Le traité de Joinville
Publié le 29/08/2013
Extrait du document
La réunion de Joinville ressemble fort à une conspiration et va déboucher sur la signature d'un traité scellant l'alliance entre la Maison de Lorraine et le souverain espagnol. Sont présents : le duc Henri de Guise, ses frères, le cardinal Louis de Lorraine et le duc Charles de Mayenne; ses cousins, les ducs Charles d'Aumale et Charles d'Elbeuf; les émissaires de Philippe 11, le commandeur Moréo et Jean-Baptiste de Tassis, ambassadeur d'Espagne en France; François de Roncherolles, seigneur de Mai-neville, représentant du cardinal Charles de Bourbon, oncle du futur Henri IV.
«
l'aide, si minime soit-elle,
apportée à ses sujets révoltés
des Pays-Bas.
Puis, le 31 dé
cembre, il convoque ses parti
sans au château de Joinville,
en Champagne.
Exclure tout roi
protestant
La réunion de Joinville res
semble fort à une conspiration
et va déboucher sur la signature
d 'un
traité scellant l'alliance
entre la Maison de Lorraine et
le souverain espagnol.
Sont
présents : le duc Henri de
Guise, ses frères, le cardinal
Louis de Lorraine et le duc
Charles de Mayenne; ses cou
sins, les
ducs Charles d'Aumale
et Charles d'Elbeuf; les émissai
res
de Philippe li, le comman
deur Moréo et Jean-Baptiste
de Tassis, ambassadeur d'Es
pagne en France; François de
Roncherolles, seigneur de Mai
neville,
représentant du cardi
nal Charles de Bourbon , oncle
du futur Henri IV.
En préambule du traité de Join
ville , les Guise et l'Espagne
s'engagent à travailler au main
tien de la religion catholique et
à l'extirpation du protestan
tisme en France ainsi qu'aux
Pays-Bas.
Dès la première
clause, la plus importante, les
signataires excluent que tout
prince « hérétique et relaps »
- en l'occurrence Henri de
Navarre - ceigne la couronne
de France et reconnaissent le
vieux cardinal de Bourbon, âgé
de soixante et un ans, comme
héritier présomptif .
Par ail-
leurs, ils reconnaissent les
articles du concile de Trente
comme loi fondamentale du
royaume - bien que chacun
0 sache qu 'Henri Ill, le Parle
~ ment de Paris et l'Église galli
cane n'accepteront jamais que
l'autorité du pape se substitue
à celle du roi .
Plusieurs engagements sont
pris vis-à-vis de Philippe li : la
renonciation à l'alliance avec
les Ottomans, la restitution de
Cambrai et l'arrêt des expédi
tions nuisibles au commerce
espagnol.
En échange, le roi
d 'Espagne
promet de verser
aux ligueurs six cent mille
écus - dont quatre cent mille
avancés par l'intermédiaire du
duc Charles Ill de Lorraine -
au cours
des six premiers mois
de la prise d'armes, ces som
mes devant être remboursées
par le cardinal de Bourbon,
une fois qu 'il sera devenu roi ,
ou par ses successeurs .
Religion et ambition
En apparence, cette alliance
semble favorable au roi d'Es
pagne .
En réalité, Philippe li
parie sur un avenir hypothé
tique, à propos duquel il ne se
fait pas
d'illusion .
Néanmoins,
tout trouble affectant la France
et gênant son souverain lui
laisse les mains libres en Eu
rope et notamment aux Pays
Bas.
Pour les Guise, l'appui
de la redoutable puissance
espagnole est un atout psy
chologique , financier et mili
taire de taille.
Quant au duc Henri de Guise,
le traité de Joinville lui assure
en
premier lieu les subsides
ibériques, qui sont les bienve
nus, car , fort dispendieux , il est
couvert de dettes .
Son attitude,
LES BEAUX·FRÈRES
DU ROI DANS LA CONFIDENCE
A priori, le traité de loinville,
signé le 31 décembre 1584,
semble être une alliance
exclusive entre les Guise et le roi d'Espagne.
Toutefois,
trois autres seigneurs, et non
des moindres, sont dans
la confidence : Louis de
Gonzague, duc de Nevers , pris
entre sa conscience
catholique et son affection pour Henri Ill; Philippe
Emmanuel de Lorraine, duc
de Mercœur, gouverneur de
Bretagne et frère de la reine
Louise; Charles Ill, duc
de Lorraine, veuf de Claude
de Valois, la sœur aînée
du roi, et qui pour l'heure ne
souhaite pas apparaître au
grand jour dans cette affaire.
li est vrai qu'il est difficile
aux ducs de Mercœur et de Lorraine d'entrer en guerre
ouverte contre Henri Ill, qui
est leur beau-frère et avec qui
ils entretiennent d'excellentes
relations.
Néanmoins, leur foi et leurs intérêts les conduisent
à soutenir les Guise.
pour ne pas dire sa trahison,
vis-à-vis d'Henri Ill
est plus à
mettre sur le compte de son
ambition démesurée que sur
ses convictions religieuses.
Si la défense de l'Église ca
tholique lui donne bonne
conscience, elle lui permet sur
tout de rallier un grand nombre
de partisans et l'accord avec
l'Espagne lui donne concrète
ment les moyens de prendre la
tête de la Sainte Ligue.
Désor
mais ,
il se sent assez fort pour
braver ouvertement l'autorité
royale -et peut-être aussi pour
songer à coiffer un jour la Cou
ronne de France .
Car en dépit
de la bannière catholique que
brandissent les Guise et le roi
d'Espagne,
leur alliance nuit,
avant
tout, à Henri Ill, monar
que éminemment pieux, dont
la dévotion parfois excessive
n'est pas sans inquiéter le
pape lui-même .
w
w u a: ~.
»
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