L'Égypte et l'Afrique noire

« on pencha d'abord en faveur d'un processus d'accultura­ tion, le grand État égyptien ayant influencé durablement ses voisins.

Cette thèse n'est plus retenue aujourd'hui, car aux temps pharaoniques les contacts entre l'Égypte et l'Afrique noire étaient d'ordre commercial et trop occasion­ nels pour transformer les so­ ciétés en profondeur .

Une préhistoire commune S i l'Égypte est un pays africain, elle n'est ce­ pendant pas un pays afri­ cain comme les autres .

Il faut en effet garder à l'esprit l' isolement géo­ graphique de la vallée par rapport au reste du continent .

A l'est, le dé­ sert libyque ne permet pas des échanges faciles.

Au sud, seul le long cou­ loir nubien mène vers la savane nilo-tchadienne.

Et, si le Nil pouvait effec­ tivement être une voie d'échanges pratique, les cinq cataractes (barrières rocheuses avec chutes d'eau) représentaient un obstacle aux relations avec l'Afrique profonde .

Cet isolement relatif n'existait toutefois pas à l'époque préhistorique.

L'étude comparée des gra­ vures rupestres saharien­ nes atteste en effet que la culture préhistorique de la vallée du Nil n'était pas fondamentalement diffé­ rente de celle du reste de la moitié nord de l'Afrique .

Le Sahara n'était pas encore un désert, mais un lieu habité.

Racines africaines A u néolithique, vers le VII" millénaire avant J.-C., un mode de vie commun avait certainement cours, comme l'attestent les données archéo­ logiques et les peintures ru­ pestres dans le Sahara, en Égypte et au Soudan.

L'aridifi­ cation progressive du Sahara obligea les populations qui y vivaient à se déplacer vers les points d'eau : vers les vallées du Nil et du Niger ou vers l'At­ lantique et la Méditerranée .. »