Le mariage du duc du Maine
Publié le 30/08/2013
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Louis XIV a longtemps différé les velléités matrimoniales de ce fils à qui il ne sait pourtant rien refuser. Il a comblé Louis Auguste de hautes fonctions, l'a légitimé et titré duc du Maine. Aujourd'hui, il s'est résigné à le marier. Le roi a d'autant plus facilement cédé que le jeune homme est soutenu par sa « seconde mère «, qui l'a élevé et couvé, peut-être à cause de la légère boiterie dont il souffre. Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, qui a été la gou¬vernante des enfants de mada¬me de Montespan avant de de¬venir l'épouse du roi, défend avec ferveur la cause de son cher petit, âgé de vingt-deux ans. En février 1692, elle décide de précipiter les pourparlers avec le clan Condé. Le prince Henri propose ses trois filles à marier, par ordre d'âge : Anne-Marie Victoire, Anne Louise Bé¬nédicte et Marie-Anne.

«
Cette troisième alliance est
destinée à renforcer définitive
ment, et rapidement, l'entente
familiale revenue.
Des« poupées
du sang»
Louis XIV a longtemps différé
les velléités matrimoniales
de
ce fils à qui il ne sait pourtant
rien refuser.
li a comblé Louis
Auguste
de haute s fonctions, l'a
légitimé
et titré duc du Maine .
Aujourd'hui, il s'est résigné
à le
marier .
Le roi a d'autant plus
facilement cédé
que le jeune
homme est soutenu par sa
«seconde mère », qui l'a élevé
et couvé, peut-être à cause de
la légère boiterie dont il souffre.
Françoise
d'Aubigné, marquise
de Maintenon, qui a été la gou
vernante des enfants de mada
me
de Montespan avant de de
venir l'épouse du roi, défend
avec ferveur
la cause de son
cher petit.
âgé de vingt-deux
ans .
En février 1692, elle décide
de précipiter les pôurparlers
avec le clan Condé.
Le prince
Henri propose ses trois filles
à
marier, par ordre d'âge : Anne
Marie Victoire, Anne Louise
Bé
nédicte et Marie-Anne .
Toutes
trois sont
ravissantes , mais de
PETITE, MAIS PIQUANTE!
Le duc et la duchesse
du Maine forment un ménage
heureux.
lis auront sept
enfants, dont quatre mourront
en bas âge.
Le charme piquant
d'Anne Louise Bénédicte fait
pardonner un esprit autoritaire
et plutôt acide.
Cultivée et
pleine d'humour, elle choisit
comme emblème l'abeille et trouve une devise qui lui
ressemble, dans Aminta, une
pastorale italienne
du
XVI• siècle du poète le Tasse :
Piccola si, ma fa pur gravi le ferite
(« Petite oui, mais faisant de
cruelles blessures »).·Louis
Auguste est conquis par ses
dons
de répartie.
li apprécie l'ambiance de gaîté et de
jeunesse qu'elle sait créer au
château
de Sceaux, leur résidence privée, où l'élite de
Versailles et l'intelligentsia
parisienne
défilent
pour assister à des joutes
philosophiques, des spectacles
et des jeux.
« Madame du Maine n'est pas plus grande
qu 'un enfant de dix ans .
Quand
elle ferme la bouche, elle n 'est
pas
laide ( ...
).
Si elle était aussi
bonne
qu'elle est méchante,
il n'y
aurait rien à dire contre elle ( ...
).
Elle est seigneur et maître de son mari»,
constate cependant Madame Palatine avec son ironie et sa
partialité habituelles.
très petite taille, ce qui leur vaut
à la Cour le sobriquet de « pou
pées
du sang» .
Le prétendant
choisit ...
la plus grande des
trois ,
qui mesure un pouce de
plus que ses sœurs ! C'est Anne
8 Louise Bénédicte, âgée de
-g seize ans, et non, comme l'aurait .ê 't exigé le protocole, l'aînée, qui
E en concevra une maladie de dé- ~ d :>? pit et e langueur.
cli
~ Sans la mère "-
du marié
Une fois que Louis XIV a
approuvé le choix
de son fils, la
demande en mariage peut se
faire dans les règles.
A Ver
sailles, le roi se rend dans les
appartements d'Anne
de Baviè
re, princesse de Condé et mère
de la jeune fille, pour effectuer
la démarche officielle
au nom
de son fils.
Les fiançailles sont
célébrées
à la fin du carême sui
vant, lors des fêtes de Pâques,
dans le cabinet royal.
Le 18
mars, le roi donne, pour fêter
l'événement , un grand souper
à
Trianon.
Les tables qui accueil
lent la famille royale et ses invi
tés sont présidées
par Louis
XIV, par son fils Monseigneur le
Grand
Dauphin, par son frère
Monsieur, le duc d'Orléans, par
sa belle-sœur Madame Pala
tine,
duchesse d'Orléans, et par
la
toute nouvelle duchesse de
Chartres, Françoise Marie, fille
du roi et de madame de Mon
tespan,
qui le mois précédent a
épousé
Philippe d'Orléans, le
futur Régent.
Le lendemain matin,
19 mars, la
cérémonie religieuse du maria
ge
se déroule pendant la messe
du roi.
Les jeunes époux reçoi
vent la bénédiction nuptiale de
l'évêque d'Orléans .
Un dîner et
un nouveau souper au château
viennent clore les festivités.
Le
duc Louis
de Saint-Simon, té
moin de la vie de la Cour et mé
morialiste méticuleux, remar
que dans ses Mémoires : «Ma
dame de Montespan ne parut à
rien, et ne signa point à ces
deux contrats de mariage .
» li
faut dire que la mère du marié,
en disgrâce , s'est retirée défini
tivement de la Cour depuis 1691
et se trouve loin du monde, au
couvent de Saint-Joseph .
Le lendemain des noces, selon
la
coutume, la jeune mariée
commence
sa nouvelle vie en
recevant le
défilé interminable
de tous les courtisans, au lit,
dans son appartement.
Le Roi
Soleil a organisé avec généro
sité
la Maison du jeune couple,
qui est dirigée par Henri de
Mornay, marquis de Montche
vreuil,
qui a été le gouverneur
du duc du Maine ..
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