Léger et brillant, le jeune Louis XVIII est le préféré de la Cour et du roi son grand-père

« vif et plus dégourdi, qui gagne.

En 1757, la famille s'agrandit, avec Charles, comte d'Artois - le futur Charles X -, puis, deux ans plus tard, avec la princesse Clotilde.

Après le départ de Berry, dont c'est le tour d'aller «aux hommes », Provence devient l'enfant chéri de la Maison royale, et de toute la Cour séduite par ses facéties.

Mais le 22 mars 1761, un drame vient boule­ verser la vie de Versailles .

Le duc de Bourgogne s'éteint à l'âge de dix ans.

Désespérés , les parents reportent leur tendresse sur le comte de Provence, le préférant plus que jamais au pauvre duc de Berry.

Personne, ni le dau­ phin son père, ni la dau­ phine sa mère , ni le roi son grand-père , ni la Cour ne cache son dép i t .

Pour­ tant , le fait est là .

Désormais , le duc de Ber­ ry est le nou­ ve I héritier présomptif, en tant qu'aîné, jus­ te après le dauphin .

S'il était un peu plus âgé, Proven­ ce en pleure­ rait de rage ...

Drames familiaux et apprentissag e de la vie A six an s, Provence rejoint Berry auprès du duc La Vau­ guyon, le très dévot et rigide gouverneur royal choisi par le non moins dévot dauphin.

Leur rivalité, attisée par le précepteur, s'accentue .

Pro­ vence apprend mieux et plus vite.

Sa mémoire est excep­ tionnelle.

Il passe sans effort de l'hi stoire au latin , du droit à la théologie .

Il prend mê­ me un malin plaisir à se faire valoir auprès de ses « admi­ rateurs ».

Mais bientôt une autre tragédie frappe la fa­ mille royale.

Le 20 décembre 1765 le dauphin, fils unique de Louis XV, décède brutale­ ment .

La dauphine, nerveu­ sement épuisée, ne lui survit que deux courtes années .

Provence et Berry réagissent bien différemment.

Alors que le premier surmonte son chagrin, le second est acca­ blé.

A la perte de ses pa­ rents vient s'ajouter l'angois­ se de devoir être à la hau- UN ENFANT DOUÉ ET MANIPULATEUR Dès sa prime enfance, le futur Louis XVIII manifeste des facultés d'adaptation remarquables.

D'un naturel enjoué, il sait spontanément susciter l'affection.

Docile, il se plie sans difficulté à l'étiquette comme aux obligations qui incombent à son rang .

Sûr de lui et mondain dans l'âme, il est, dès son jeune âge, un bon vivant, un épicurien qui suit son propre plaisir .

C'est peut­ être cette joie de vivre qui fait dire à ses contemporains que le comte de Provence est celui qui tient le plus de son grand-père Louis XV.

Contrairement à son aîné, qui, devenu dauphin subit malgré lui les contraintes de l'éducation d 'un futur roi, le comte de Provence jouit d'une indulgence qu 'il sait entretenir en jouant savamment de sa séduction.

teur du destin qui pèse dé­ sormais sur ses épau les de premier dauphin et de futur roi .

Pendant que son frère s'étio­ le ainsi, Provence se lance dans l'étude d'Horace et de l'étiquette.

S'il parle peu, il affecte de réfléchir beau­ coup .

Car il est aussi fat que dissimulateur et imbu de lui­ même.

Pourtant, son précep­ teur, l 'abbé Berthier prétend qu'il a « une tête moulée pour les gra nde s affaires ».

Et il n'a jamais été aussi po­ pulaire .

Louis XV, qui entend accorder la même attention à chacun de ses petits-enfants, ne peut s'empêcher, comme tout le monde, de marquer sa préférence.

Le futur Louis XVIII est sans conteste le « dauphin de cœur >>.

Quelque cinquante ans plus tard, Berry emporté par la tourmente révolutionnaire, le destin se chargera d'en faire a us si un roi ...

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