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Le scandale Stavisky une affaire d'état

Publié le 23/03/2019

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Le scandale Stavisky une affaire d'état

Le 8 janvier 1934, dans un chalet de Chamonix cerné par la police, Serge Alexandre Stavisky gît. agonisant. S'est-il tué ou a-t-il été << suicidé >> par la police ? Quelques heures plus tard, il expire sans avoir parlé. Ainsi commence l'affaire Stavisky.

On a supprimé l'escroc parce qu'il en savait trop. Les politiciens véreux, ses protecteurs, peuvent maintenant dormir tranquilles, Au lendemain de la mort de Monsieur Alexandre, la presse, et particulièrement celle d'extrême droite, se déchaîne et accable les milieux politiques corrompus. Le scandale est en marche et entraîne, le 27 janvier 1934, la chute du gouvernement. À la présidence du Conseil, Daladier remplace Chautemps.

 

Tout a commencé en 1931, lorsqu'un aigrefin, Stavisky, ayant changé son identité à sa sortie de prison en Serge Alexandre, est passé de la petite escroquerie aux grandes affaires crapuleuses. Marié à un mannequin, menant grand train, vedette du Tout-Paris, il bénéficie d'un réseau de relations influentes dans la presse et les milieux politiques. .Usant de celles-ci, Stavisky réussit à convaincre le député-maire de Bayonne, Garat, de créer un crédit municipal ayant à sa tête un de ses complices, Tissier. Celui-ci émet pour 200 millions de bons de caisses, somme considérable pour une si petite structure, qui profite immédiatement à Stavisky.

 

Parallèlement, afin que l'inspection des finances évite de contrôler les opérations, d'autres complices de l'escroc s'assurent de la complaisance de personnalités politiques, dont celle de Dalimier, ministre du Travail.

 

En décembre 1933, à nouveau sans ressources, Stavisky est lâché par ses amis. Très vite, son passé frauduleux le rattrape et la presse s'en mêle. Une aubaine pour les journaux d'extrême droite, notamment L'Action française qui crie haro sur un monde politique corrompu et sur la collusion supposée entre les politiciens, les juifs, les francs-maçons et les étrangers. L'habituel arsenal du complot dénoncé par l'extrême droite est ici rassemblé et les Camelots du roi manifestent sans relâche dans la rue.

 

Stavisky mort, beaucoup estiment

que cela arrange de nombreuses personnalités. La rumeur s'étend, alors que des journalistes, avocats, parlementaires, sont déjà inculpés. Le gouvernement se retrouve en première ligne. Camille Chautemps, franc-maçon, refuse de créer une commission d'enquête parlementaire et prête ainsi le flanc à la droite, sans être défendu par la gauche. Cible de Philippe Henriot, il démissionne après Dalimier et le Garde des Sceaux.

« Alexandre Stavisky, dit Monsieur Alexandre Le sca ndale Stavisky une affaire d'état Le 8 janvier 1934, dans un chale t de Chamonix cerné par la polic e, Serge Alexandre Stavisky gît.

agonisant.

S'est-il tué ou a-t- il été > par la police ? Quelques heures plus tard, il expire sans avoir parlé.

Ainsi commence l'affa ire Stavisky.

0 n a supprimé l'escroc parce qu'il en sava it trop.

Les poli­ ticiens véreux, ses protec­ teurs, peuvent maintenant dormir tr anquille s, Au lendemain de la mort de Monsieur Alexandre, la presse, et pa rticu lièremen t ce lle d'ex trême dr oite, se déchaîne et accable les mi lieu x poli tiques corrompus.

Le sca ndale est en marche et entraîne, le 27 janvier 1934, la chute du gouver­ nement.

À la présidence du Conseil, Daladier remplace Chautemps.

Tout a comm encé en 1931, lorsq u'un aigrefin, Stavisky, ayant changé son identité à sa sor tie de pri­ son en Serge Alexand re, est passé de la petite escroquerie aux gran des affaires crapuleuses.

Marié à un man­ nequin, menant grand train, vedette du Tout-Paris, il bénéficie d'un réseau de relations influentes dans la presse et les mili eux politiques ..

usant de celle s-ci, Stavisky réussit à convainc re le député-maire de Bayonne, Garat, de créer un crédit municipal ayant à sa tête un de ses compl ices, Tissier.

Celu i-ci émet pour 200 millions de bons de caisses, somme considérable pour une si petite structu re, qui profite immédia tement à Sta visky.

Par allèl emen t, afin que l'inspec­ tion des finances évite de contrô ler les opérations, d'autres compl ices de l'e scroc s'assurent de la compla isance de personnal ités politique s, dont celle de Dalim ier, minis tre du Trava il.

En décembre 1933, à nouveau sans ressources, Stavisky est lâché par ses amis.

Très vite, son passé frauduleux le rattrape et la presse s'en mêle.

Une aubaine pour les journaux d'extrême droite, notamment L'Action française qui crie haro sur un monde politique corrompu et sur la collu sion supp osée entr e les pol itici ens, les juifs, les francs-maçons et les étra nger s.

L'ha bituel arsenal du complo t dénoncé par l'extrême droite est ici rasse mblé et les Camelo ts du roi man ifestent sans relâche dans la rue.

Stavisky mort, beaucoup estiment que cela arrange de nom breuses pers onnal ités.

La rumeur s'étend, alor s que des journal istes, avocats, parleme ntaires, sont déjà inculpés.

Le gouvernement se retrouve en pre­ mièr e ligne.

Camill e Chau temps, franc-maçon, refuse de créer une comm ission d'enquête parlementair e et prête ainsi le flanc à la droite, sans être défendu par la gauche.

Cible de Phili ppe Henrio t, il dém issionne après Da limier et le Garde des Sceaux.

Couverture du Petit Journal lors du procès d'Arlette Stavisky L'affaire Stavisky, qui vient après d'a utres scandale s politico-financi ers, est, finaleme nt, un détonateur.

Elle intervient dans un contexte de crise de confiance envers l'État et dérive rapidement vers une crise de rég ime.

Quand Daladier arriv e et fait le ménage dans la haute administra­ tion, il mu te le préfet de police de Paris, Jean Chiappe, sympathisant de droite.

Cela a pour effet immédiat d'accro ître les tensions.

Consé­ quen ce, alor s que le gouvernement doit se présenter devant les cham­ bres, les organ isations d'extrême dr oite et d'ex trême gauche man ifestent contre la corruption, les voleurs et le limogeage de Chiap pe.

Les émeu tes du 6 février 1934 sont en marche.

Les étapes de l'affaire Stavisky 1926 L'arrestation Stavisky, en 1926, est arrêté à la suite de plusieurs escro­ queries envers des particuliers et reste seize mois en prison.

Libéré pour raisons de santé, il devient alors Serge Alexan· dre, oublia nt sa prem ière identité.

Fils d'un israélite russe, il arrive en France en 18 98 et obtient la nationalité française en 1910.

Il est appa­ ru qu'il faisait l'objet de 1934 nombr euses plaintes mais les Henri Bonnaure dossiers mettent du temps à voir le jour.

1931 Les complici tés Quand démarre l'escroquerie du Crédit municipal de Bayonne, Monsieur Alexandre s'est assuré des compli cités.

Il a la confiance d'un journa­ liste, Dubarry, bien introduit dans les mili eux politiques.

Autre personnage, très proche et associé en affaires, le député radical Bonnaur e, qui livre à la police le repaire du Vieux Logis à Chamonix où s'est réfugié Stavisky.

1934 Le conseiller Prince Camille Chautemps Un corps mutilé est retrouvé le 20 février 1934 sur la voie ferrée Paris-Dijon.

C'est celui du conseiller Prince, chef de la section financière du Parquet de Paris.

Il avait été accusé de vouloir étouffer l'affaire en ne transmettant pas les dossiers des précédentes escroqueries de Stavisky.

Sa mort, elle aussi, est inter­ prétée comme un crime par ceux qui voient un complot derrière toute l'aff aire.

1936 Le procès Le 17 janvier 1936, après 52 audienc es et une longue déli bération, les jurés remet­ tent leur verdict : 9 condam­ nations et 11 acqui ttements.

Tissier , complice de Stavisky placé à la tête du crédit mu­ nicipal est condamné à 7 ans de travaux forcés, Garat, député-maire de Bayonne, à 2 ans de prison, Bonnaur e, député, à 2 ans avec sursis.

Madame Arlette Stavisky, a été acqu ittée.

Arrêtée trois mois après la mort de son mari, affolée, cet ancien man­ nequin avait remis des pièces comprome ttantes à un ami Le conseiller Prince qui avait prévenu la police.

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