L'Empire byzantin ou Empire romain d'Orient

« l'Eglise aux IV" et v • siècl es, l'arianism e, le nestorianisme, le monophysisme, nées en Orient, opposèrent non seulement l'esprit grec, épris de subtilité théologique à l'es­ prit la tin, épris de sobriété et de clarté, mais aussi, après les conciles d'Ephèse (431) et de Chalcédoine (451), le clergé by­ zantin, souple et entièrement soumis à l'empereur, à l'intransigeance et à la fer­ meté hautaine des papes.

L'Eglise byzantine, dont la langue était le grec et non plus le latin, tendait à se rendre indépendante de la papauté et contribuait par là à faire de l'empire byzantin un empire de plus en plus oriental.

Mais ce dernier traversait, au début du v1• siècle, une crise grave qui interrompit l'évolution naturelle qui en­ tralnait Byzance vers l'Orient.

Le siècle de Justinien l"' (527-610).

Le long règne de JusTINIEN Jer (527-565) Interrompit, en effet, l'évolution normale de l'empire byzantin.

Neveu de l'empereur JusTIN Jer (518-527) et Macédonien d'ori­ gine, JusTINIEN Jer fut le dernier des grands empereurs romains.

Deux idées guidèrent sa poli tique : l'idée impériale et l'idée chrétienne.

JusTINIEN voulut reconstituer l'empire romain disparu aussi bien dans son étendue territoriale que dans sa civi­ lisation.

GrAce à d'habiles généraux, comme B~LISAIRE et NAnds, JusTINIEN reconquit l'Afrique, l'Italie, la Corse, la Sardaigne, les Baléares, une partie de la côte orien­ tale de l'Espagne et il réussit à faire de nouveau de la Méditerranée un lac ro­ main; comme les grands empereurs romains, JusTINIEN fut un grand législateur et son œuvre législative monumentale, le Code Justinien, en continuant l'œuvre des grands jurisconsultes romains, répondit aux mêmes rêves de réorganisation romaine.

Par ail­ leurs, JusTINIEN, qui se regardait comme le représentant de Dieu sur terre, se donna pour mission de défendre et de répandre l'orthodoxie.

S'inspirant, dans sa politique religieuse, des mêmes idées de reconstitu­ tion de l'empire romain de jadis, JusTINIEN rétablit l'union religieuse avec la papauté.

JusTINIEN réussit à donner un prestige in­ comparable à l'empire byzantin au VI" siè­ cle.

La splendeur de Sainte-Sophie recons­ truite par lui témoigne aujourd'hui encore de sa gloire, de même que les mosaïques étincelantes de Saint Vital de Ravenne évo­ quent toujours l'imposante majesté dont s'entouraient les basileis dans le Grand Pa­ lais de Constantinople.

Le développement du commerce et de l'industrie, le got du luxe et des constructions, l'éclat des let­ tres et des arts font du règne de JusTI­ NIEN Jer l'une des époques les plus brillantes de l'histoire de Byzance et montrent que le grand basileus sut comprendre son mé­ tier d'empereur.

Mais le grand effort tenté par JusTI­ NIEN Jer en Occident affaiblit dangereuse­ ment la force de résistance de l'empire by­ zantin en Orient, où les Perses étaient si redoutables .

L'impératrice TJdononA, Orien­ tale de naissance, partisante d'apaiser par de sages concessions aussi bien les que­ relles religieuses que les dissidences poli­ tiques et de créer un empire moins étendu mais plus homogène et par suite plus ca­ pable de résister aux assauts des Barbares d'Orient, l'impératrice TH4onoRA témoignait d'un sens politique bien plus averti.

En tendant à l'excès les ressorts de l'empire, JusTINIEN I•• fit, tout compte fait, plus de mal que de hien à Byzance,.

Au moment de la mort de JusTINIEN 1••, en 565, la situa­ tion de l'empire était critique : les Perses devenaient de jour en pour plus redouta­ bles, et le prix élevé auquel on achetait la paix avec les Barbares épuisait le trésor .

Aussi la liquidation de l'œuvre de JusTI­ NIEN J er fut-elle désastreuse.

L'intelligent et énergique effort de l'empereur MAURICE (582-602) n'aboutit qu'à une révolution de palais qui porta au trône un officier de la garde, PHOKAS, qui se maintint par la ter­ reur jusqu'en 610.

La transformation définitive de l'em· pire byzantin et la lutte pour l'exis­ tence (610-867).

Le vu• siècle est l'une des époques les plus sombres de l'histoire de Byzance .

Toutefois, dans la crise redoutable que tra­ versa l'empire, H~RACLIUS (610-641) réussit à détruire définitivement les Perses et à venger le christianisme des insultes de l'ennemi séculaire , et il entrait ainsi dans la légende comme le premier des croisés.

Mais l'invasion arabe, qui s'abattit sur l'empire byzantin, dès 634, réduisit à néant les succès remportés par H4RACLIUS.

Les Arabes enlevaient à Byzance une grande partie de ses provinces orientales, l'Egypte, l'Arménie; par ailleurs, les Slaves péné­ traient en masse dans les Balkans, et s'éta-. »