L'économie japonaise dans la crise actuelle : forces et faiblesses.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
• Banques, compagnies d'assurances, maisons de commerce international font partie des mêmes ensembles que les grosses entreprises industrielles, ce qui a facilité les mutations. En cas de crise, on se reporte facilement de l'acier à la mécanique, quand on produit à la fois de l'acier et des automobiles et que la banque du groupe finance le redéploiement. Les shoshas (maisons de commerce) permettent de coller littéralement aux besoins du marché international. Elles emploient près de 100000 personnes dans plus de 1000 agences au Japon et à l'étranger et réalisent la moitié des exportations de l'archipel.
«
performances économiques dues à la crise.
II.
Les grandes facultés d'adaptation de l'économie japonaise
La rapidité et l'efficacité de la réponse donnée par les industriels témoignent de la force de cette économie.
On peuten souligner trois aspects :
1.
Amélioration de la compétitivité, avec élagage et diversification, ou reconversion
• Nippon Steel, premier fabricant d'acier du monde avec une capacité de 46 Mt, montre un bel exemple d'élagage.Entre 1979 et 1982, sa capacité de production doit diminuer de 10 Mt et ses effectifs passer de 75000 à 69000personnes.
Mais, il se diversifie en même temps dans la construction d'usines, de plates-formes de forage, decharpentes métalliques.
• Autres exemples : les chantiers navals se lancent dans la fabrication d'unités de dessalement de l'eau de mer; ouencore Kanebo, première firme textile, se diversifie dans l'alimentation, les produits pharmaceutiques, les maisonspréfabriquées et les cosmétiques.
• Depuis 1974, l'industrie japonaise a donc mené à bien un vigoureux « dégraissage » de ses secteurs les plusexposés à la concurrence internationale.
2.
Redéploiement rapide et efficace grâce à la structure des grands groupes industriels
• Banques, compagnies d'assurances, maisons de commerce international font partie des mêmes ensembles que lesgrosses entreprises industrielles, ce qui a facilité les mutations.
En cas de crise, on se reporte facilement de l'acier àla mécanique, quand on produit à la fois de l'acier et des automobiles et que la banque du groupe finance leredéploiement.
Les shoshas (maisons de commerce) permettent de coller littéralement aux besoins du marchéinternational.
Elles emploient près de 100000 personnes dans plus de 1000 agences au Japon et à l'étranger etréalisent la moitié des exportations de l'archipel.
3.
Virage de l'économie s'accompagnant d'une progression spectaculaire des investissements à l'étranger
• En un an, de 1978 à 1979, les investissements ont fait un bond
de 64 pour 100.
Le mouvement d'implantation à l'étranger des firmes japonaises a commencé vers 1970.
Il s'agissait,d'une part, de s'assurer la fourniture de matières premières (charbon en Australie, en Chine).
D'autre part, oncherchait à déplacer des fabrications devenues non rentables au Japon et à profiter d'une main-d'œuvre bon marchéou de la proximité des matières premières.
Actuellement, l'essentiel de l'électronique grand public est produit àl'étranger, une partie de l'acier de Corée du Sud est japonaise.
• Cette stratégie s'est cependant modifiée récemment en raison des menaces protectionnistes des marchésimportateurs.
C'est pourquoi les investissements s'orientent plutôt désormais vers les autres pays industrialisés.Ainsi automobiles, télévisions en couleurs, circuits intégrés sont fabriqués par les firmes japonaises aux États-Unis.
• Au total, le redéploiement s'accompagne d'une nouvelle phase de conquête des marchés étrangers.
Celle-cifavorise les échanges captifs et entraîne des investissements induits de recherche et d'ingénierie au Japon même.
III.
La recherche d'une nouvelle croissance
Cette ample réorganisation de l'économie n'a pu se réaliser qu'au détriment d'une partie de la société grâce à unsystème de «soupapes» et d' «amortisseurs» de conjoncture.
1.
Les conditions du mouvement de réorganisation
• Petites entreprises sous-traitantes, secteur tertiaire sous-productif, licenciement des femmes, retraitesanticipées, mutations d'une unité de production à une autre dans un même groupe ont efficacement amorti leseffets économiques de la crise.
• Les grandes firmes ont maintenu le plein emploi en diminuant l'activité des sous-traitants ou en proposant despréretraites descendant parfois à moins de 45 ans.
• Le tertiaire sous-productif sert à éponger les excédents de main-d'œuvre.
Ainsi de 1973 à 1978 les effectifsindustriels ont
baissé d'un million de personnes alors que le tertiaire en accueillait deux millions de plus.
2.
Ce mouvement est sans doute destiné à s'étendre.
»
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