LES CELTES: De la culture de Hallstatt à Alésia
Publié le 12/11/2018
Extrait du document
• 279 Une armée menée par Brennos franchit le défilé des Thermopyles et atteint Delphes : les Celtes doivent toutefois se replier. Une partie retourne dans la vallée du Danube, une autre se dirige vers la Thrace où elle fonde le royaume de Tylis, sur la mer Noire, qui disparaîtra vers 213.
• 278 Une autre armée celte franchit l'Hellespont et pénètre en Anatolie. Elle participe aux guerres entre les royaumes de Bithynie, du Pont et de Syrie, avant de s'installer en Phrygie sur un territoire qui prend le nom de Galatie. Les Galates pillent et sèment la terreur dans les royaumes alentour pendant plusieurs décennies. Coupés des Celtes d'Europe, ils subissent une hellénisation progressive, mais conservent leur langue jusqu'au début de l'ère chrétienne.
« CELTES », « GAULOIS » OU « GALATES »
La civilisation celte, qui se développe dans le domaine nord-alpin à partir du vin' siècle av. J.-C., s'impose en Europe centrale et occidentale au vie siècle av. J.-C. C'est l’époque où les Celtes apparaissent dans les écrits grecs et latins. Les auteurs anciens les nomment indifféremment « Celtes », « Gaulois » ou « Galates », termes par lesquels ces peuples de langue celtique semblent se désigner eux-mêmes. À partir du IIIe siècle av. J.-C., le monde celte recule sous la pression romaine et germanique.
LA CULTURE DE HALLSTATT
• Les populations celtophones, branche occidentale des peuples indoeuropéens, s'installent au nord des Alpes, de la Bourgogne à la Bohême.
v. 1200 av. J.-C.
• À la fin de l'âge de bronze, ces Celtes développent une civilisation particulière, dite « de Hallstatt » - site archéologique situé en Autriche -, constituée de petites chefferies.
• Ils pratiquent l'agriculture et l'élevage dans de petits villages ou des fermes isolées.
• Des résidences fortifiées abritent les clans les plus puissants qui contrôlent l'approvisionnement en étain et en cuivre, nécessaires à la fabrication des armes et des outils en bronze, et celui du sel pour la conservation des aliments.
• Pendant le premier âge de fer, les progrès de l'armement, l'expansion démographique et l'augmentation de la production agricole contribuent à accroître les différences sociales au profit d'une aristocratie militaire.
• Les diverses principautés celtes sont dirigées par des chefs militaires. Ceux-ci construisent des citadelles sur les hauteurs, contrôlant les voies de communication. Celles-ci servent également d'abri pour la tribu en cas de guerre.
• L'enceinte, qui couvre une superficie d’environ 3 hectares, est constituée par des remparts en pierre, maintenus par une armature de poutres, et précédés par un fossé.
• À l’intérieur, on y trouve plusieurs maisons, d'environ 5 mètres sur 10, construites en bois enduit d'argile avec un toit de chaume.
«
•
Les pièces en or, puis en argent et en
bronze, sont utilisées pour les transactions
quotidiennes.
Chaque peuple possède sa
propre monnaie, mais en Gaule centrale,
un même étalon, le denier d'argent
tend à s'imposer.
Les ateliers de frappe
se trouvent dans les oppida, véritables
centres économiques du monde
laténien, à partir du 11' siècle av.
J.-C.
• Les échanges commerciaux avec
l'Empire romain connaissent un fort
accroissement.
Des cargaisons entières
d'amphores de vin d'Italie et de
va isselles de luxe pénètrent en Gaule,
en Allemagne et dans le sud de
l'Angleterre, pour satisfaire aux grands
banquets organisés par l'aristocratie.
LES OPPIDA
• Situés sur les grands axes
commerciaux et à proximité des
gisements miniers, les oppida sont
de vastes agglomérations fortifiées,
d'une centaine d'hectares en moyenne.
• Le remporl, précédé d'un fossé large
et profond, est tonné par un épais remblai
de pierres et de terre maintenu par une
armature de poutres perpendiculaires
les unes aux autres et fixées entre elles
par de longues fiches en fer.
• Des portes monumentales protégées
par une tour permettent d'y pénétrer.
De nombreuses nécropoles à incinération
bordent les voies qui y mènent.
• Autour des lieux centraux destinés
aux activités publiques (assemblées,
cérémonies religieuses), on trouve
une zone de résidence nobiliaire, puis
les quartiers des artisans.
!:artisanat
spécialisé, une des sources principales
de la richesse des oppida, connaît
un remarquable développement.
• Inventeurs du tonneau, les artisans
celtes sont parmi les plus réputés
du monde antique dans la fabrication
des chars, la métallurgie, la poterie,
la céramique ou l'orfèvrerie.
•IIIJIII•·� •
Sur les
armes,
les vases
et les bijoux,
les artisans
développent
un art original
aux motifs
curvilignes,
=...o�-- mêlant à des
figures géométriques très anciennes,
les triscèles, l'apport méditerranéen
de compositions végétales, de masques
humains et d'un bestiaire.
·À la périphérie de l'oppidum s'étendent
de vastes espaces protégés servant
d'enclos pour le bétail ou de refuge pour
les populations rurales en cas de guerre.
•
Chaque peuple dispose d'un réseau
plus ou moins important d'oppida,
dont les liens entre eux demeurent
assez lâches.
• Les chefs-lieux -Gergovie pour
les Arvernes, Bibrade pour les Éduens,
Bourges pour les Bituriges ou Orléans
pour les Carnutes -jouent un rôle plus
important : les membres de l'oligarchie
y résident et les grandes assemblées
tribales s'y réunissent.
LE MONDE RURAL
• Lieu de perception des impôts,
l'oppidum est aussi le principal marché
du monde rural qu'il contrôle.
• De gros villages se développent.
Leur économie repose sur l'agriculture,
l'élevage ainsi que sur un artisanat
spécialisé.
• Les progrès de la métallurgie favorisent
l'apparition d'un meilleur outillage :
faux, faucilles, serpes, houes, socs
d'araire et de charrue en fer.
Ces outils
permettent de cultiver des terres plus
lourdes et d'augmenter la production.
• Les plus gros villages possèdent un
atelier de frappe monétaire, placé sous
le contrôle d'un magistrat, et accueillent
un marché qui draine les produits
de la campagne environnante.
.
• Le monde rural est dominé par une
aristocratie foncière qui gère de grands
domaines.
Ces propriétés sont composées
de bâtiments d'habitation en bois et de
petites constructions liées à l'exploitation
de la ferme : étables, granges et greniers.
• Des enceintes, constituées de
palissades et de fossés, séparent la
zone d'habitation de celle des cultures
vivrières et des enclos pour le bétail.
À l'extérieur, s'étendent les champs,
les pâturages puis les bois.
• Des monuments funéraires et des lieux
de cultes familiaux sont édifiés le long
des chemins d'accès à la ferme.
• Des réseaux de chemins montrent
l'existence d'une véritable organisation
de ce monde rural.
Des lieux publics
- sanctuaires, enclos où se tiennent de
grands banquets réunissant l'assemblée
des hommes des fermes isolées -
sont disséminés dans les campagnes.
LA RELI�ION CELTIQUE
• Les Celtes sont polythéistes, mais ne
possèdent pas un panthéon strictement
organisé.
De nombreuses divinités sont
asso�iées à la nature, comme les bois,
les lacs, les sources et les rivières.
• Jusqu'au v• siècle, ce sont dans
ces lieux que sont pratiqués les rites,
sous forme d'offrandes votives, sans
la présence de sanctuaire aménagé.
• Chaque peuple, voire chaque tribu
possède ses
divinités
propres.
Certaines,
dont le nom
peut varier,
semblent se
retrouver dans
l'ensemble du
monde celte, comme
Lug (divinité solaire), Sul
(déesse de la sagesse), Cernunos (dieu
au bois de cerl), Taranis (dieu du
tonnerre) ou Teutates (dieu de la tribu).
• Les Celtes ne croient ni au paradis,
ni à l'enfer, mais à une vie posthume
qui ne diffère guère de la vie terrestre.
Ils emportent avec eux les symboles
de leur statut social et de la nourriture
pour participer au grand festin
du royaume des morts.
• Des sanctuaires apparaissent au rv' siècle
et se multiplient à partir du Ill' siècle,
signe d'une société plus structurée.
• Ce sont des espaces quadrangulaires
de 30 à 40 mètres de côté, fermés par
une palissade de bois et ceints d'un
fossé.
Des armes, détruites rituellement,
sont déposées à l'entrée du sanctuaire.
Au centre, se trouve un édifice en bois
où sont sacrifiés des animaux et, à
la périphérie, des fosses remplis des
restes des victimes.
Parfois, on trouve
des restes de corps humains.
• Certains sanctuaires présentent
des trophées monumentaux d'ennemis
morts au combat.
• Sur une grande plate-forme de bois
surélevée et protégée par un toit sont
disposés les corps des soldats en armes,
sans têtes, celles-ci étant conservées
par les guerriers vainqueurs.
• Les sanctuaires, lieux de rassemblement
d'une tribu ou d'un peuple, jouent aussi
un rôle civique.
• Une classe sacerdotale se forme,
composée de prêtres dont les plus
importants sont les druides.
Cèux-ci
reçoivent un enseignement qui dure
près de vingt ans.
· Leur savoir, transmis oralement, est à
la lois religieux, philosophique, juridique,
historique et astronomique.
Ils pratiquent
des activités rituelles, comme la cueillette
du gui dans des bois sacrés, mais ils ont
également une fonction judiciaire qu'ils
exercent lors de réunions annuelles
dans des espaces consacrés.
LE REFLUX CELTE
(111'·1· SIÈCLE AV.
J.·C.)
• Les invasions des peuples germaniques
et la constitution de l'Empire romain
vont contribuer à démembrer
le monde celtique.
lA PERTE DE L'ITALIE
• Rome va s'emparer méthodiquement
des territoires gaulois par des guerres
de conquête, suivies d'implantation
de colonies romaines et de construction
de routes permettant la circulation
rapide des troupes.
• 268 Rome crée la colonie de Rimini,
aux portes de la Gaule cisalpine.
• 232 La lex Flaminia partage le
territoire senon, au profit des citoyens
romains.
Les Boïens demandent
de l'aide aux Gaulois transalpins
contre la menace romaine.
• 225 Les Boïens, les Cénomans et leurs
alliés transalpins subissent une sévère
délaite contre les armées romaines à
Télamon.
Rome prend le contrôle de la
basse vallée du Pô.
• 222 Après avoir défait les lnsubres,
Rome s'empare de Milan et fonde
deux colonies sur le Pô, à Plaisance
et à Crémone.
Deux ans plus tard,
la via Flaminia, reliant Rome à Rimini,
est achevée.
• 218 Les Celtes se rangent aux côtés
d'Hannibal lorsque celui-ci envahit
l'Italie, après avoir franchi les Alpes: les
Carthaginois et leurs alliés celtes
défont les Romains sur le lac Trasimène
(217), puis à Cannes (216), avant d'être
battus sur le Métaure (207).
Les uns
après les autres, les peuples gaulois
s'inclinent devant la puissance romaine.
• 197 Après s'être emparés de Plaisance
et de Crémone, les Cénomans sont
battus par les Romains.
Les lnsubres
se soumettent aussi à Rome en 196
tout comme les Boïens en 194.
• 187 !:achèvement de la via Aemilia,
qui relie Rimini à Plaisance, accélère la
pacification puis la romanisation de la
Cisalpine qui devient province romaine
en 81 et est rattachée à l'Italie en "42.
• 125·121 À partir de l'Espagne, Rome
s'empare du littoral méditerranéen
aux dépens des Salyens.
Une coalition,
composée d'Arvernes et d'Allobroges,
se forme pour protéger leurs intérêts
commerciaux.
Les Romains les défont
et constituent une province, la
Narbonnaise, qui s'étend le long de
la vallée du Rhône jusqu'au lac Léman.
LE REFLUX EN EUROPE CENTRALE
ET EN AsiE
• 120 Fragilisé au sud, le monde
celtt'
fait face à la menace gennanique au nord.
Les Cimbres et les Teutons, abandonnant
le Danemark après un raz de marée,
envahissent l'Europe centrale,
où ils sont repoussés par les Boïens.
Ils descendent en Norique, où ils
battent les Romains (113), avant d'être
définitivement vaincus par l'armée
romaine en Gaule, à Aix-en-Provence
(102) et au nord du Pô à Verceil (101).
• 64 La Galatie devient un royaume
vassal de Rome, avant de devenir
province romaine en 25 av.
J.-C.
·v.
60 Les
Daces, menés
par le roi
Burebista,
franchissent
les Carpates
et lancent une
attaque contre
les Boïens,
les Scordisques
et les Taurisques.
Ils s'emparent de la
Slovaquie et de la Hongrie.
Les Boïens
abandonnent leur pays et trouvent
refuge chez les Helvètes.
• 16·6 Les Marcomans et les Quades
germaniques poursuivent leur descente
vers le sud, atteignent le Danube
et occupent la Bohême et la Moravie.
• 12·9 Se sentant menacés par la
progression germanique, les Romains
annexent le royaume de Norique,
la Pannonie et l'Illyrie, fixant la frontière
de l'empire sur le Danube : c'est la fin
du monde celte en Europe centrale.
LA CONQUlTE DE LA GAULE
• 72 Profitant des rivalités entre
les Séquanes et les Éduens, les Suèves
germaniques, dirigés par Arioviste,
franchissent le Rhin et s'installent
en Alsace.
• 58 Pour empêcher la migration vers
l'Aquitaine des Helvètes et des Boïens,
les Éduens
font appel
aux troupes
romaines.
César défait
les Helvètes
près de
Bibracte,
remonte
..--.-.��.
jusqu'en
Alsace et
repousse les Suèves de l'autre côté
du Rhin.
Dès lors, il décide de conquérir
la Gaule pour assouvir ses ambitions
personnelles et asseoir son pouvoir
à Rome.
• 57 César dirige une campagne
militaire contre les tribus celtes
de Belgique, qu'il défait.
• 56 Une troisième campagne mène
César en Aquitaine et en Armorique.
Le général romain obtient une victoire
navale sur les Vénètes, dans la baie
de Quiberon.
• 55·54 Pour empêcher les Bretons
et les Germains d'intervenir, César
franchit la Manche et le Rhin lors
de quatre expéditions préventives.
• 53 Le soulèvement des tribus belges,
écrasé par César, provoque celui
des Celtes de Gaule centrale.
Sous le commandement de
Vercingétorix, jeune chef arverne,
les Gaulois attaquent la Narbonnaise,
mais les Romains les obligent
à se replier.
• 52 César entreprend le siège
systématique des oppida, massacrant
ou réduisant à l'esclavage la
populatio n.
Vercingétorix répond
par la tactique de la terre brûlée et
le harcèlement des troupes romaines.
l'armée romaine, vaincue à Gergovie,
réussit à encercler les troupes gauloises
à Alésia : après sept mois de siège,
Vercingétorix doit se rendre.
l'année suivante, la Gaule
est totalement pacifiée.
LA CONQUhE DE LA GRANDE·BRETA�NE
La conquête de la Gaule ouvre
la Grande-Bretagne aux influences
romaines.
• 43·47 apr.
J.-C.
Profitant des
rivalités entre rois celtes, l'empereur
Claude ordonne l'Invasion du sud
de l'Angleterre.
La frontière est fixée
du canal de Bristol à l'estuaire
de la Humber.
• 60 Rome mate la révolte de Boudicca
(Boadicée), reine des lcènes.
• 78·83 Agricola tente d'achever
la conquête de la Grande-Bretagne :
il bat les tribus du nord et déplace
la frontière jusqu'au Moray Firth.
Mais les Romains doivent se replier
jusqu'au Solway Firth.
• 122 Hadrien y fait construire un mur
(limes), qui marque la limite nord
de l'empire jusqu'à son effondrement.
LA PERMANENCE
DE LA CULTURE CELTE
• La fin de l'indépendance des
Celtes ne signifie pas la disparition
de la culture celtique.
De la Gaule
à la Pannonie, une civilisation celto
romaine va naître, née de l'apport
réciproque des deux cultures.
Aux marges du monde romain,
dans les nes Britanniques, et tout
particulièrement en Irlande, l'héritage
celtique se perpétue et imprègne
la culture chrétienne ..
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- MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION ADJOINT TECHNIQUE D'ACCUEIL, DE SURVEILLANCE ET DE MAGASINAGE