LE POIDS DES ÉTATS-UNIS DANS L'ÉCONOMIE MONDIALE DEPUIS 1945 (Histoire)

« • Soucieux de voir l'Europe s'engager dans la voie d'un redressement durable, tant pour des raisons économiquesque politiques, les États-Unis engagent un programme d'aide à la reconstruction des pays détruits par la guerre.

Leplan Marshall de 1947 et le programme d'assistance mutuelle de 1949 s'accompagnent d'un flux d'investissementsdirects — exemples : IBM, usines de conditionnement agroalimentaire — destinés à protéger les structuresd'échanges privilégiés entre l'Europe occidentale et les États-Unis.

Les liquidités mises à la disposition des Européensleur permettent en effet d'importer des marchandises américaines.

Le relèvement du Japon bénéficie également del'aide américaine, pourtant distribuée de manière beaucoup plus dirigiste qu'en Europe — celle-ci reçoit au total prèsde 40 milliards de dollars de 1946 à 1961 dont un peu plus d'un tiers sous forme de dons. • A partir de la fin des années 1950 et face à la création du Marché Commun en 1958, les États-Unis développentune stratégie d'intégration et d'ouverture en Europe.

On assiste à une réorientation des investissements américainsqui se concentrent dans les pays de la C.E.E.

et diminuent proportionnellement au Canada et dans le Tiers Monde.Parallèlement, les gouvernements américains lancent de vastes négociations commerciales internationales — «Kennedy Round » dans les années 1960 — pour obtenir un abaissement massif des droits de douane et faciliter lesmouvements de marchandises et de capitaux. 2) L'influence économique dans les P.V.D. • Les pays du Tiers Monde constituent d'abord pour les États-Unis des sources d'approvisionnement en énergie et en matières premières, autant que des marchés potentiels et des débouchés pour leurs exportations de produitsmanufacturés. • Les capitaux américains s'investissent en priorité dans des secteurs clés comme le raffinage pétrolier — contrôlé à46 % — ou les produits de large diffusion — chimie, automobile — et l'agriculture — plantations.

L'Amérique Latine demeure un secteur privilégié pour les investissements américains, mais depuis une vingtaine d'années ceux-ci concernent de plus enplus les pays développés — pour les trois quarts environ. 3) Une remise en cause de la prépondérance américaine ? • Durant les années 1950-1960, les relations économiques mondiales étaient caractérisées par l'exportation du modede croissance américain.

Or, dès le début des années 1960, le creusement régulier du déficit de la balance despaiements américaine et la baisse des réserves d'or menacent l'équilibre du dollar, donc celui du système monétaireinternational tout entier.

Les investisseurs se détournent de la monnaie américaine et ce processus aboutit en 1971à une crise financière : le 15 août, le président Nixon décrète l'inconvertibilité du dollar en or ; de fait, les taux de change deviennent flottants. • Paradoxalement, les taux de change flottants ont permis un amortissement des chocs pétroliers de 1973 et 1979et évité une contraction trop grave du commerce international.

En outre, l'affaiblissement du dollar se révèleseulement temporaire : dès 1980, il redevient une monnaie-refuge ; la politique des taux d'intérêt élevés attire denouveaux capitaux aux Etats-Unis. • Si le dollar demeure aujourd'hui une monnaie forte appuyée sur une reprise américaine qui pourrait être le moteurde la relance économique mondiale, la domination américaine paraît moins solide, sinon menacée par la croissance del'endettement international et les dysfonctionnements du système monétaire international — phénomènes quirésultent en grande partie de la suprématie financière américaine.. »