Les causes de la révolution russe

« La révolution russe Quelles sont les causes structurelles et conjoncturelles qui ont amené la révolution russe ? En 1914, la Russie est considérée de toute part comme une puissance de premier plan.

Avec une population de 170 millions d’habitants, c’est aussi la cinquième puissance économique mondiale grâce à son industrialisation galopante.

Après une première révolution en 1905, le régime russe semble consolidé et les tensions politiques et sociales sont mises en sourdine grâce à la réalisation de l’Union sacrée en 1914.

Cependant une révolution éclate en 1917.

Nous allons donc voir ce qui à fait précipiter le régime autocratique russe dans cette révolte générale. En 1916, les trois-quarts de la population russe était paysanne, le monde rural était donc majoritaire en Russie.

Depuis la réforme de 1861 abolissant le servage, les conditions de vie des paysans auraient dû s'améliorer.

Cependant, elle n’a attribué aux paysans anciennement serfs que des lots de terre très exigus et les a obligé à payer une indemnisation aux anciens propriétaires des terres (de la Couronne et de la noblesse).

Les paysans se sont donc retrouvés endettés.

Pour ne rien arranger, la Russie connaît une croissance démographique très importante, passant de 75 millions d’habitants en 1860 à 173 millions en 1913, induisant une diminution de la taille des lots de terres qui crée un “faim des terres”.

On assiste donc à une dégradation importante des conditions de vie des paysans qui étaient déjà déplorables.

Le monde rural est donc agité de fréquentes révoltes de misère. Pour réduire la pression démographique, le tsarisme engage une politique d’industrialisation du pays.

Cependant ce développement industriel reste limité à peu de régions : l’Ukraine et l’Oural, régions des industries lourdes où encore Saint-Pétersbourg et Moscou, qui sont, elles, des régions d'industrie de transformation.

Néanmoins la main d'œuvre est drastique puisqu'elle ne comporte que 3 millions d’ouvriers qui sont, de ce fait, surexploités.

Leurs salaires sont extrêmement faibles, leurs logements sont insalubres, leurs journées de travail dépassent les douze heures et la Russie a toujours recours aux enfants pour faire les travaux pénibles.

Ces conditions de vie et de travails accablantes mènent les ouvriers à revendiquer des améliorations, par la multiplication des grèves, et les rendent plus perméables à la propagande révolutionnaire. Le développement économique de la Russie s’accompagne aussi d’une aspiration bourgeoise à un régime politique où la bourgeoisie aurait un rôle à jouer, comme en Occident.

Cependant, le tsar Nicolas II ne l’entend pas de cette manière, en effet il ne laisse aucun pouvoir à la Douma, revenant ainsi sur un régime autocratique et déçoit la bourgeoisie urbaine. Enfin la Russie comprend environ 40 millions d’allogènes, c’est-à-dire des finlandais, des polonais ou encore des baltes,...

qui sont soumis à une russification importante et qui de ce fait sont agité par des courants séparatistes. La Russie est donc “un colosse aux pieds d’argiles” et la Première Guerre mondiale ne va rien arranger à la situation.

En effet, elle va aggraver les facteurs de fragilités et les défaites russes vont amener la désagrégation du régime tsariste. L'économie russe n’a pas supporté la guerre, elle ne peut même pas assurer les provisions pour l’armée, sachant que l'armée russe est l’une des plus importantes avec près de 8 millions d’hommes qui sont éligibles.

En effet, elle ne peut ni fournir d’armes, ni de munitions, ni de vivres ou encore de vêtements.

Les soldats sont donc affamés, mal équipés, sacrifiés dans des offensives pour l’honneur, de ce fait, le Russie détient le triste record du plus.... »