L'Empire, c'est d'abord l'empereur, un homme qui à trente-cinq ans, refuse la place de Dieu parce que c'est " un cul de sac ", un homme qui travaille douze, quinze, dix-huit heures par jour, un homme qui dialogue avec l'histoire, avec Alexandre le Grand, César et Charlemagne.
Publié le 23/10/2012
Extrait du document
«
architectes construisent dans la capitale des ensembles qui font d’elle la
ville impériale que veut l’empereur.
Cette politique est rendue possible
par la stabilité de la monnaie qu’est le Franc-germinal.
Si le budget de
l’Empire ne cesse d’avoir recours à des recettes extraordinaires — la
vente de Biens nationaux, l’appel aux capitaux privés — c’est sur
l’ensemble des contributions indirectes qu’il se fonde essentiellement.
Qui plus est, les contributions de guerre que l’empereur impose aux
vaincus ne cessent, pendant des années, de venir à la rescousse des
besoins qui sont les siens.
La force de l’Empire , selon les mots que
l’empereur lui-même emploie, la “ masse de granit ” sur laquelle il fonde
son pouvoir, c'est la bourgeoisie.
Des fonctionnaires, des propriétaires et
les membres des professions libérales la composent.
Les uns et les autres
accaparent la terre qui présente plus d’intérêt que jamais.
La propriété
foncière et la propriété immobilière sont les signes de reconnaissance
d’une bourgeoisie prudente.
Les professions libérales en sont
l’aristocratie.
L’empereur adjoint à celles-ci celle de la fonction
publique.
Conscient de son rôle, il la rémunère en conséquence.
En 1805,
un préfet de première classe gagne quelques 40 000 francs par an.
Mais
les largesses, dont le pouvoir sait faire preuve à l’égard de ses plus
importants serviteurs, cachent de graves disparités.
D’autant que les
promotions demeurent difficiles pour ceux qui commencent leur carrière
à des postes subalternes.
Parmi les bourgeois, les hommes d’affaires
tiennent une place essentielle, en particulier s’ils sont fournisseurs des
armées.
Le fondement de la France demeure sa paysannerie.
Celle-ci est
plus diverse qu’elle ne l’était avant la Révolution .
Au delà des disparités,
l’Empire permet à la paysannerie d’avoir accès à une alimentation plus
riche.
Elle lui permet aussi d’élaborer, avec les châles, les dentelles et les
rubans, des costumes singuliers, différents d’une région à l’autre, ce que
la misère sous l’ ancien Régime avait occulté.
La paysannerie acquiert
des terres.
Elle redoute aussi le morcellement impliquée par l’application
du Code Civil, parce que les héritages redistribuent les propriétés.
Ce
trouble-là n’empêche pas la paysannerie de profiter pleinement du calme
politique que lui vaut l’éloignement des champs de batailles, la réserve
des prêtres et celle des aristocrates revenus sur des terres où ils ne sont
plus maîtres.
Le sort des paysans est alors sans nul doute, lorsqu’ils ne
sont pas menacés par la conscription — et tout sujet de l’Empire , en âge.
»
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