Le monumentalisme en architecture devient une enseigne politique
Publié le 23/03/2019
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Le monumentalisme en architecture devient une enseigne politique
Bien que le style international triomphe, des tendances néo-classiques s'imposent de nouveau en architecture dans les années 30. Des éléments pétris de tradition font leur apparition dans les bâtiments officiels qui prennent des allures monumentales.
Un exemple du monumen-taliste : la Maison des Arts à Munich
Au milieu des années 20, on éprouve le besoin impérieux de construire des bâtiments fonctionnels ; la mascarade stylistique de l'historicisme, les extravagances de l'Art Nouveau et de l'architecture expressionniste ne sont plus dans l'air du temps. Deux voies s'ouvrent alors pour rénover l'architecture : la réduction totale et l'abstraction de la forme, telles que Le Corbusier et Ludwig Mies van der Rohe le réclament, et le retour aux canons classiques, qui ont toujours servi de modèles, de l'Antiquité jusqu'au xix'siècle.
En théorie, ces possibilités semblent se contredire, et pourtant en pratique, elles s'interpénètrent et s'influencent mutuellement. L'arrivée d'un classicisme rénové vers la fin des années 20 ne doit toutefois pas être comprise comme un refus du style moderne, mais comme un retour à un langage formel métaphorique à plusieurs contenus.
Dans une certaine mesure, l'architecture de représentation s'approprie la force symbolique de l'architecture classique. Des aménagements urbains témoignent de la grandeur de l'Empire Romain. Dans de nombreux pays d'Europe, d'Amérique et même d'Asie, les bâtiments officiels sont construits dans un style qui rappelle l'Antiquité. Des frontons de temple, des coupoles, des arcs de triomphe et des portiques rythment les points névralgiques des grandes villes.
Face au classicisme de temps révolus, un nouveau facteur entre en ligne de compte dans les régimes totalitaires : le penchant pour la monumentalité. Le mépris de proportions appropriées, le détail qui perd toute finesse, font émerger des bâtiments qui ne servent plus que de gigantesques décors pour mettre en scène la puissance de l'État qui passe avant toute

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Un
exemple
du monumen
taliste :
la Maison des
Arts à Munich Le
monume ntalisme en architect ure
devient une enseigne politiq ue
Bien que le style international triomphe, des tendances
néo-classiques s'imposent de nouveau en architecture
dans les années 30.
Des éléments pétris de tradition
font leur apparition dans les bâtiments officiels qui
prennent des allures monumentales.
A u mili eu des années 20, on
ép
rouve le bes oin impé
rieux de cons truire des
bâ timen ts foncti onnels ; la masca
rade stylistique de l'his toricisme, les
extravagances de l'Art Nouveau et
de l'archit ecture expressionnis te ne
sont plus dans l'air du temps.
Deux
voies s'ouvrent alors pour rénover
l'arch itecture : la réduction totale et
l'ab straction de la forme, telles que
Le Corbusier et Ludwig Mies van der
Rohe le réclame nt, et le retour aux
canons classique s, qui ont toujours
servi de modèle s, de l'Antiqu ité
jusqu'au XIX' siècle.
En théorie, ces possibil ités
semblent se contredire, et pourtant
en pratique, elles s'in terpénètrent
et s'influ encent mutuel lement.
L'ar rivée d'un classicisme rénové
vers la fin des années 20 ne doit
toutefois pas être comprise comme
un refus du style moderne , mais
comme un retour à un langage
fo rmel métaphorique à plusieur s
contenus.
Dans une ce rtaine mesur e,
l'archi tectur e de représentation
s'approprie la force symbol ique de
l'archit ecture classique.
Des aména
gements urbains témoignent de la
grandeur de l'Empire Romain.
Dans
de nom breux pays d'Europe,
d'Amérique et même d'Asie, les
bâ timen ts officiels sont construits
dans un style qui rapp elle l' Anti
qui té.
Des frontons de temple, des
coupol es, des arcs de triomphe et
des portiques rythment les points
névra lgiques des grandes ville s.
Face au clas sicisme de temp s
révolus, un nouveau facteur entre en
ligne de compte dans les régimes
tota lita ires : le penchan t pour la
monu mental ité.
Le mépris de
proportions appropriées, le déta il
qui perd toute finesse, font émerger
des bâtimen ts qui ne servent plus
que de gigan tesques décors pour
me ttre en scène la puissanc e de
l' État qui passe avant toute Le
pavillon allemand de l'exposition
universelle de 1937 , à Paris
reve ndication artistique.
Les projets
d'Alber t Speer pour Berlin, la
capitale du Reich, ou les conceptions
de Marc ello Piacenti ni à Rome en
sont l'illustra tion.
Paradoxa lement,
le monumentalisme est au service de
différentes forces sociale s et idéo
logiques.
Il est de la même façon le
symbole du fascisme en Italie et en
Alle magne, et porte- parole du
soc ialisme en Union soviétique.
C'est
à Moscou qu'il connaît son expres
sion la plus spectac ulair e, à
l'occasion du concour s lancé pour la
construction du Palais des soviets :
avec un proje t gigan tesque qui
comprend des portiques disposés en
tou rs, formant un podium de 300 m
de haut qui accueille une statue de
Lénine surdimensionnée, Boris lofan
l'emp orte sur des archit ectes comme
Walter Gropi us, Le Corbusier ou
Aug uste Perret.
Les tendanc es monum entalistes
existent également dans des pays
démocratiques.
C'est le cas aux États
Unis avec l'architec ture du New
Deal, dans les pays scandina ves et en
France avec l'œuvre de Perret.
On
reprend des formes médiévales pour
les traiter de façon surdimensionnée.
Les réalisations de l'architecte de
Cologne Domi nikius Bôhm en sont
une bonne ill ustration.
les
bâtiments représen
tatifs du monumentalisme
1928
Bibliothèque municipale de
Stockholm Le bâti men t de Gunnar
Aspl und montre la liais on
entre le style moderne et le
classicisme : se référant aux
formes de base de l'arch itec
ture antique, l'aménagement
dans le détail est réduit aux
élém ents de compositions les
plus simples.
1931-1932
Palais des soviets à Moscou
Les plus grands architectes de
l'avant-garde participent au
concours pour la construction
du Palais des soviets.
C'est le
projet de Boris lofan qui est
choisi.
C'est un bâtiment
piedestal surmonté d'une
gigantesque statue de Lénine.
1931 193
6
Eglise Saint-Joseph
La cité universitaire
à Hindenburg
de Rome
Les églises construites par
Dominikius Bôhm dans les
années 30 comportent des
élémen ts médiévaux trans-
posés au monu mentalisme.
Ses édifices sont figuratifs et
plastiques.
L'église Saint-Jo
seph, d'aspect roman, pré·
sente une façade à deux tours
carrées.
1935
Cité universitaire de Rome
« Classicisme » est le leitmotiv
de la cité universitaire située à
l'est de Rome, et construite
selon les plans de Marcello
Piacentini, porte-parole de
l'architecture fasciste.
Ses réa
lisations, pleines de références
architecturales, sont l'expres
sion du triomphalisme fasciste.
1937
Palais de Chaillot à Paris
Pour l'exposition universelle
de 1937, un nouveau palais
est construit sur la colline de
Chaillot.
En collaboration avec
Boileau et Azema, Jacques
Carlu transforme l'ancien
Trocadero de Davioud et
construit un édifice monu
mental.
1938
Bâtiments pour le Führer
On demande aux arch itectes
allemands de construire des
bâtiments monumentaux et
des places publiques en
l'honneur d'Adolf Hitler.
Les
résultats sont présentés lors
d'une exposition dans la
Maison des Arts de Munich.
Le
Trocadéro et
le Palais de Chaillot
Maquette pour une
place Adolf Hitler
à Weimar
143.
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Liens utiles
- Wang Tung-Hsing né en 1926 Wang Tung-hsing devient, à partir du XIe congrès du Parti communiste chinois (septembre 1977), l'un des principaux dirigeants du pays (comme vice-président du Comité central et membre du bureau permanent du Bureau politique).
- BIDAULT, Georges (5 octobre 1899-26 janvier 1983) Homme politique Reçu premier à l'agrégation d'histoire, professeur au lycée Louis-le-Grand à Paris de 1931 jusqu'à ce que la guerre éclate, Georges Bidault devient membre du Parti démocrate populaire, parti démocrate chrétien.
- PAINLEVE, Paul (5 décembre 1863-29 octobre 1933) Mathématicien, homme politique Normalien, il enseigne à la Sorbonne et à l'Ecole polytechnique.
- POINCARE, Raymond (20 août 1860-15 octobre 1934) Président de la République (1913-1920) Cousin du mathématicien Henri Poincaré, cet avocat célèbre du barreau de Paris entre en politique en 1887 quand il devient député progressiste de la Meuse, mandat qu'il gardera jusqu'en 1903.
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