L'éducation dans l'Egypte ancienne

Le petit Séthi est à la fois joyeux et intimidé. Ce matin, il s'est levé dès l'aube pour son premier jour d'école. Fini le temps où il était le gentil petit, élevé avec tendresse par sa douce maman. Il vient de fêter son quatrième anniversaire et doit désormais entrer dans le monde des hommes. Le voilà fin prêt : sa mère, avec beaucoup d'attention, a refait la natte unique qui lui tombe sur le côté de la tête, et il serre sur son cœur le roseau taillé en forme de pinceau avec lequel il va dessiner ses premiers signes d'écriture. Un objet précieux que lui a offert son père, le scribe Kémèse, en lui faisant ses dernières recommandations. Séthi est conscient de sa chance et des responsabilités qui en découlent. Bien que sa famille vive dans une confortable aisance, pourvoir à ses études constitue un luxe. Si les fils des hauts personnages de l'État fréquentent l'école du palais, au côté des enfants royaux, son ami Eméni apprend le métier de sculpteur avec son père, artisan et artiste estimé. Amasis, fils de paysan, lui, n'ira pas à l'école. Quant à sa petite sœur Nisis, elle restera à la maison, où sa mère l'initiera à l'art de tenir un foyer, à la musique et à la danse. 

Dès les temps les plus reculés, l'Égypte se dote d'un système éducatif exceptionnel. Encore bambins, les plus privilégiés des petits Égyptiens fréquentent l'école pour devenir fonctionnaires ou hauts serviteurs de l'État. 

Il brûle déjà de tremper son pinceau dans l'encre noire, mélange de gomme végétale et de noir de fourneau ou de lie de vin calcinée, pour recopier inlassablement les exercices de calligraphie, tout en se familiarisant avec la science du langage. Il voudrait déjà pouvoir montrer à son père ses premières lett res, dessinées avec application sur des ostraca, ces tessons de poterie qui servent de brouillon, sur des plaques de pierre tendre ou des tablettes de bois recouvertes de plâtre ... Le papyrus est bien trop précieux pour être gaspillé en brouillon pa r de jeunes débutants maladroits !