Le monde de la Mine aux XIXe et XXe siècles
Publié le 17/08/2012
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A partir du tournant du siècle, le métier de mineur prend un visage nouveau. L’expansion progressive du tertiaire, et du secteur des services modifie les emplois des femmes. Celles-ci investissent massivement les services, quittant progressivement les secteurs d’activité secondaire, et donc quittant la mine. Petit à petit, avec cette nouvelle main d’œuvre le monde de la mine change de visage. La nouvelle mine est empreinte de la virilité, et c’est même ce qui, de plus en plus, la qualifie. Désormais, la norme est à l’homogénéisation autours des hommes, qui représentent alors réellement la mine, et le travail de force physique que de tels emplois nécessitent. Les hommes représentent donc les standards du travail de la mine et c’est avec eux que l’identité ouvrière des mineurs atteint son apogée. C’est avec l’homogénéisation des travailleurs que se crée réellement la fierté de mineur, et toute la culture et les rites qui vont avec (les mineurs entretiennent par exemple comme une fierté de subvenir seul aux besoins de leur famille, et que leur femme ne travaille pas). L’identité du mineur se fait donc progressivement à travers la syndicalisation, et les conflits, mais n’est permise que grâce à l’homogénéisation préalable de la classe.
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accidents fréquents, ce qui ajoute à l'envie de s'enfuir.
A ce titre, Germinal peut être cité comme le parangon de la vie dans la mine.
Bien que romancé, l'histoire écritepar Zola demeure toutefois très proche de la réalité.
C'est pourquoi les mineurs se l'approprient, le considèrent comme leur.
La peur de l'accident y est écrite, commela principale angoisse du mineur.
Cette peur liée au danger est , en effet la principale préoccupation des mineurs.L'accident de Courrière le 10 Mars 1906 cristallise ce danger.
Un coup de poussière en suspension dans l'air se retrouve enflammé par une lampe que portaient lesmineurs, à 300m de fond.
1100 n'ont pas pu remonter.
Cet accident marque réellement les esprits puisqu'il est perçu par beaucoup (mineurs et non mineurs) commele sacrifice de centaines de personnes pour le dividende des actionnaires.
En effet, de nombreux mineurs encore vivants sont morts coincés au fond de la mine,véritablement emmurés par le patron, qui veut, avant tout sauver l'exploitation.
Un miracle se produit 3 semaines après, lorsque 14 mineurs remontent par leurspropres moyens.
Cette catastrophe aura été très médiatisée.
De nombreuses familles ont attendu le retour des leurs sur le carreau de la mine.
800 mineurs sontenterrés dès le 14 mars en grande pompe, afin de montrer l'exemple, et de rendre un hommage aux nombreux morts.
Cette catastrophe reste dans les esprits trèslongtemps, et d'ailleurs le mot de rescapé à été employé pour la première fois là (à l'origine c'est un mot wallon).
Cela montre bien que les mineurs doivent composeravec la peur permanente, et notamment celle du Grisou, le gaz qui se dégage au fond.
Si c'est autours du grisou que se cristallisent toutes les peurs, l'essentiel desvictimes dans les mines sont dus aux éboulements quotidiens, aux incendies et aux inondations, ce qui participe à faire de la mine un monde de violence et de peurdans l'imaginaire collectif.
III) Les mutations de la main d'œuvre
a) Les accidents fréquents font de la mine un monde très dangereuxAu départ les travailleurs de la mine sont des ruraux qui viennent des alentours.
Le travail à la mine n'est pas un but en soi, loin de là.
Il permet seulement d'échapperau quotidien pire d'un travail rural, qui demeure très tributaire des conditions météorologiques, mais aussi très dur.
Le travail à la campagne se caractérise souventpar l'exploitation des travailleurs, et même si c'est la même chose à la mine, le salaire y est plus élevé, et les quelques avantages sociaux proposés par le patron afin defixer la main d'œuvre, tels que le logement ou les pensions sont autant de motifs qui poussent les travailleurs ruraux à préférer le travail à la mine à celui des champs.Toutefois, ceux-ci restent, pendant tout le début du 19e siècle des paysans avant tout, et aux beaux jours, la mine est souvent désertée par tous les paysans quiretournent travailler dans leurs champs.
Il faut attendre la Belle Epoque pour que les mineurs deviennent réellement mineurs à part entière, et non plus des mineurs-paysans.
Cette professionnalisation est en fait liée aux avantages sociaux qui demeurent intéressants empêche presque d'aller chercher du travail ailleurs.
b) La progressive disparition des enfants, et les conditions de la mineIl y a une véritable culture spécifique du peuple de la nuit.
C'est la culture du travail harassant, dans la peur.
Et au sein de cette culture se mêlent dans un premiertemps aussi bien les hommes que les femmes, mais aussi les enfants.
Ce mélange des genres, et des âges fait de la mine un univers extrêmement éclectique dans unpremier temps, où tous se côtoient et travaillent ensemble.
Ce monde nouveau est alors difficile à unifier, uniformiser, en raison des trop grandes différences entre lestravailleurs.
Il n'y a, au départ, pas de réelle classe des mineurs à proprement parler, mais bien plutôt des travailleurs différents qui sont tous regroupés au sein de lamême usine qu'est la mine.
Ce n'est qu'au milieu du 19e siècle que le travail des enfants est progressivement régulé, dans le but de le voir disparaitre à terme.
Avec ladisparition des enfants de la mine, la séparation entre les genres se fait plus importante.
Les femmes ne descendent pas au fond de la mine mais trient le charbonremonté par les hommes, et poussent les wagons.
La présence permanente au travail amène certaines particularités propres à la mine.
On peut penser, par exemple,aux femmes qui accouchent sur le lieu de travail, et en travaillant même.
La disparition progressive des enfants de la mine en fait un monde d'adulte, auquel seuls lesadultes sont capables de résister, d'autant plus dur et impitoyable.
c) La masculinisation du métier de mineurA partir du tournant du siècle, le métier de mineur prend un visage nouveau.
L'expansion progressive du tertiaire, et du secteur des services modifie les emplois desfemmes.
Celles-ci investissent massivement les services, quittant progressivement les secteurs d'activité secondaire, et donc quittant la mine.
Petit à petit, avec cettenouvelle main d'œuvre le monde de la mine change de visage.
La nouvelle mine est empreinte de la virilité, et c'est même ce qui, de plus en plus, la qualifie.Désormais, la norme est à l'homogénéisation autours des hommes, qui représentent alors réellement la mine, et le travail de force physique que de tels emploisnécessitent.
Les hommes représentent donc les standards du travail de la mine et c'est avec eux que l'identité ouvrière des mineurs atteint son apogée.
C'est avecl'homogénéisation des travailleurs que se crée réellement la fierté de mineur, et toute la culture et les rites qui vont avec (les mineurs entretiennent par exemplecomme une fierté de subvenir seul aux besoins de leur famille, et que leur femme ne travaille pas).
L'identité du mineur se fait donc progressivement à travers lasyndicalisation, et les conflits, mais n'est permise que grâce à l'homogénéisation préalable de la classe.
ConclusionBien que le monde de la mine structure véritablement le monde de la production en France du 19e au 20e siècle n'en demeure pas moins éphémère, puisqu'il décroitprogressivement à partir de 1960, pour disparaitre complètement à la fin du siècle.
La perception des mineurs prend un tournant radical en 41, avec la vague degrande grève des mineurs sous l'occupation allemande qui engendre une véritable héroïsation des mineurs.
Cette vision sera appuyée en 46 par le discours sur lesmineurs, qui est la pierre angulaire de leur reconnaissance au sein de la société, notamment avec le terme de « gueule noire »..
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