L’épuisement des troupes grandit, et la paix est toujours hors de portée
Publié le 28/03/2019
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L’épuisement des troupes grandit, et la paix est toujours hors de portée
1917
Épuisé, un soldat français dort dans une église en ruine (1918).
Des millions de soldats de tous les pays disparaissent sur les champs de bataille et des millions de civils meurent de faim. À partir de 1917, l'enthousiasme du début fait place à la résignation et au désir de paix, voire aux mutineries.
Les paroles prononcées par l'empereur Guillaume Il au début de la guerre en août 1914 résonnent encore aux oreilles des soldats et des civils allemands : « Vous serez de retour avant que le feuillage des arbres ne soit tombé >> ! Le gouvernement comme les soldats croient également à une victoire rapide. Toutes les réserves stratégiques sont donc calculées en fonction d'une guerre de courte durée. Dès le premier hiver, les provisions en cuivre et en charbon, en coton et en plomb, en pétrole et en phosphates
s'amenuisent de façon dramatique du côté allemand.
1917
«
�puisé,
un soldat
français dort
dans une église
en ruine
(1918 ).
L'épuisement
des troupes grandit,
et la paix est toujours hors de portée
Des millions de soldats de tous les pays disparaissent
sur les champs de bat aille et des millions de civils
meurent de faim.
À pa rtir de 1917 , l'enthousiasme
du début fait place à la rés ignation et au dés ir
de paix, voire aux mutineries.
L es paroles prononc ées par
l'
emp ereur Guillaume Il au
dé but de la gu erre en
août 1914 résonnent encore aux
orei lles des soldats et des civils
alle mands : « Vous serez de retour
avant que le feuillage des arbres ne
soit tomb é >> ! Le gouvernement
comme les soldats croient également
à une victo ire rapide.
Toutes les
réser ves strat égiques sont donc
calculées en fonction d'une guerre
de cou rte durée.
Dès le prem ier
hi ver, les provisions en cuivre et en
charbon, en coton et en plomb, en
pétro le et en pho sphates
s'amenuisent de façon dramatique
du côté allemand.
Les interminables queues devant
les magasins deviennent le lot
quoti dien.
Les prix flambent pour
des produits tels que la viande et le
poisson, le lait et les œufs.
Dans
l'Empir e alle mand, la ration de pain
est d'abord fixée à 225 g de farine
par jour et par personne, puis tombe
jusqu'à la fin de la guerre à 160 g.
C'est la grande époque des produits
de substitution, du miel artificiel en
passant par le café de gla nds.
Cepen
da nt, tout ne peut être remplacé.
En
1916 , la récolte de pommes de terre
est incroya bleme nt mauvais e,
n' att eignan t que la moitié de la
récolte d'avant-guerre.
À la fin de
l'an née, on ne vend plus que des
navets.
C'est avant tout les couches les
plus pauvres de la population qui
commen cent à éle ver leurs voix
contre la guerre.
Au début , se
produisent des grèves, qui trouvent
un nouvel élan avec la révo lution
rus se de février.
Elles gagn ent
l'Allemagne, la Grande-Bretagne et
la Fra nce en 1917 pour atteindre
leur apogée en jan vier 1918 en
Allemagne et en Autriche -Hongrie.
En répress ion, des milliers de
meneurs doivent partir au front.
En 1917 , les premiers signes de
découragement apparaissent égale- ment
dans l'armé e ; désertions et
muti neries se pro duis ent à un
rythme alarmant.
Dans les grandes
ga res en Allemag ne, dive rses
organ isations aident les soldats à
déserter avant leur retour au front.
Dans la marine, on assiste à des refus
d'ob éissance, essentiellement dus
aux humil iations et aux mauvais
traitements subis par les équip ages.
Au débu t d'a oût 1917, une
mutinerie éclate sur le navir e de
ligne allemand Prinzregent Luitpold.
La répres sion est terri ble : deux
peines de mort, ainsi que de longues
peines de réclusion.
Mutin français exécuté à Verdun
En avril 1917, de nombr euses
mutineries secouent égaleme nt
l'ar mée franç ais e.
Tous les corps
d'armée protestent, au moment où
une nouv elle marche au front est
ordonnée.
Les dema ndes des
soldat s concernent une organi
sation plus humaine des per
mi ssions et de meilleur s soins.
Le
général Pétain y mettra fin avec
une terrible sévérité : de nombreux
sold ats sont fusillés au terme de
procès iniques.
Au-delà du décourageme nt, il y a
une autre raison à ces mouvements :
la du reté des com bats.
Lorsqu'ils
sont dans l'enfer du front, les soldats
ne se battent que pour leur survie.
Ce n'est qu'avec le ret our vers
l'a rrièr e qu'app araît dans leurs
conscienc es le caractère contestable
de leur action, si bien que beaucoup
refusent de retourner au combat.
les opposants célèbres
à la guerre
1843-1914
Bertha von Suttner
Son roman Bas les armes ! fait
la gloire mondiale de cette
Autrichienne en 1889.
Cette
fémin iste devient
une
émi nente représentante du
pacifisme.
À partir de 1891,
elle est vice-présidente du
burea u international de la
paix à Berne.
Elle est à
l'origine du prix Nobel de la
paix, qu'elle est la première
femme à obt enir en 1905.
18 59-1914
Jean Jaurès 19
17
Jaurès, chef de file des Bertha von Suttner
soci alistes
réformateurs
français, est attaqué en raison
de sa position face à l'Em pire
al lemand, se déclarant prêt à
trouver un accord.
Au milieu
de l'année 1914, il propose
une grève générale comme
moyen d'empêcher la guerre.
Ce pacifiste est assassiné le
31 juil let 1914 à Paris par le
nationalis te Raoul Villain.
18 70 -1919
Rosa Luxemburg
Cette socialiste allemande
appelle les ouvriers à lutter
par des actions massives contre
le mili tarisme et la guerre
impérial iste.
En février 1914,
Rosa Luxemburg est condam
née à un an de prison pour
incitation à la désobéissance
puis placée en « quartier de
sécurité >> entre 1916 et 1918.
Elle est assassinée en 1919
1870-1 924
Vladimir lllitch Oulianov dit
Lénine
Lénine rentre à Petrograd en
avril 1917 après un exil en
Suisse.
Pour pouvoir assurer la
victoire du bolchevisme, il
signe la paix avec l'Allemagne
apr ès une guerre que les
Rosa Luxemburg
bolcheviks tentèrent à tout
prix d'empêcher.
Le président
du conseil des commissa ires
du peuple fonde l'URSS en
1922.
1872-1970
Bertrand Russell Pendant la Première Guerre
mondiale, ce phi losophe et
mathématicien est un des
pacif istes anglais les plus
actifs.
On lui retire sa chaire
de profess eur à Cambridge , et
on le condamne en 1918 à six
mois de prison.
Pendant la
Seconde Guerre mondiale, il
rompt avec le pacifisme pour
combattre les nazis..
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