Le Tribun du Peuple ou Le défenseur des droits de l'homme.
Publié le 23/10/2012
Extrait du document
«
osent vous faire entendre qu'ils sont prêts maintenant à se
constituer les vengeurs des forfaits qu'ils ont commis et fait
commettre.
Il faut vous démontrer où leurs vues tendent, quel
profond nouvel abîme ils creusent sous vos pieds ; mais avant il
est nécessaire de vous donner la marche de leurs intrigues.
Aux Féru et ci-devant compagnie, ils ont accolé de nouveaux
coquins, dont nous pourrions faire ici la liste entière ; mais nous
nous contenterons aujourd'hui d'en signaler deux, dont les actes
ont été plus ostensibles. Richard et Soulé (ce dernier se dit
hommes de lettres) sont en possession, depuis quelques jours, de
travailler les grouppes aux Tuileries.
Ils s'acquittent
admirablement de la mission qu'ils ont d'exciter à un point
extrême l'effervescence du Peuple.
Ils y disent, à qui veut les
entendre, que les deux conseils sont, sans exception, composés de
scélérats ; que Barras et Carnot sont d'excellens républicains qui
doivent faire cesser les maux du peuple et sauver la patrie ; que
c'est pour cela qu'il existe un infâme complot pour les assassiner ;
qu'en conséquence, il faut se rallier à eux et à leurs amis, s'armer
sans délai et faire sonner le tocsin.
A ces faits nous avons à ajouter les circonstances suivantes :
Un vrai démocrate, que l'émissaire Richard avoit entrepris ces
jours derniers sur la terrasse des Tuileries, pour lui inculper ces
collusoires idées, en recevoit des objections sur la précipitation
étrange que l'on sembloit vouloir mettre dans une affaire aussi
importante.
Ils furent, dans l'entrefaite, rencontrés par Legendre , à
qui Richard demanda des nouvelles sur les affaires du tems.
Le
boucher de Prairial répondit qu'il ne concevoit pas comment les
patriotes pouvoient suivre l'impulsion du Tribun du Peuple, qui
sembloit s'acharner de préférence contre les meilleurs
républicains, tels que Barras et Carnot ; qu'il ne falloit que tomber
à bras raccourcis sur ceux qu'il reconnoissoit bien qui avoient fait
beaucoup de mal, tels qu' Isnard et clique ; qu'il falloit que les
patriotes se réunissent pour anéantir ces hommes ; mais que l'on
devoit, de part et d'autre, oublier les petites erreurs que l'on avoit
pu réciproquement commettre, etc.
A quelques pas de-là, un autre sycophante demandoit encore à un
démocrate qu'il avoit vu tel homme qui jouit d'une influence sur
certain quartier de Paris, qu'on avoit quelque chose de bon à lui.
»
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