Le Japon, une puissance économique ouverte sur le monde ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Japon une recherche permanente de la compétitivité et de la productivité.
m L'internationalisation de l'économie japonaise
En 1985, avec les accords de l'hôtel Plazza, à New York, les États-Unis ont obligé le Japon à réévaluer leyen.
C'est l'endaka, littéralement « yen élevé ».
On assiste alors à une montée du yen par rapport au dollar.
Le but recherché par les États-Unis était de rendre les produits japonais moins concurrentiels sur le marché américain et de tenter, ainsi, de résorber une partie de leur déficit commercial à l'égard du Japon.
Si le Japon s'estprêté, avec une certaine mauvaise grâce il est vrai, à cette politique, c'est parce que les États-Unis assuraientalors, dans un monde encore marqué par une certaine bipolarisation, la protection extérieure du Japon et que, parailleurs, ils disposaient de la menace potentielle d'un recours au protectionnisme.
En fait, les industriels japonais ontadapté leur système de production à un yen élevé et ont finalement conservé leurs parts de marché.
Certains enont même profité, dans la crainte également des menaces protectionnistes américaines, pour investir aux États-Unis.
Tout au plus, certains secteurs industriels ont subi un relatif contre-coup de ce renchérissement du yen.
Cefut le cas pour le secteur automobile mais qui souffrit plus du succès des restructurations des industriels américainset européens que de la montée du yen.
Ce fut le cas, également, pour l'électronique grand public qui eut à faireface au développement de la concurrence des industriels des NPI.
Ce qui mena les sociétés japonaises à délocaliser une partie de leur production, imitant leurs concurrents européens qui l'avaient fait lors de l'apparition des produits japonais sur leurs marchés.
Mais la hausse du yen, des taux d'épargne élevés et de forts excédents commerciaux font que le Japon regorge de liquidités.
Cette abondance de liquidités, conjuguéeà l'existence de faibles taux d'intérêt, a provoqué la formation d'une bulle spéculative dont l'éclatementest la cause des difficultés actuelles de l'économie japonaise.
Transition
Ainsi, la remise en question de la puissance économique japonaise procède essentiellement dedysfonctionnements de son système financier et d'une relative incapacité à surmonter, par une intenserestructuration, ces désordres.
Tant et si bien que, alors que le Japon connaît la première récession importantedepuis la Seconde Guerre mondiale - plus importante même que celle de 1973 après la hausse des cours du pétrole -, se pose la question de la relance de l'activité industrielle du pays qui semble confronté à une véritable remise encause de son modèle de développement.
Troisième partie : le Japon face à la remise en cause de son modèle de développement • Le redéploiement spatial de l'industrie
Il s'agit de rechercher de meilleures localisations permettant une meilleure compétitivité.
Ainsi, alorsque l'espace industriel était jusqu'à maintenant concentré sur le littoral pacifique, on assiste depuisquelques années à un redéploiement de la production.
On observe d'abord une centralisation des sites en ce qui concerne les industries lourdes autour de trois centres : Osaka, Tokyo et Nagoya.
Les autres régions sont en déclin.
Le site sidérurgique de Muroran, sur Hokkaido, a récemment fermé.
De même, les industries d'assemblage se concentrent autour des grandes métropoles, de façon à bénéficier de la proximité des petites entreprises quiassurent la sous-traitance.
À l'inverse, les industries de haute technologie ont tendance à essaimer à l'intérieur dupays et sur la façade bordant la mer de Chine.
Elles sont à la recherche de main-d'œuvre meilleur marché etacceptant plus facilement des conditions de travail parfois draconiennes.
Ainsi Kyushu est devenu le premier centrejaponais de production de semiconducteurs avec 40 % de la production nationale.Le redéploiement se fait aussi en direction de l'étranger.
Le pays doit faire face à un redoutable défi démographique : celui du vieillissement de sa population.
À terme, même si les scénarios les plus pessimistes ne se
réalisent pas forcément, le Japon devrait connaître une stagnation de sa population dans la longue durée, voire unebaisse.
À terme, donc, les entreprises nippones auront à affronter un double problème : d'une part, lerenchérissement d'une main-d'œuvre qui se raréfie et est déjà la plus chère du monde industriel, d'autre part, ladiminution du nombre de consommateurs potentiels dans un marché déjà saturé.
Le choix des délocalisations vers l'étranger n'est donc pas seulement un choix à court terme, pour contourner une situationconcurrentielle devenue défavorable, mais aussi un choix stratégique à long terme pour assurer au paysdes rentrées financières, fruits des ventes réalisées sur des marchés étrangers.
« Une dépendance accrue vis-à-vis de l'extérieur
Quoique parmi les premières puissances commerciales mondiales, le Japon est en situation de dépendance vis-à-vis de l'extérieur.
En effet, il ne possède pas de ressources naturelles et doit en conséquence importer l'ensembledes ressources nécessaires à son économie.
Il est ainsi le premier importateur mondial de matières premièresminérales et le second pour les matières premières énergétiques.
Il importe également une grande partie de sesbesoins alimentaires, puisque son taux d'autosuffisance alimentaire n'est que de 50 %.
D'où l'importance de sesexportations : elles sont destinées avant tout à procurer au pays les devises nécessaires au paiement de sesachats à l'étranger.
Or, il doit affronter la méfiance grandissante de ses principaux partenaires commerciaux,notamment les États-Unis, qui lui demandent d'appliquer les mêmes facilités à la pénétration de son marché intérieurque celles dont il bénéficie sur les marchés étrangers.
Pour appuyer leurs exigences, ces pays n'hésitent par àutiliser des dispositions protectionnistes.
Par ailleurs, le Japon est de plus en plus confronté à de nouvellesconcurrences..
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