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Le sacre de Henri IV

Publié le 25/08/2013

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Ce n'est qu'après avoir abjuré le protestantisme, en juillet 1593, qu'Henri IV peut revendiquer légitimement la Couronne de France. Il sait alors qu'il a porté un coup décisif à ses adversaires qui ne peuvent plus lui reprocher son hérésie. Mais la Ligue tient toujours Paris et le roi sait toute l'importance que revêt la cérémonie du sacre. Ce n'est qu'après avoir reçu l'onction du saint chrême qu'il pourra achever de rassembler ses sujets autour de lui.

« vous cet homme pour roi ? » La réponse ne se fait pas at­ tendre et chacun laisse explo­ ser sa joie .

Ce 25 février 159 4 , sacré selon les rites immuables qui ont conféré leurs pouvoirs aux rois de France depuis des siècles , l'ancien prince huguenot est acclamé par son peuple.

La présence des représentants de la noblesse et du clergé achève de légitimer le pre­ mier des Bourbons et annonce la fin des troubles qui déchi­ rent le pays depuis près de trente ans.

Chartres à défaut de Reims Henri IV a envisagé le sacre dès son abjuration de la reli­ gion réformée.

li a eu la sages­ se d'attendre que la majorité du clergé se range à ses côtés et entraîne le peuple dans son sillage .

Déjà , de nombreuses villes l'ont reconnu pour roi.

Début février 1594 , c'est au tour de Lyon .

Soulevée par l'exaspération populaire, la deuxième ville de France re­ nie la Ligue et s'en remet au souverain .

Seules les régions contrôlées par les chefs li­ gueurs les plus convaincus tiennent encore.

Ainsi Reims, aux mains des Guise .

Or c'est là que, depuis Clovis, sont sa­ crés les rois de France .

Après avoir envisagé diverses possibilités, l'attention de l'entourage du roi s'est repor­ tée sur Chartres .

Placée sous la protection de la Vierge, la ville est proche de Paris .

Les clameurs du sacre ne manque­ ront pas de porter jusqu 'à la capitale, que Henri IV cherche toujours à gagner à sa cause .

Et puis, un miracle se produit.

On trouve en l'abbaye de Mar­ moutier, près de Tours, une ampoule identique à celle de Reims, contenant l'huile sain­ te nécessaire au sacre .

Dieu UN SACRE EXCEPTIONNEL Le contexte politique bouleverse l'ordonnancement des cérémonies du sacre .

Traditionnellement, les rois de France sont sacrés à Reims mais ce n'est en aucun cas une obligation .

Le sanctuaire rémois étant aux mains de l'ennemi, il faut d'urgence choisir un autre lieu tout aussi chargé de symboles .

Par ailleurs , la sainte ampoule , qu'une blanche colombe apporta à l'évêque Rémi, est détenue par la Ligue.

On se met en quête d'une autre ampoule que l'on trouve sans trop de mal à Marmoutier.

Il faut aussi reconstituer les insignes royaux perdus.

On fait alors fabriquer éperons, sceptre et épée qui seront remis au roi lors de la cérémonie .

De même, les pairs, laïcs et ecclésiastiques, habituels étant soit opposés à Henri IV soit indisponibles, on les remplace par des proches et des partisans du nouveau roi.

est avec le roi ! La cérémonie peut être fixée au 25 février 1594.

Henri IV est à Chartres dès le 17 février , où il passe ses jour­ nées en prières et en re­ cueillement .

La veille de lacé­ rémonie, il se confesse .

Le lendemain matin, il entre dans la cathédrale où se pressent le peuple ainsi que les pairs laïcs et ecclésiastiques .

Enfin roi ! Le cérémonial à peine achevé , les conséquences du sacre de Henri IV ne se font pas at­ tendre.

Rapidement.

le parle­ ment de Paris se range au côté du roi, demande à l'occupant espagnol de quitter la ville dans les plus brefs délais .

Par EDITI ONS ATLAS ailleurs , les Parisiens en ont as­ sez de subir la pression de Mayenne , gouverneur de la place, qui brime les bourgeois et enrôle le peuple dans une milice fort mal payée et placée sous les ordres de l'étranger .

Cependant, Mayenne renforce la garde et persiste à écarter toute négociation .

Henri IV sait alors que son heu­ re est arrivée.

li assure les Pari­ siens de son soutien et met ses forces sur le pied de guerre.

Son armée campe bientôt aux portes de la capitale.

Man­ quant de clairvoyance, Mayen­ ne , sur le point de quitter Paris, en remet la garde au gouver­ neur Brissac et au prévôt des marchands .

Tous deux savent la résistance inutile .

Dès la mi­ mars, le fruit est mûr.

Les Pari­ siens, galvanisés par la proxi­ mité des troupes royales, sont prêts à soutenir l'action du sou­ verain.

Des pourparlers se­ crets.

dont sont écartés les Es­ pagnols du duc de Feria, finis­ sent de convaincre les gardiens de la place .

Le 22 mars au ma­ tin , l'avant-garde de Henri IV pénètre dans Paris par la porte Neuve afin de préparer l'entrée du roi dans sa capitale .

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