Le Petit Parisien Dimanche 24 mai 1885 MORT DE VICTOR HUGO La fatale nouvelle - à laquelle hélas !
Publié le 23/10/2012
Extrait du document
«
Mme Victor Hugo a écrit qu'elle entendit plusieurs fois la mère du
poète raconter sa venue au monde :
Elle disait qu'il n'était pas plus long qu'un couteau.
Lorsqu'on l'eut
emmallioté, on le mit dans un fauteuil, où il tenait si peu de place
qu'on eût pu en mettre une demi-douzaine comme lui.
On appela ses
frères pour le voir : il était si mal venu, déclarait la mère, et
ressemblait si peu à un être humain que le gros Eugène, son frère,
qui n'avait que dix-huit mois et qui parlait à peine, s'écria en
l'apercevant : « Oh ! la bébète ! »
Dans une page superbe, Victor Hugo a ainsi raconté comment il fut
élevé et comment il sut se dégager lui-même des choses du passé et
venir à la République, dont il a été le champion glorieux :
« L'auteur est fils d'une vendéenne et d'un soldat de la Révolution.
Il
a subi les conséquences d'une éducation solitaire et complexe où un
proscrit républicain donnait la réplique à un proscrit prêtre.
Mais il
n'a jamais fait un pas en arrière.
Jamais, dans tout ce qu'il a écrit, on
ne trouvera un mot contre la Liberté.
Il y a eu lutte dans son âme
entre la loyauté, que lui avait imposée le prêtre catholique, et la
Liberté, que lui avait recommandée le soldat républicain : la Liberté
a vaincu.
Là est l'unité de sa vie.
Il cherche à faire prévaloir en tout
la Liberté : la Liberté, c'est, dans la philosophie, la raison ; dans l'art,
l'inspiration ; dans la politique, le droit.
Victor Hugo laisse une œ uvre indestructible : elle est d'une telle
hauteur qu'elle dominera les âges.
Comme écrivain, comme poète, il
a déterminé en France la rénovation la plus complète et la plus
éclatante dont il soit fait mention dans l'histoire des lettres ; il a
changé la face de l'Art.
Et quel génie multiple que le sien ! Il a été le
poète de la couleur, le poète de la grâce et de la rêverie, le poète de
l'amour loyal et du bonheur intime, le poète de la pitié, le poète de la
nation glorieuse ou vaincue, du guerrier qui combat ou du soldat qui
meurt, et il a été aussi le poète des enfants, aimant les petits d'une
tendresse sans bornes et sentant grandir dans ces fleurs de chair qui
s'ouvrent l'espérance de la patrie !
On ne se trompe pas en disant que Victor Hugo a incarné en lui le
génie de la France moderne, car, en effet, c'est le seul poète qui ait.
»
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