L'écriture : un long apprentissage

« 66 Instruire une femme est comme remplir de sable un sac percé" La place de l'instruction chez les femmes est également obscure.

Un proverbe de !'Enseignement d'Ankheshe­ shonq, prêtre de Rê à Hélio­ polis à l'époque tardive, res­ te un morceau d'anthologie du sexisme antique « Instruire une femme est comme remplir de sable un sac percé .» Il semble certain que le taux d'alphabétisation était encore plus faible chez les femmes que chez les hommes.

Cependant, même si la majorité des scènes mon­ trent les femmes très enga­ gées dans la vie domestique, un enseignement pouvait leur être dispensé si leurs fonctions le nécessitaient.

La littérature épistolaire nous apprend d'ailleurs que cer­ taines savaient lire, puisque des lettres leur sont directe­ ment adressées .

« L'oreille du jeune homme est sur son dos» L 'élève scribe débutait son apprentissage par le hiéra­ tique - forme simplifiée des hiéroglyphes employée dans la documentation courante et littéraire - et des notions de calcul.

Seuls les meilleurs élè­ ves apprenaient plus tard les hiéroglyphes .

Peu d'informa­ tions sur la pédagogie sont parvenues jusqu'à nous.

On ne sait pas si les anciens Égyp­ tiens classifiaient les termes et les propositions dans une gramma ire, fait attesté à l 'époque tardive grâce à la dé­ couverte d'exerc ices typ es.

Indubitablement le s métho­ des étaient contraignantes et fondées sur l'obéissance de l'élève au professeur :« On est fort en s'exerçant chaque jour ...

Si tu fais un seul jour de négl igence, tu seras frappé.

L'oreille du jeune homme est sur son dos.

Il n'écoute que ce­ lui qu i le frappe.

» Plus loin, cette sage précision : « Ne donne pas de coups pour des fautes passées.

Une petite pu­ nition effectuée dans l'immé­ diat vaut mieux qu'une puni­ tion sévère mais tardive.

» L'apprentissage de l'é criture était fondé sur la mémoire et la copie des textes hiératiques.. »