Le mouvement étudiant aux États-Unis - l’élite de demain se révolte contre l’immobilisme politique et la société d’abondance
Publié le 28/03/2019
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Le mouvement étudiant aux États-Unis - l’élite de demain se révolte contre l’immobilisme politique et la société d’abondance
Berkeley, une des universités les plus modernes des États-Unis, est le point de départ, dans les années 60 de la contestation étudiante contre les structures universitaires et sociales conservatrices. En automne 1964 est créé le Free Speech Movement - Mouvement de la liberté de parole - qui impose le droit de libre expression sur le campus. Cette révolte devient le signal de départ du mouvement étudiant dans le monde entier.
Le mouvement de protestation stigmatise une rupture avec le consensus social de l'après-guerre. Après vingt ans de prospérité, on observe au début des années 60 les premiers signes de satiété, ainsi qu'une mauvaise conjoncture économique : en 1961, 5 millions d'Américains sont sans travail, dont beaucoup depuis plusieurs années. La jeune génération ne peut plus être sûre de trouver une place fixe dans la société. L'ouvrage de Michael Harrington, The other America (1962), fait pour la première fois prendre conscience à de nombreux citoyens du côté sombre de la situation. Le président Kennedy tente de canaliser encore une fois l'insatisfaction au sein du système politique en lançant le programme de la « Nouvelle Frontière ». Son assassinat met un terme à ce projet.
Insatisfaction en germe. Les faiblesses du système, couvertes auparavant par les avantages de la prospérité, se révèlent clairement. Puissance prépondérante pendant la Seconde Guerre mondiale et pendant la guerre froide, les États-Unis ont su depuis longtemps en exploiter les avantages moraux; pourtant ils se voient désormais confrontés au revers de leur
Contestation étudiante à l'université de Berkeley : les étudiants qui manifestent ayant refusé de dissoudre leur assemblée, les gardes nationaux les encerclent.
succès. Les étudiants critiquent l'exploitation économique des hommes et le climat politique répressif. L'engagement des États-Unis au Vietnam depuis août 1964 accentue encore le malaise de la société de consommation.
Le porte-parole du Free Speech Movement - l'étudiant en philosophie Mario Savio - qui milite également pour les droits civiques, formule l'idée que la génération des années 60 se fait de la politique :
«
toujours
dans les universités les plus
renommées qu'éclate la protestation la
plus violente -Harvard, la Sorbonne, la
London School of Econo mies et
l'International Christian University à
Tokyo, occupée pendant deux mois.
Souvent, des étudiants éminents
prennent la tête du mouvement.
Un nouveau mouvement de jeunes.
La protestation étudiante gagne de la
puissance aux États-Unis, parce qu'elle se
mêle au mouvement contre la guerre du
Vietnam ainsi qu'aux mouvements pour les droits civiques.
À partir des reven
dications d'une minorité élitiste se
développe un mouvement de masse; à
partir de la révolte des étudiants se
développe celle de toute la jeunesse..
»
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