Les boat people craignent davantage le gouvernement que la mort en mer
Publié le 26/03/2019
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En 1978, les images de bateaux remplis de réfugiés en mer de Chine font le tour du monde. Les boat people du Vietnam abandonnent tous leurs biens pour fuir la misère économique et l'oppression. Des organisations humanitaires s'efforcent de leur venir en aide.
Bien que la guerre du Vietnam soit terminée, les souffrances de la population civile ne s'achèvent pas pour autant. La nouvelle mobilisation imposée au Vietnam depuis octobre 1978 pour faire face à son engagement au Cambodge, une situation économique catastrophique et la menace toujours présente de la guerre avec la Chine, constituent une situation si sombre que des centaines de milliers de Vietnamiens tentent de quitter leur pays. Commencée en 1978, cette fuite s'intensifie considérablement en 1979 au point qu'une conférence réunie à Genève en juillet de la même année obtient des pays développés des actions concrètes en faveur des réfugiés ainsi que le financement d'opérations de secours et du Vietnam un contrôle plus strict des départs. Ceux-ci se ralentissent notablement, mais on peut estimer à 400 000 le nombre des personnes ayant quitté le Vietnam entre 1978 et 1984.
Si certains des réfugiés tentent de quitter leur pays par voie terrestre, - plus de 200 000 d'entre eux passent ainsi la frontière vers la République populaire de Chine -d'autres choisissent le dangereux chemin de la mer, et embarquent à bord de bateaux qui sont, pour la plupart, inaptes à la navigation. Le nombre des Vietnamiens réfugiés de la mer de Chine, qui s'élève alors à près d'un million, attire sur eux l'attention internationale, tant par l'ampleur du mouvement que par les conditions dramatiques dans lesquelles se fait leur exode.
L'odyssée du Hai Hong, un bateau chargé de 2 517 personnes qui se voit refoulé successivement d'Indonésie et de Malaysia, marque les esprits. Ces pays et les autres États voisins refusent de prendre en charge ces réfugiés, leurs gouver-
nements déclarant que leurs pays ne sont pas en mesure d'en accueillir davantage. Rien que dans les camps de Malaysia, on compte à l'époque plus de 100 000 réfugiés.
Confrontés à la souffrance de ces hommes, plusieurs pays industrialisés se déclarent finalement prêts à recevoir les boat people. À côté d'opérations ponctuelles telles celle de la Jeanne d'Arc, bateau école de la Marine française qui recueille un canot chargé de réfugié, des organisations officielles décident de prendre en charge le problème.
«
Boat
people
en mer
de Chine, en 1978 Les
boat people craignent davantage
le gouvernement que la mort en mer
En 1978, les images de bateaux remplis de réfugiés
en mer de Chine font le tour du monde.
Les boat
people du Vietnam abandonnent tous leurs biens
pour fuir la misère économique et l'oppres sion.
Des organisations humanitaires s'efforcent de
leur venir en aide.
B ien que la guerre du
Vietnam
soit terminée, les
souffra nces de la popu
lation civile ne s'achèvent pas pour
au tant.
La nouvelle mobilisation
im posée au Vietnam depuis
octobre 1978 pour faire face à son
engagement au Cam bodge , une
situation économique catastro
phique et la mena ce toujo urs
présente de la gu erre avec la Chine,
cons tituent une situation si sombre
que des centa ines de millie rs de
Vietnamiens tentent de quitter leur
pays.
Commencée en 1978, cette
fuite s'intensifie considérablement
en 1979 au point qu'une confé
rence réunie à Genè ve en juill et de
la même année obtient des pays
déve loppés des actions concrètes
en faveur des réfugiés ainsi que le
fi na ncement d'opérations de
secours et du Vietnam un contrôle
plus strict des dépar ts.
Ceux-ci se
ral entissent notablement, mais on
peut estimer à 400 000 le nombre
de s person nes ayant quitté le
Vietnam entre 1978 et 19 84.
Si certains des réfugiés tentent
de quitter leur pays par voie
terrestre, -plus de 200 000 d'entre
eux passent ainsi la frontière vers la
Répu blique populaire de Chine -
d'a utres choisis sent le dan gereux
chemin de la mer, et embarquent à
bord de bateaux qui sont, pour la
plu part, inap tes à la navigation.
Le
nombre des Vietna miens réfu giés
de la mer de Chine , qui s'élè ve
al ors à près d'un million, attire sur
eux l'attention internationale, tant
par l'ampleur du mouvement que
par les conditions dramatiq ues
dans lesquelles se fait leur exode.
L'o dyssée du Hai Hong, un
bateau chargé de 2 517 personnes
qui se voit refou lé successivement
d'I ndonésie et de Mala ysia, marque
les esprits.
Ces pays et les autres
É tats voisins refusent de prendre en
charge ces réfugiés, leurs gouver-nemen
ts déclarant que leurs pays
ne sont pas en mesur e d'en
accue illir davantage.
Rien que dans
les camps de Malaysia, on com pte à
l'époque plus de 100 000 réfugiés.
Confrontés à la souffrance de ces
hommes, plusieur s pays industria
lisés se déclarent finalement prêts à
rece voir les boat people.
À côté
d'opérations ponctuelles telles celle
de la Jeanne d'Arc, bateau école de
la Marine française qui recue ille un
cano t char gé de réfugié , de s
or ganis ations officielles décid ent
de prendre en charge le problème.
Un réfugié vietnamien à Hongkong, embar
qué dans un avion à destination de Hanoï
En décembre 1978, 163 premiers
ré fug iés sur 1 000 arrivent en
Al lemagne en provenance du Hai
Hong qui croise depuis plusieur s
semaines au large des côtes malai
sienne s.
D'au tres réfugiés débar
quent aux États -Unis, en Nouvelle
Zélande, en Aust ralie et en France.
À
côté des boat people, des centaines
de milliers de Cambodg iens pren
nent également la fuite à la suite de
l'in vasion viet namienne et du
renversement du régime de Pol Pot,
beaucoup gagnent la Thaïlande où
de gigan tesques camps de réfugiés
surg issent des deux côtés de la
fr ontière.
La plup art de ceux qui
s'é taien t ins tallés dans de s pays
d'accue il provisoires sont aujour
d'hui contraints au retour dans leurs
pays d'origine.
Le
Vietnam, un foyer
de crise depuis 1975
1975
Le Voetcong conquiert Saigon
Avec la capitulation sans
condition du Sud Vietnam, le
Vietcong et les troupes nord
vie tnamienne s s'emparent
de la capitale.
La guerre qui
dure depuis plusieurs dizai
nes d'années se termine par
la pris e de pouvoir des
co mmuni stes sur tout le
pays.
Les derni ers soldats
américains sont évacués lors
d'une grande opération de
sauvetage.
1979
Marche sur le Cambodge
Les troupes vietnamiennes
conquièrent la capitale cam
bodgienne, Phnom Penh,
dans une guerre éclair.
Elles
mettent fin à presque quatre
années de dictature sanglante
instaurée par les khmers
rouges et leur chef Pol Pot.
Des échauffourées à la
frontière vietnamo-cambod
gienne précèdent l'invasion.
Pol Pot et ses troupes sont
res pons ables de millions
d'exécutions sommaires et de
tortures cruelles.
Toute
opposition est réprimée avec
la pire des brutalités.
1984
Offensive contre les rebelles
Les troupes vietnamiennes
procèdent à des interventions
massives contre la résistance
cambodgienne.
À la frontière
du Cambodge et de la Thaï
lande.
plusieurs réseaux de
guérilla sont détruits.
Les
khmers rouges essuient des
pertes sévères.
Plus de 80 000
Camb odgiens fuient en
Thaïlande pour échapper à
ces combats.
1995
Retour au Voetn am
Depuis juin 1988, Hongkong
n'accorde plus automati
quement le statut de réfugié
économique aux boat people.
À la suite des accords signés
entre la colonie britannique
et le Vietnam en octobre 1991
et en mai 1992, leur afflux
s'est nettement ralenti.
En
janvier 1995, la République
Fédérale d'Allemagne et le
Vietnam signent un accord
ana logue concernant le
rapatriement de 40 000
Vietnamiens, essentiellement
des travailleurs sous contrat
de l'ex RDA qui avait apporté
un soutien important au
Vietnam socialiste.
1978
Lutte pour une place
dans un avion d'éva
cuation américain
au Voetnam, en 1975
Pol Pot
Des Voetnamiens
en train de fuir
173.
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