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Le Languedoc se rebelle

Publié le 01/10/2018

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Le Languedoc se rebelle Tardivement rattaché au royaume de France, en 1271, lorsque les comtes de Toulouse ont définitivement rendu les armes, le prospère Languedoc a cependant gardé ses particularismes et son esprit frondeur. Mi-novembre 1380, la nomination du duc de Berry, l'oncle de Charles VI, au titre de lieutenant général du roi en Languedoc suscite un large mouvement de contestation. L:annonce du rétablissement des impôts, alors que la province est déjà cruellement éprouvée par les ravages de la guerre et de la peste, provoque une véritable levée de boucliers. Mais, une fois de plus, le Gouvernement de Sa Majesté aura gain de cause ... 

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« ses oncles, les ducs d'Anjou et de Berry.

Mi-novembre 1380, la désignation de ce dernier comme lieutenant général du roi en Languedoc met le feu aux poudres.

L'échec de Gaston Phébus :;:; 'ô ~ ~ Les provinces méridionales échappent en partie au contrô- ] o.

le du roi et de ses agents .

De puissantes dynasties féodales y ont prospéré, à l'image des familles d'Armagnac et de Foix­ Béarn, qui voient d'un mauvais œil les prétentions du nou- veau lieutenant général.

Oui Carcassonne, à Nîmes, la révol- plus est, le duc de Berry se te gronde .

A Béziers, la colère montre fort maladroit en consi- du peuple tourne à l'affronte- dérant les Languedociens · ment.

Le 8 septembre 1381, comme de véritables ennemis alors que la municipalité s'ap- que seule une sévère répres- prête à recevoir le duc Berry, la sion peut mater .

Les échauf- foule se masse devant la mai- fourées se multiplient et la son commune, enfonce la population ne tarde pas à porte et met le feu à la tour , tailler en pièces tout ce qui condamnant les notables qui ressemble à un officier royal.

s'y sont réunis à sauter dans le Les villes font connaître leurs vide ou à griller sur place .

On craintes à Charles VI et lui sug- relèvera dix morts .

Mais la gèrent de remplacer le duc de municipalité se ressaisit rapi- Berry par un homme du cru, le dement, fait pendre quarante comte de Foix, Gaston Phébus .

et un émeutiers, en fait décapi- Ce dernier, tout en assurant le ter quatre autres .

Geste vain, jeune souverain de son indé- car la fièvre de l'insurrection fectible fidélité, affirme qu'il gagne toute la province .

n 'a aucunement l'intention de Des bandes armées s'organi- se soumettre aux humeurs de sent sur la «touche », c'est - à- Berry.

Mais, pour les conseil- dire la lande, auxquelles on lers de Charles VI, confier le donne le nom de « Tuchins ».

Languedoc au comte de Foix Menés le plus souvent par des c'est courir le risque de provo- nobles, ces hommes, artisans, quer la sécession de la provi _q.-_.

-p,~.sans, n 'ont qu 'un seul but : ce.

Aussi préfère-t-on confir ~ ·· chasser Berry et refuser l'im- mer le duc de Berry dans ses pôt.

Bien vite, ils reçoivent le fonctions .

renfort de routiers, des merce­ Le Languedoc s'embrase C'est sans aucun enthousiasme que les cités languedociennes attendent et préparent l'arri­ vée de leur nouveau lieute­ nant général.

A Narbonne, à naires des compagnies démem­ brées par Charles V qui vivent de rapines et de pillage .

C'est désormais contre des soldats aguerris que le duc de Berry va devoir mener une véritable guerre .

L.:offensive royale débute en 1383, avec l'arrivée de renforts venus de Flandre .

Les Tuchins iftmEOITIONS w. ATLAS SOULÈVEMENTS EN EUROPE La révolte du Languedoc n'est pas un cas isolé .

Elle s'inscrit dans un grand mouvement de rébellion qui secoue toute l'E urope, entre 1379 et 1383.

Sous les coups répétés de l'épidémie de peste et des ravages de la guerre, les populations sont décimées et, partout, le marasme économique est accentué par une fiscalité de plus en plus lourde.

A partir de 1379 , l'Europe s'embrase .

C'est d'abord le soulèvement des tisserands de Florence, puis les révoltes de Flandre et, enfin, les émeutes urbaines de Rouen et de Paris .

La jacquerie languedocienne clôt, provisoirement, cette explosion de colère qui , nulle part pourtant, n'a eu raison des exactions fiscales auxquelles le peuple est en butte .

sont traqués jusque dans leurs repaires et perdent progressi­ vement des hommes et du ter ­ rain.

En juillet, l'affaire semble entendue .

Les dernières bandes rendent les armes ou se dispersent.

Reste à solder la révolte .

Charles VI convoque les repré­ sentants du Languedoc à Lyon.

Deux mois de palabres sont nécessaires pour parvenir à un accord .

Mais, le 1•• septembre, les aides sont rétablies, les libertés et le s privilèges munici­ paux sont supprimés, le Lan­ guedoc est soumis à une amen­ de exorbitante de huit cent mille francs .

Quant aux Tuchins, Charles VI décide prudemment d'arrêter les procédures contre eux, ce qui n 'empêche pas le duc de Berry de faire du zèle et d 'exécuter systématiquement tous ceux qui traînent encore dans la lande .

L'ordre règne enfin en Languedoc , mais au prix d'un divorce durable entre la province et le roi de France .. »

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