Le Vatican: Une cité-État de 44 hectares pour un milliard de fidèles
Publié le 11/11/2018
Extrait du document

DES ETATS PONTIFICAUX A LA CITE DU VATICAN
L'Église catholique est la seule religion à s'identifier dans un État. Enclavé dans Rome, le Vatican est gouverné par le pape, chef de l’Église catholique. Il accueille le Saint-Siège, appellation de l'entité juridique incarnant le pouvoir spirituel du souverain pontife. Si elle n'est aujourd'hui qu'une puissance spirituelle, l'Église fut aussi pendant longtemps une puissance temporelle en Occident. Le Vatican est en effet l'ultime reliquat des États pontificaux, dits aussi États de l'Église, territoires placés sous l'autorité du pape de 756 à 1870.
LES ORIGINES DU VATICAN
Le patrimoine ot Saint-Pierre Le Vatican est le nom d'une colline de Rome où, selon la tradition, aurait été enterré le corps de saint Pierre, apôtre du Christ et premier évêque de la ville, qui fut supplicié en l'an 64 sur l'ordre de l'empereur Néron. En l'an 313, par l'édit de Milan, l'empereur Constantin autorise le culte chrétien. Sa conversion entraîne celle d'une grande partie de l'aristocratie romaine. Il fait bâtir une première basilique sur l'emplacement supposé de la tombe du martyr, qui devient un important lieu de pèlerinage, et octroie à l'évêque le palais du Latran, de l'autre côté du Tibre, qui sera la résidence officielle des papes jusqu'au XIVe siècle. Les dons et legs des fidèles permettent bientôt à l'Église de Rome de devenir l'un des plus importants propriétaires fonciers de l'Empire. Ces domaines dans le Latium (région de Rome) constituent le « patrimoine de Saint-Pierre ». Mais le pape (nom donné à l'évêque de la ville) n'exerce pas de pouvoir temporel et reste soumis à l'autorité impériale. En 392, le christianisme devient religion officielle, et les cultes païens sont interdits.
Affirmation du pouvoir
TEMPOREL DE L'ÉGLISE
En 476, la prise de Rome par les Barbares met fin à l'Empire romain d'Occident. Cette vacance du pouvoir profite au pape, qui s'impose progressivement comme le souverain de fait de la ville et de sa région, même s'il reste théoriquement soumis à l'empereur d'Orient, dont la capitale se trouve à Constantinople.
Le pape, entre Byzance
ET LES BARBARES
Le règne du pape Grégoire le Grand (590-604) marque une étape fondamentale dans l'affirmation de la puissance, tant spirituelle que politique, de l'Église romaine en Occident.
Décidé à s'émanciper de la tutelle de Byzance (nouveau nom de Constantinople), il prodame la suprématie de l'évêque de Rome sur les autres évêques de la chrétienté et refuse au patriarche byzantin le droit
Formation Règne du pape Donation de Querelle des Papauté
du patrimoine Grégoire Pépin le Bref Investitures en Avignon
de Saint-Pierre le Grand
1378-1417 1527 1870 1929
Grand schisme Sac de Rome Fin des États Accords
d'Occident par les pontificaux du Latran
Impériaux
Avec une superficie de 44 hectares et 4 070 mètres de frontières, le Vatican est le plus petit État du monde. Reconnu internationalement, il possède tous les attributs d'un État souverain : un drapeau (jaune et blanc), une loi fondamentale (Constitution), un hymne (Inno e Marcio Pontificale), un sceau, une monnaie (l'euro, dont les pièces sont frappées de l'effigie du Saint-Père), une administration, une police (la gendarmerie pontificale)... Son budget est constitué par les revenus de ses placements immobiliers et les dons des fidèles (le denier de Saint-Pierre, créé en 1860). Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec de nombreux États (171 en 1999) et dispose d'un siège de membre ou d'observateur dans de nombreuses organisations internationales, dont l'ONU... Ses ambassadeurs portent le nom de nonces apostoliques. Le Vatican possède également son propre journal (L'Osservatore romano) et sa radio (Radio Vatican, fondée en 1929).
=============================

«
puissance
spirituelle sur toute espèce
de puissance terrestre».
Mais le roi
de France Philippe IV le Bel refuse
l'intervention de Rome dans les affaires
intrigues locales,
toujours vives.
En 1309, il se fixe
à Avignon,
un domaine
• r��!ILI�U�:;.-
pontifical à la .__.
_ _ .._,., ,.
frontière du
royaume de France, cédé par le roi
Philippe Ill à la papauté avec le Comtat
Venaissin (soit la région de Valréas,
enclave vauclusienne dans la Drôme)
en 1274.
Ce transfert traduit
l'affaiblissement de la papauté, placée
de fait sous le contrôle des Capétiens.
«La captivité de Babylone» est une
période de décadence pour l'Église,
où règnent corruption et népotisme.
L'autorité des papes est de plus en plus
contestée dans les États pontificaux ;
Rome elle-même est en proie
à l'anarchie.
à sa mort, un an plus tard, deux papes
sont élus, l'un à Rome, l'autre à
Avignon.
C'est le début du grand
schisme, qui va violemment diviser
la chrétienté jusqu'en 1417.
Le concile
de Constance y met fin : l'unité de
l'Église est rétablie.
La papauté
réaffirme son autorité temporelle sur
ses États, se dote d'une administration
efficace et entretient sa propre armée.
DE LA IENAISSANCE LA
CIISE lltvolunotowa
LE PAPE DANS LES INTRIGUES ITALIENNES
Puissance politique, la papauté joue
un grand rôle en Italie au début
de la Renaissance, s'immisçant dans
les rivalités internes qui secouent
nombre de cités
de la péninsule.
Cette lutte s'incarne
notamment avec le
pontificat de Jules Il
(1503-1513), qui
agrandit les États
de l'Église de nombreuses villes
et participe activement à chasser les
Français qui, depuis la fin du 'N' siècle,
cherchent à s'emparer du nord de
l'Italie.
En 1526, l'alliance du pape
Clément VIl
(1523-1534)
avec
François 1�
entraîne le
soc de
Rome par les
Impériaux de Charles Quint
en 1527.
À partir du milieu du XVI' siècle, les États
pontificaux connaîtront une relative
prospérité, avec un gouvernement
centralisé et paternaliste.
Ils s'étendent
sur tout le centre de la péninsule,
de la Méditerranée à l'Adriatique,
et une partie du Nord-Est.
À quoi
s'ajoutent des enclaves dans
le royaume de Naples, ainsi qu'Avignon
et le Comtat Venaissin.
certains pontifes,
tel Alexondre VI
Borgia (1492-1503),
père de plusieurs
enfants, et les abus
auxquels s'adonne
l'Église pour financer ces travaux seront
une des causes de la Réforme
protestante.
LA DÉFLAGRATION RÉVOLUTIONNAIRE
Les échos de la Révolution française
auront des répercussions jusque dans
les États de l'Église.
Dès 1791, Avignon
et le Comtat Venaissin sont annexés
par la France.
Puis la première
campagne d'Italie du général Bonaparte
se solde par la perte de Ferrare,
de la Romagne et de Bologne, rattachés
à la République cisalpine nouvellement
créée (traité de Tolentino, février 1797).
En décembre, une émeute antifrançaise
à Rome entraîne
l'occupation
de la ville éternelle
par les troupes
du général Berthier.
En février 1798
est proclamée
la République romaine : le pape Pie VI
(1775-1799) est déchu de son pouvoir
temporel et emmené en captivité en
France.
En 1800, afin de se concilier
l'opinion catholique, Napoléon, Premier
consul, restaure les États pontificaux.
En 1804, le nouveau pape, Pie VIl
(1800-1823), assiste
au sacre impérial à
Paris.
Cependant
le souverain pontife,
se montrant par
la suite réfractaire
aux injonctions
napoléoniennes, est exilé et ses États
sont à nouveau occupés.
Ils deviennent
en 1810 deux départements (Tibre et
Trasimène) au sein de l'Empire français.
LA
FIN DES ÉTATS
PONTIFICAUX
LE PAPE FACE À (UNirt ITALIENNE
En 1815, lors du congrès de Vienne,
la souveraineté du pape est rétablie
dans ses États.
Il doit cependant
renoncer aux territoires situés sur
la rive gauche du Pô, annexés par
l'Empire autrichien qui s'érige en
puissance dominante en Italie.
Quant
à Avignon et au Comtat Venaissin,
ils demeurent attachés à la France.
Le pouvoir temporel de l'Église est
en outre bientôt menacé par les
mouvements révolutionnaires en faveur
de l'unité italienne.
Les sociétés secrètes, principalement
celle des carbonari, sont très actives
dans les territoires pontificaux, en dépit
des poursuites dont elles sont l'objet.
En 1830, une vague de révolte éclate
ainsi en Romagne et dans la marche
d'Ancône.
L'intervention de l'Autriche
y met fin.
Cependant.
tout le pontificat
de Grégoire XVI (1831-1846) sera
.--------.
marqué par
une agitation
révolutionnaire
permanente.
En tant que chef
de l'Église,
il se montre opposé
au mouvement des
nationalités qui secoue alors l'Europe.
De fait, il apparaît de plus en plus, pour
les partisans de l'unité italienne,
comme un obstacle à sa réalisation.
Son successeur, Pie IX (1846-1878),
au départ plutôt libéral, fait bientôt
marche arrière devant la contagion
révolutionnaire qui embrase l'Europe
au printemps 1848.
Tandis que
l'insurrection gagne Rome et que Pie IX
quitte la ville, les révolutionnoires de
Mazzini proclament la République
romaine (lévrier 1849).
Mais, à Paris,
le président Louis Napoléon, qui
cherche à s'attirer les bonnes grâces
des catholiques français, envoie un
corps expéditionnaire à sa rescousse.
La rébellion est écrasée Guillet 1849).
De retour à Rome en 1850, le pape
instaure un régime théocratique strict.
s'aliénant progressivement une partie
de la population.
LE DÉMANrtLEMENT
DES ÉTATS PONTIFIC AUX
Une fois proclamé empereur,
Nopo/éon Ill délaisse la cause
romaine pour
soutenir la politique
d'unité nationale
initiée par le
royaume du
Piémont.
En 1859,
à la faveur
de la guerre
d'indépendance contre les
Autrichiens, celui-ci
annexe la Romagne.
Pie IX réagit en
levant une armée de volontaires
étrangers.
Mais elle est vaincue à
Castelfidardo en 1860 : les Marches et
l'Ombrie sont à leur tour réunies au
Piémont.
La France ne réagit pas.
Désormais,
le pape ne contrôle plus
que le Latium (la région de Rome).
Il bénéficie cependant d'un nouveau
revirement de Napoléon Ill.
Pour satisfaire l'opinion catholique
mécontente de sa politique italienne,
l'Empereur envoie une garnison à
Rome, qui repousse en 1867 la tentative
d'invasion menée par Garibaldi.
Ce n'est cependant que partie remise :
en septembre 1870, profitant de la
défaite française face à la Prusse, les
troupes piémontaises envahissent les
États pontificaux et occupent Rome.
_ _j Par
plébiscite,
la ville sainte
est rattachée
au royaume
d'Italie, dont
elle devient
la capitale.
Le pouvoir
J : temporel
du pape,
vieux de plus d'un millénaire, est
abrogé.
Retranché dans le palais du
Vatican, Pie IX refuse l'annexion et se
déclare «prisonnier >>.
R ÈGLEMENT DE LA
QUESTION ROMAINE
lEs ACCORDS DU LATRAN :
Constitution).
Cette enclave de
44 hectares à peine comprend le palais
et les jardins du Vuticon, la place et la
basilique Saint-Pierre.
Par des accords
d'extraterritorialité, le nouvel État
possède également douze édifices
religieux dans Rome, dont la basilique
Saint-Jean-de-Latran, ainsi que
LA GARDE SUISSE
La,.,.
slllsse est
le nom officiel de la petite
armée
pontificale fondée en 1506
par
Jules Il,
qui a pour
mission de protéger le souverain
pontife.
Constituée de mercenaires
suisses, alors considérés comme les
meilleurs soldats d'Europe, la garde ..
_
.t;.,'·'� -;;,i;:
��
la résidence estivale de Coste/
GondoHo, dans le Latium.
En dédommagement de la perte des
anciens États pontificaux, la papauté,
alors menacée de banqueroute, reçoit
une compensation financière
du gouvernement italien.
LE VATICAN AU XX' SllCLE :
UNE PUISSANCE DIPLOMATIQUE ?
Même réduit à sa plus simple
expression, le Vatican ne conservera
pas moins un rôle diplomatique dans
les affaires du monde, en tant que voix
de l'Église catholique.
Pendant la
Première Guerre mondiale, le pape
Benoit XV (1914-1922) avait adressé une
offre de médiation
aux belligérants
pour mettre un
terme aux hostilités.
Pendant la Seconde
succéder à Jean
Paul li.
s'illustra notamment lors du sac de
Rome par les troupes de Charles Quint
en 1527, au cours duquel 147 de ses
hommes périrent pour sauver le pape
Clément VU.
Aujourd'hui constituée de 110
hommes, la garde assure, outre la
protection rapprochée du pape,
la surveillance et le service d'ordre
à l'intérieur du Vatican.
leur costume
de style Renaissance, à rayures bleues
et orange, fut dessiné en 1915 par le
colonel Jules Répond, qui s'inspira
des croquis de Michel-Ange.
la garde suisse est la seule force
mercenaire autorisée par le droit
helvétique..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Vatican (État de la Cité du).
- pontifical (État), en italien Stato pontificale, titre attribué, en 1929, lors des accords du Latran, à la cité du Vatican.
- Vatican L'état de la cité du Vatican est le plus petit du monde (44 ha, 1 000 habitants).
- État de la Cité du Vatican (fiche pays).
- Micro-États d'Europe Cité du Vatican Le État de la Cité du Vatican