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Le serment de Strasbourg

Publié le 01/09/2013

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Après la mort de leur père, Louis ler le Pieux, deux de ses fils, Charles le Chauve et Louis le Germanique, en querelle pour lui succéder, décident de s'unir, et de s'allier contre Lothaire, leur frère aîné.

Le serment qu'ils se prêtent réciproquement à Strasbourg,

le 14 février 842, est, indépendamment de sa portée politique, un grand événement et une innovation.

Pour la première fois, des princes ne prêtent pas serment en latin mais en langue vulgaire pour être bien compris de leurs hommes.

« dés par son père )).

Il enjoint également ceux dont il doute à lui prêter serment et à venir à sa rencontre, le plus rapide­ ment possible, sous peine de mort .

Malgré cette prompte ap­ propriation du pouvoir, ses deux frères, Louis le Germa­ nique et Charles le Chauve , ne l'entendent pas de cette oreille.

Le premier , du même lit que Lothaire , est roi de Germa­ nie.

Le second, qui n'a alors que dix-sept ans, bénéficie du soutien total de sa mère, Judith de Bavière .

C'est avec une ar­ mée entière que Lothaire entre en Francie et se rend à Aix-la­ Chapelle.

Il va devoir faire front contre ses deux frères mais aussi contre son neveu, Pépin Il, roi d'Aquitaine .

Résolu à vaincre séparément ses trois adversaires, il entreprend de les défaire un par un.

Mais la manceuvre est éventée .

Même si pendant quelques mois, Lo­ thaire reçoit les serments de la plupart des grands de l'empire, ses frères comprennent rapide­ ment qu'il serait pour eux du plus grand bénéfice de s'unir.

Lothaire défait à Fontenay~en~Puisaye Dès le printemps 841, Louis et Charles prennent chacun la tête d'une armée.

Le premier marche vers l'ouest.

le second s'avance à sa rencontre en pas­ sant la Seine.

La jonction des deux armées s'effectue aux en­ virons d'Auxerre .

De son côté, Lothaire, auquel un messager vient d'apprendre le ralliement de Pépin Il d'Aquitaine, décide de faire route et de rejoindre Auxerre pour y livrer bataille à ses frères .

C'est à Fontenay-en­ Puisaye que Lothaire établit son campement.

Des envoyés de Louis et Charles lui sont dépê­ chés afin de l'enjoindre à les écouter et à ne pas bafouer leurs droits.

Lothaire fait la sour­ de oreille.

S'en remettant alors au Jugement de Dieu, Charles et Louis décident d'e ngager le combat le 25 juin 841 .

L'issue de la bataille est défavorable à Lo­ thaire et ses troupes, défaites, sont mises en débandade.

Mais Lothaire, sûr de son bon droit, ne désarme pas et.

dans les mois qui suivent, il continue son combat pour obtenir la subordi­ nation de ses frères.

Cepen­ dant.

la victoire de Fontenay a conforté ces derniers sur le bien-fondé de leur alliance .

Les deux vainqueurs décident donc de se prêter solennellement et réciproquement serment.

Vers le traité de Verdun C'est à Strasbourg que Charles le Chauve et Louis le Germa­ nique se rencontrent donc de nouveau en 842.

Le 14 février, tous deux prononcent, devant leur armée respective, un ser­ ment d'alliance et de protection .

mutuelle en deux langues.

Charles prête serment en langue germanique afin de se faire comprendre des soldats de son frère.

Louis, de son côté et pour les mêmes raisons, pro­ nonce son serment en langue romane, préfiguration du fran­ çais.

Les armées sont appelées elles aussi à jurer, mais elles le font chacune dans sa langue ma­ ternelle.

Le texte de ce serment, pieusement conservé par l'his­ torien Nithard, petit-fils de Charlemagne et fidèle serviteur de Louis I°', puis de Charles le Chauve, est le plus ancien té­ moignage des origines des langues française et allemande qui nous soit parvenu .

Ce pacte, par lequel Charles et Louis s'en­ gagent à ceuvrer côte à côte jus­ qu'à la victoire, ouvre la voie au traité de Verdun, ratifié l'année suivante, par lequel les trois fils de Louis I°' le Pieux mettront of­ ficiellement un terme à leurs dissensions et se partageront l ' empire carolingien.

UN SERMENT SOLENNEL ET RÉCIPROQUE «Pour l'amour de Dieu, et pour le commun salut du peuple chrétien et le nôtre, dorénavant , autant que Dieu m 'en donne savoir et pouvoir, je défendrai mon frère Charles (ou Louis) que voici et par aide, et en chaque chose ainsi qu'on doit par devoir défendre son frère, à la condition qu 'il me fasse de même ; et avec Lothaire je ne prendrai aucun arrangement qui, par ma volonté, soit au préjudice de mon frère Charles (ou Louis) que voici.». »

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