L'entrée en guerre du Canada en 1939, échec de la politique isolationniste?
Publié le 02/09/2012
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Les relations internationales du Canada dans la période isolationniste Pour bien comprendre l’isolationnisme du canada et ainsi mieux analyser la signification de son entrée en guerre en 1939, il est important d’étudier les évolutions des relations extérieures du Canada dans l’entre-deux-guerres. Le mot « isolation « évoque instinctivement un repli sur soi-même qui serait, dans ce cas-ci, un repli du Canada sur lui-même en retrait du reste du monde. Pourtant les relations entre le Canada et les États-Unis se sont grandement développées au cours de cette période! Et, même en interprétant l’isolationnisme canadien comme un repli sur l’espace nord-américain, on ne saisirait pas la complexité de la situation. Paradoxalement, c’est au cours de l’entre-deux-guerres que le Canada se donna réellement des moyens diplomatiques pour entrer en relations avec les autres nations. En effet, bien que le ministère des affaires étrangères existe depuis 1909, c’est au cours de l’entre-deux-guerres que celui-ci se développa vraiment. À sa création, le ministère n’avait en effet qu’une poignée d’employé et n’avait qu’un rôle minime à jouer. C’est seulement grâce à l’impulsion de King et son conseiller Skelton dans l’entre-deux guerres que le ministère des affaires extérieures pu jouer un rôle central. À la suite de la conférence impériale de 1931 où le Canada obtint le statut de Westminster, le ministère pu créer des légations Aux États-Unis, au Japon, en France et en Belgique. Ainsi donc, la période isolationnisme de 1918 à 1939 fut le théâtre de la structuration d’un appareil diplomatique international au Canada. Lorsque la Seconde Guerre fut bien enclenchée en Europe, le Canada ouvrit de nombreuses missions dans des pays comme la Chine, la Russie et plusieurs nations d’Amérique latine. La politique d’isolation face à la Grande-Bretagne permit donc au Canada de développer par ailleurs ses relations internationales et d’être par la même occasion mieux pourvu diplomatiquement pour s’engager dans le Deuxième Guerre. Si l’entrée en Guerre est par nature non-isolationniste, elle n’est pourtant pas en discontinuité totale avec le processus de développement diplomatique qui s’amorçait au Canada.
«
essentielle à l’avenir du Canada en termes de maturation de l’appareil administratif.
Les relations internationales du Canada dans la période isolationnistePour bien comprendre l’isolationnisme du canada et ainsi mieux analyser la signification de son entrée en guerre en 1939, il est important d’étudier les évolutions desrelations extérieures du Canada dans l’entre-deux-guerres.
Le mot « isolation » évoque instinctivement un repli sur soi-même qui serait, dans ce cas-ci, un repli duCanada sur lui-même en retrait du reste du monde.
Pourtant les relations entre le Canada et les États-Unis se sont grandement développées au cours de cette période!Et, même en interprétant l’isolationnisme canadien comme un repli sur l’espace nord-américain, on ne saisirait pas la complexité de la situation.
Paradoxalement,c’est au cours de l’entre-deux-guerres que le Canada se donna réellement des moyens diplomatiques pour entrer en relations avec les autres nations.
En effet, bienque le ministère des affaires étrangères existe depuis 1909, c’est au cours de l’entre-deux-guerres que celui-ci se développa vraiment.
À sa création, le ministèren’avait en effet qu’une poignée d’employé et n’avait qu’un rôle minime à jouer.
C’est seulement grâce à l’impulsion de King et son conseiller Skelton dans l’entre-deux guerres que le ministère des affaires extérieures pu jouer un rôle central.
À la suite de la conférence impériale de 1931 où le Canada obtint le statut deWestminster, le ministère pu créer des légations Aux États-Unis, au Japon, en France et en Belgique.
Ainsi donc, la période isolationnisme de 1918 à 1939 fut lethéâtre de la structuration d’un appareil diplomatique international au Canada.
Lorsque la Seconde Guerre fut bien enclenchée en Europe, le Canada ouvrit denombreuses missions dans des pays comme la Chine, la Russie et plusieurs nations d’Amérique latine.
La politique d’isolation face à la Grande-Bretagne permit doncau Canada de développer par ailleurs ses relations internationales et d’être par la même occasion mieux pourvu diplomatiquement pour s’engager dans le DeuxièmeGuerre.
Si l’entrée en Guerre est par nature non-isolationniste, elle n’est pourtant pas en discontinuité totale avec le processus de développement diplomatique quis’amorçait au Canada.
ConclusionÉvidemment, l’entrée en guerre du Canada en 1939 marque la fin de la politique isolationniste de l’entre-deux-guerres.
Signe-t-elle l’échec de cette même politique?Assurément pas.
Lorsque l’Allemagne d’Hitler attaque la Pologne en 1939 et menace de continuer son agression bien plus loin, une politique d’isolation n’estsimplement plus appropriée.
Le Canada se devait - non pas comme Dominion soumis à la Grande-Bretagne, mais en tant que nation autonome et avisée – de prendrepart à la lutte.
Le constat de l’absurdité de l’isolationnisme en 1939 ne signifie pourtant pas qu’elle n’était pas une politique tout à fait valable dans l’entre-deux-guerres.
C’est cette politique et les revendications qui l’accompagnent qui permirent au Canada de renforcer son autonomie face à l’Empire et de s’engager dans leconflit d’une manière aussi libre.
C’est aussi cette politique qui permit une maturation et un développement important de l’appareil diplomatique canadien,accompagnés de la création de relations internationales menées indépendamment et qui auront par la suite une importance cruciale pour la visibilité etl’épanouissement du Canada.
L’isolationnisme canadien était un passage obligé pour que le pays établisse son indépendance, sa souveraineté et son autonomie.
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