Le jour de la fuite de Varennes, le futur Louis XVIII quitte la France
Publié le 30/08/2013
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Bonneuil, le valet de chambre de Monsieur, tire les rideaux du lit et se retire. Le futur Louis XVIII se lève alors aussitôt. Il enfile pres¬tement une redingote bleue à parements rouges et coiffe une perruque brune ainsi qu'un chapeau rond couron¬né d'une cocarde tricolore. Il n'oublie pas ses diamants et le « pécule « de trois cents louis préparés pour le voya¬ge. S'engageant dans un cor¬ridor désert, le prince gagne la cour du palais où l'attend le comte d'Avaray, son capi¬taine des gardes qui sera son unique compagnon de fuite. Au Pont-Neuf, les deux fugitifs échangent leur fiacre contre une voiture, qui s'élance en direction du nord. Michel et David Foster, tels sont les pseudonymes anglais qu'ils se sont don¬nés, voyagent sans embûche toute la nuit.
«
• vers minuit.
Là, il fait ses
adieux à Louise Marie José
phine.
Car celle-ci ne l'ac
compagne pas.
Son époux a
jugé préférable de la laisser
gagner Bruxelles par un
autre chemin, en compagnie
de sa lectrice, madame de la
Gourbillon.
Une fuite
minutieusement
préparée
Bonneuil, le valet de
chambre de Monsieur, tire
les rideaux du lit et se retire.
Le futur Louis XVIII se lève
alors aussitôt.
Il enfile pres
tement une redingote bleue
à parements rouges et coiffe
une perruque brune ainsi
qu'un chapeau rond couron
né d'une cocarde tricolore.
Il
n'oublie pas ses diamants et
le « pécule » de trois cents
louis préparés pour le voya
ge.
S'engageant dans un cor
ridor désert, le prince gagne
la cour du palais où l'attend
le comte d'Avaray, son capi
taine des gardes qui sera
son unique compagnon de
fuite.
Au Pont-Neuf, les deux
fugitifs échangent leur fiacre
contre une voiture, qui
s'élance en direction du
nord.
Michel et David Foster,
tels sont les pseudonymes
anglais qu'ils se sont don
nés, voyagent sans embûche
toute la nuit.
Au lever du so
leil, ils sont à Nanteuil.
Un
peu plus loin, à Soissons, il
faut réparer une roue, mais
l'équipage parvient à la fron~
tière avant la tombée du
jour.
En signe de délivrance,
Monsieur jette allègrement
sa cocarde révolutionnaire
par la fenêtre.
Bonne chère et
mauvaise nouvelle
Monsieur a mis sa favorite,
madame de Balbi, dans la
confidence.
Celle-ci est la
seule à connaître sa destina
tion.
Mieux, ils se sont don
né rendez-vous à Mons.
Ils
s"·y retrouvent à l'auberge de
la « Couronne Impériale » et,
devant un poulet rôti et un
vieux Bordeaux,
fêtent la li
berté retrouvée.
Après avoir
fait bonne chère, Monsieur
s'endort voluptueusement,
« sûr pour la première fois
depuis vingt mois et demi
de n'être pas réveillé par
une scène d'horreur».
Le
lendemain, les messagers du
roi, le comte de La Châtre et
Axel de Fersen, viennent lui
annoncer l'heureuse sortie
de Paris de Louis XVI et de
sa famille.
La journée se pas
se fort agréablement en
hommages rendus par les
émigrés français de Mons et
par les officiers autrichiens
cantonnés dans la cité.
Sans
• trop s'inquiéter de n'avoir
reçu aucune confirmation,
·comme convenu, de l'arri
vée du roi Montmédy, Mon
sieur et son compagnon de
route repartent vers Namur.
Ils font
étape, pour un co
pieux dîner, au village de
Marche-en-Famenne.
C'est
là, dans la taverne ac
cueillante où les deux voya
geurs sont en train de conter
à l'assistance les péripéties
de leur fuite, que leur par
vient la tragique nouvelle :
Louis
XVI et les siens ont
été arrêtés à Varennes.
UN PREMIER PAS VERS LE TRÔNE
Devenu Louis XVIII, Monsieur
se souviendra dans ses
Mémoires de l'émotion suscitée
par la dramatique arrestation
de son frère et de la famille
royale à Varennes.
« Je regrettais le succès de
mon entreprise, écrira-t-il.
J'eus la pensée de rentrer en
France et d'aller reprendre
mes fers pour partager ceux de mes malheureux parents ».
Sur l'instant, cependant,
il préfère l'exil et se hâte
même de mettre le plus de distance possible entre lui
et la frontière française.
Il gagne Namur, où l'attend
son épouse, puis Bruxelles,
capitale
des Pays-Bas autrichiens.
De là, il rejoint
son frère, le comte d'Artois
- le futur Charles X
-,
à Coblence.
Monsieur a 36
ans et entend
tenir le premier rôle parmi les
immigrés français.
Louis
XVI
et le dauphin soumis à la
tutelle
de la Nation, le roi
n'étant plus libre
de ses actes
ni de ses mouvements, il
se considère désormais
comme le chef
de la Maison
de France.
Il lui faudra
cependant attendre encore
vingt-trois ans avant
d'accéder au trône..
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