Les antagonismes entre Grecs et Turcs divisent l'État insulaire de Chypre
Publié le 26/03/2019
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La proclamation de la République turque du Nord de Chypre en février 1975 semble mettre un point final à un conflit qui couve depuis des décennies. Mais la tension reste vive entre la Grèce et la Turquie, les deux pays de tutelle de l'île.
les responsables politiques chypriotes
Au cours de leur histoire, les habitants de Chypre connaissent un sort variable en fonction des puissances qui exercent leur tutelle. Après la conquête de 1571, l'Empire ottoman peuple l'île d'une majorité de Turcs. La situation se modifie avec l'occupation par la Grande-Bretagne en 1878. La couronne britannique favorise les Grecs, plus proches d'eux par l'histoire et la culture, tandis que les Turcs ne constituent plus alors qu'une fraction de la population. Un certain nombre de Grecs de l'île, militent alors pour I'Enosis -l'Union - qui désire le rattachement à la Grèce. Les Turcs réagissent en organisant une première résistance ouverte.
Entre les deux guerres, la lutte du mouvement pour l'annexion se dirige en premier lieu contre les Britanniques. L'Église grecque-orthodoxe, force dominante de I'Enosis, organise un référendum pour le rattachement de l'île à la Grèce. La population se prononce à 96 % en sa faveur, mais les Britanniques et les Turcs s'y opposent. En 1955, les affrontements s'aggravent. La résistance politique passe à la guérilla, dirigée par l'organisation de la résistance nationaliste chypriote (I'EOKA), sous les ordres du général Georgios Grivas. Lorsque les Britanniques engagent des habitants turcs de l'île comme troupes auxiliaires, des heurts sanglants se produisent entre les deux populations qui, jusque-là, avaient coexisté pacifiquement.
Des négociations entre la Grande-Bretagne, la Grèce et la Turquie finissent par mettre un terme aux combats et conduisent à un accord sur l'indépendance de l'île. La constitution négociée multilatéralement garantit aux Chypriotes turcs (18 % de la population) l'autonomie culturelle
et religieuse, ainsi que certains privilèges politiques. Le vice-président chypriote turc obtient un droit de veto contre les décisions gouvernementales. Le rattachement à la Grèce ou à la Turquie reste interdit, la Grande-Bretagne désirant avant toute chose conserver ses bases militaires dans l'île.
1975
«
Des
troupes
turques
arrivent
à Famagouste,
en 1974.
Les
anta gonismes entre Grecs et Tu rcs
divis ent l'État insulaire de Chy pre
La proclamation de la République turque du Nord
de Chypre en février 1975 semble mettre un point
final à un conflit qui couve depuis des décennies.
Mais la tension reste vive entre la Grèce et la Tur quie ,
les deux pays de tutelle de l'île.
A u cour s de leur histo ire,
les
hab itants de Chypre
conna issent un sort variable
en fonction des puissances qui
exercent leur tute lle.
Après la
conq uête de 1571, l'Empir e otto
man peuple l'île d'une majorité
de Turcs.
La situation se modifie
avec l'oc cu pation par la Gran de
Br etagne en 1878.
La cour onne
brit anni que favorise les Grecs, plus
proches d'eux par l'histoire et la
cultu re, tandis que les Turcs ne
constituent plus alor s qu'une
fract ion de la population.
Un
certa in nom bre de Grecs de l'île,
mili tent alors pour I'Eno sis -
l'Union -qui désire le rat tache
ment à la Grèce .
Les Turcs réa
gi ssent en organisant une première
résistance ouverte.
Entre les deux guerres, la lutte du
mou vement pour l'annexion se
dir ige en prem ier lieu contre les
Br itanniq ues.
L' Égl ise grecque
or thodo xe, force dominan te de
I'E nos is, organ ise un référ endum
pour le rat tachement de l'île à la
Grèce.
La population se prononce à
96 % en sa faveur, mais les Britan
niques et les Tu rcs s'y opposent.
En
19 55, les affrontements s'aggravent.
La résistance politique passe à la
guéri lla, dir igée par l'organis ation
de la résistance nationaliste chy
priote (I'EOKA), sous les ordres du
général Georgios Grivas.
Lorsque les
Britanniques engagent des habitants
tu rcs de l'île comme troupes
auxi liaires, des heurts sanglan ts se
prod uisent entre les deux popu
lations qui, ju sque-là, avaient
coexisté pacifiquem ent.
Des négociations entre la
Gr an de-Bretagne, la Grèce et la
Tur quie finissent par mettre un
terme aux combats et condu isent à
un accord sur l'indépendanc e de
l' île.
La constitution négociée
multi latéralem ent garantit aux
Chyprio tes turcs (18 % de la
population) l'autonomie culturelle et
religi euse, ainsi que certains
privilè ges politiq ues.
Le vice
président chypriote turc obtient un
dr oit de veto contre les décisions
gouvernementales.
Le ratt achement
à la Grèce ou à la Turquie reste
interdit, la Grande -Bretagne dési
rant avant toute chose conserver ses
bases militaires dans l'île.
Des enfants turcs dans un camp de réfugiés
pendant la guerre civile de Chypre
Le 16 août 1960, après la procla
mation de l'indépendance de l'île,
l'ar chevêque Makarios Ill, chef de la
popu lation majoritaire grecque ,
devient chef de l'État.
Mais la paix
ne dur e pas et la collab oration
gr éco- turque ne tarde pas à se
révé ler problématique.
En 1963, une nouv elle guerre
civile éclate.
Lorsque Makarios limite
les pouvoirs du vice-président turc
dans la partie de l'île à majorit é
turque, ceux-ci forment un gouver
nement provisoire.
Le 15 juill et 1974, une tentative
de putsch fomentée par des officiers
grecs représente un pas de plus vers
la partition.
Peu après, des troupes
turques occupent le nord-est de l'île
dans le but d'emp êcher le ratta
chement à la Grèce annoncé par les
puts chistes et protéger la population
turque.
En février 1975, les
Chyprio tes turcs proclament un État
au tonome au nord de l'île.
Une
conférence de paix convoquée par
les Nations unies s'achève sur un
constat d'échec : à partir de là, une
li gne de démar cation, la « ligne
verte », sous le contrôle des casques
bl eus, sépare l'île en deux zones.
les
responsables
politiques chypriotes
1913-1977
L'archevêque Makarios Ill
Partisan, à l'origine, du ratta
chement de Chypre à la Grèce,
l'archevêque Makarios Ill se
rallie à I'EOK A, mouvement
qui milite en fave ur de
l'i ndépendance de l'ile.
Arrêté
en 1956, il est déporté aux
Seychelles puis libéré en 1957.
L'indépendance de Chypre est
obtenue en 1960 et Makarios
élu chef du nouvel état en
décembre de la même année.
Réélu en 1964eten 1973, il est
écarté un temps du pouvoir
par les Gre cs en 1974.
Il
reprend ses fonctions le
7 décembre 1974, fonctions
qu'il assume jusqu'à sa mort à
Nicosie en 1977.
1919
Glafkos Cléridès
Ju riste, il fait ses études de
droit en Grande -Bretagne et
trava ille de 1951 à 1960 en
qua lité d'avocat à Chypre.
Après l'indépendance de l'ile
en 1960, il assume la fonc
tion de président du parle
ment jusqu'en 1976.
U
représente la partie grecque
en 1959-1 960 et en 1974-
1975 au cours des entretiens
internationaux sur le conflit
chypriote.
Cléridès est prési
dent du parti conservateur
qu'il a créé en 1976.
Aux
élections présidentielles de
19 88 il échoue face à
Georgios Vassiliou.
Il rem
porte les élections de 1993.
Né en 1924
Raut Raschid Denktash
Président de l'Organisation
des institutions turques de
Chypre, il est élu président
de la chambre des commu
nes.
De 1964 à 1968, il exerce
la fonction de vice-président
de Chypre.
Après la partition
de 1976, il endosse la res
ponsabilité de l'État fédéral
turc de Chypre qu'il a créé.
Il
change le nom de ce nouvel
É tat qu'il appelle République
turque du Nord de Chypre.
Né en 1935
Nik os Sampson
Combattant de l'organisation
de la Résistance nationaliste
grecque, Sampson se fait
remarquer par ses meurtres et
ses massacres.
Après l'indé
pendance, il aspire à un poste
minis tériel.
Sampson entre
tient des contacts étroits avec
le gouvernement grec et il
participe de façon déter
minan te au putsch de 1974.
1975
Makarios Ill
Rauf Raschid Denktash
119.
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