LE MONDE DES ANNÉES 90 À LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ÉQUILIBRE

« Les difficultés du postcommunisme Trois problèmes majeurs se posent aux nouveaux régimes : le passage à l'économie de marché, l'installation d'unedémocratie stable, et le développement du nationalisme. Que ce soit dans la CEI ou les pays d'Europe de l'est (sauf en Hongrie), le passage à l'économie de marché suscitede nombreuses difficultés.

La privatisation des entreprises, souvent rachetées par des sociétés étrangères,s'accompagne de restructurations qui provoquent licenciements et mécontentement social.

Alors que les populationspensaient accéder rapidement au niveau de vie des Occidentaux, la pénurie demeure souvent, et l'inflation règne.

La corruption s'installe, et des fortunescolossales se constituent.

La plupart des pays d'Europe de l'est espèrent rejoindre l'Union européenne afin defaciliter leur intégration au marché mondial. Sur le plan politique, les difficultés naissent de l'existence de forces politiques peu rodées aux rouagesdémocratiques.

C'est le cas en particulier en Bulgarie et en Roumanie, où les anciens communistes ont gardé unegrande influence.

Les difficultés provoquent parfois le succès électoral des anciens communistes (en Allemagneorientale, en Lituanie).

On assiste également au développement de mouvements d'extrême droite, parfois alliés auxanciens communistes, comme en Russie. Le nationalisme dans F ex-URSS se manifeste de plusieurs manières : affirmation de l'indépendance des républiquespar rapport à la Russie, soupçonnée de vouloir conserver la suprématie, en particulier militaire ; conflitsinterethniques ; revendication d'indépendance des républiques autonomes.

Ainsi, les troupes russes répriment lesvelléités d'indépendance de la Tchétchénie en 1994-1995. En Europe de l'est, le nationalisme slovaque aboutit le 31 décembre 1992 à la dissolution de la Fédérationtchécoslovaque, et donne naissance à deux républiques liées par une union économique et monétaire.

Mais c'est enYougoslavie que le nationalisme s'exprime de la façon la plus dramatique.

En 1991-1992, l'éclatement de laFédération yougoslave a abouti à la proclamation d'indépendance de la Croatie et de la Slovénie reconnue en 1992par la CEE.

La Serbie, dirigée par l'ex-communiste Milosevic, veut constituer une «Grande Serbie» par annexion desterritoires des autres républiques peuplés de Serbes.

D'où la guerre, accompagnée d'une purification ethnique menéepar l'armée serbe et les milices locales contre la Slovénie, la Croatie, et surtout la Bosnie-Herzégovine, oùcoexistent Musulmans, Serbes et Croates. Un nouvel ordre mondial ? La fin des blocs et l'affirmation de la suprématie américaine L'arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985 a profondément modifié les relations ouest-est.

La perestroïkas'accompagne d'une ouverture à l'ouest, qui peut fournir capitaux et technologies.

La nécessaire réduction desdépenses d'armement encourage un rapprochement avec les Américains. Les efforts en faveur du désarmement sont un premier aspect de la détente.

En décembre 1987, les accords deWashington prévoient le démantèlement des euromissiles américains et soviétiques, entre 1988 et 1990.

Lesnégociations START aboutissent en juillet 1991 à un traité signé à Moscou prévoyant la réduction des armementsnucléaires stratégiques.

Dans les deux cas, des procédures de contrôle sont mises en place, ce qui constitue unenouveauté.

Dès novembre 1990, lors de la deuxième conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, la fin de«l'ère de confrontation et de division» avait été affirmée. Avec la désintégration de l'URSS, le système bipolaire disparaît.

La CEI n'a pas la même puissance, et se débat dansdes problèmes économiques mais aussi militaires.

Le partage du potentiel militaire ne se fait pas sans heurts, enparticulier avec l'Ukraine.

De plus, quatre républiques possèdent des armes nucléaires dont on peut craindre ladissémination en l'absence de contrôle.

Enfin, le pacte de Varsovie a disparu en juillet 1991. Les Etats-Unis profitent de cette situation pour affirmer leur suprématie.

L'invasion du Koweït, grande puissancepétrolière, par l'Irak en août 1990, entraîne un conflit (guerre du Golfe, janvier-février 1991) dans lequel les Etats-Unis, sous pavillon des Nations unies, font la démonstration de leur puissance militaire et technologique.

L'Irak estcontraint d'abandonner le Koweït et soumis à un embargo très dur et à un contrôle des Nations unies sur sonarmement.

Les Etats-Unis servent de médiateur pour favoriser le règlement du problème israélo-palestinien.

Desnégociations entre l'OLP et Israël aboutissent en septembre 1993 à la reconnaissance d'Israël par l'OLI^ qui obtienten échange l'autonomie de la bande de Gaza, premier pas vers la reconnaissance d'un Etat palestinien.

Lesnégociations se poursuivent avec difficulté, du fait de la résistance souvent violente des extrémistes des deuxbords. Les interventions américaines ont parfois lieu en s'abritant derrière la légitimité onusienne.

Les résolutions de l'ONUsont souvent peu ou mal respectées.

Les casques bleus n'ont qu'un rôle de protection des populations civiles ouservent de tampon entre les belligérants.

Les Etats-Unis, seuls ou dans le cadre de l'OTAN, servent de plus en plusde bras armé à l'ONU.

Ainsi, par exemple, en Yougoslavie, l'OTAN intervient par des frappes aériennes contre lesSerbes de Bosnie.

Cependant, l'ONU obtient des succès, souvent fragiles, dans le règlement de conflits : parexemple, au Cambodge en 1991.. »