le consulat à la charge de
l'entretien de la commune et de ses murailles.
En effet, l’article 21, nous apprend
que “les murs”, “les tours”, “les portes” et “les fortifications” sont les éléments de
l’urbanisme qui sont du ressort du Consulat.
Nous savons en nous appuyant sur la
carte que le Château de Limoges est entouré d’un mur d’enceinte de 12 mètres de
haut et 2 000 mètres de longueur ainsi que de sept portes qu' il faut donc protéger
contre de possible attaque mais aussi préserver de l’usure ou de la dégradation.
Les
consuls sont responsables des réparations des murailles, des tours et des portes,
donc de l’entretien de la forteresse de façon générale.
De plus, les consuls ont la
garde de la faune comme le démontre l’article 28, “ont en leur garde, dans les
fossés, des lapins, des poissons”.
De sorte qu’ils gèrent les animaux pour le bon
fonctionnement de la commune.
Les fossés entourant la muraille du château mesure
20 mètres de large.
Ils peuvent en disposer comme “ils veulent” pour le bien
commun de la population pour la répartition de nourriture par exemple car la
consommation de poisson était fréquente au moyen age.
Les consuls agissent au nom de la commune pour veiller à la bonne gestion
de la collectivité.
Ils préservent l’espace public en imposant des règles et directives
de façon à ce que la ville soit saine et à la fois productive.
L’article 29, planifie la
réparation et l’amélioration des “étangs” et des “pavages”.
L’utilisation des étangs est
réservée à l’utilisation de la commune pour “éteindre le feu quand il prend au dit
Château" notamment.
De peur que la ville brûle car de nombreux édifices médiévaux
sont construits en bois, comme le château vicomtale, les consuls anticipent le
possible besoin de recourir à un un accès en eau, les étangs.
Le château vicomtale
est placé sur la motte castrale, qui correspond aujourd’hui à la place de la motte.
Nous retrouvons sur cette place une fresque illusionniste réalisée par le Cobaty, une
fédération d’association regroupant plusieurs corps de métier comme des
architectes, des ingénieurs ou encore des banquiers.
Le but de Cobaty est de
regrouper un ensemble de personnes lié à l’urbanisme et l’environnement.
La
fresque....
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