LE JAPON TRADITIONNEL
Publié le 26/01/2019
Extrait du document

Durant cette période, la religion bouddhiste acquiert les traits fondamentaux qu'elle conserve aujourd'hui. Des communautés de fidèles (sectes) sont créées d'abord dans l'aristocratie de cour puis dans le peuple, où la Vraie secte de la Terre pure (1224) obtient un succès immense et
durable (c'est, dans le Japon actuel, la plus puissante communauté bouddhiste). La secte zen, sous l'influence de la philosophie chinoise taoïste, obtient à partir du Xlll' siècle la faveur des guerriers. En effet, le zen, véritable règle de vie, école de sang-froid, exige une rigoureuse discipline mentale et physique, le but étant, par une extrême concentration, de se mettre en harmonie avec le cosmos. Les moines zen vont introduire au Japon trois formes d'expression, essentielles dans la culture japonaise : l'art des jardins, l'arrangement floral et le rituel de la cérémonie du thé, trois activités mêlant esthétique et morale, valorisant beauté, ascèse et sérénité de l'esprit.
Le Japon des Tokugawa (1560-1853)
Trois chefs de guerre successifs, Nobunaga (1534-1582), Hideyoshi (1536-1598), Ieyasu (1542-1616), pacifient le pays et rétablissent en une cinquantaine d'années (1560-1603) un pouvoir central fort qui s'accompagne d'une fermeture du pays sur lui-même. Vers 1540 étaient arrivés les premiers Européens, des marchands portugais, rapidement suivis par les missionnaires jésuites qui, en quelques décennies, avaient converti au catholicisme près de 700000 Japonais. Durant la première moitié du xviie siècle, le pouvoir mène une dure politique de répression religieuse et de fermeture commerciale. Le Japon se ferme aux étrangers: interdiction pour eux de toucher le sol japonais sous peine de mort, exception faite pour les marchands hollandais, autorisés quelques jours par an à débarquer près de Nagasaki, et interdiction aux Japonais de quitter leur pays, après 1636.
Pour deux siècles et demi, la société est figée dans une hiérarchie rigoureuse, dominée par l'aristocratie militaire (bushQ. L'empereur, personne sacrée, demeure à Kyoto, tandis que le pouvoir politique est entre les mains du clan des Tokugawa qui occupent la fonction de shogun (généralissime), dont l'autorité est restaurée. Le gouvernement du shogun (bakufù) est établi dans la ville d'Edo (actuelle TOkyo). Il contrôle un quart du
pays et surveille les clans aristocratiques et leurs chefs (daimyo), établis dans leurs grands fiefs (han) : pour cela, il est fait obligation aux seigneurs de séjourner une année sur deux à Edo et, le reste du temps, d'y laisser en otage un membre de leur famille. Les guerriers (samouraïs) forment une élite instruite de cadres et de fonctionnaires d'environ 2 millions de personnes, vivant près du shogun ou près des daimyo. La position des marchands, tout en bas de l'échelle sociale, ne reflète pas l'essor de cette classe, influente dans l'éconcr mie et la culture du pays, avec des familles appelées plus tard à un brillant destin: les Mitsui, les Mitsubishi. Les 30 millions de paysans (sur un total de 35 millions) vivent plutôt médiocrement, mais le Japon rural progresse, perfectionne ses techniques, si bien qu'il se dégage petit à petit d'une stricte agriculture de subsistance.

«
Le
Japon traditionnel
brillant.
Son rayonnement culturel dans l'Extrême
Orient est imm ense.
C'est la religion bouddhiste
qui est le vecteur essentiel de l'influence de la cul
ture chinoise au Japon.
Dès le VI" siècle arrivent les
premiers bonzes (moines bouddh istes) coréens et
chinois, tandis que l'élite des Japonais, convertie,
pr�nd l'habitude de faire le voya ge en Chine.
A partir de 607, la cour du Yamato envoie régu
lièrement en Chine des amba ssades formées de
jeune s obser vateur s qui se perfectionnent dans
tous les domaines du savo ir.
Ils reviennent impré
gnés et rompus aux arts, aux techniques et à la
marche des institutions qu'ils ont vues fonctionner
' Cette peinture d'un jésuite japonais
montre les persécutions et les violences
que les shoguns firent s'abattre sur
les chrétiens, dans les années 1620-164 0.
.......
Coque de
protection
d'un sabre de guerrier.
La décoration met
en scène trois sag es:
Lao-T seu, Bouddha
et Confucius,
fo ndateurs de religions
et de philosophies
que le Japon
tra diti onnel
a "importées "
de la Chine impériale :
taoïsme, bouddhisme
et confuciani sme.
en Chine.
Véritables agents de modernisation, ces
hommes s'emparent du pouvoir en 645 avec l'idée
de faire du Japon une réplique fidèle de l'emp ire
des Tang.
Les réformes mises en œuvre ont pour objectif
d'établir une centralisation politique et admini stra
tive, calquée sur le modèle chinois d'inspiration
confucéenne, avec un empereur tout
pu issant, un gouv ernement, des mini stères et une
bureaucratie très hiérarchisés, qui sont chargés de
contrôler l'ensemble du pays.
On se lance dans la construction de villes selon
les princi pes d'ur banisme géométrique de la
métropole des Tang.
Ces villes sont les capitales
im périales où séjourne la Cour: Nara en 710 , puis
Heian en 794 (actuelle ville de Kyô to et capitale
im pér iale jusqu'en 1868) .
L'adoption
du boud dhisme comme religion officielle s'accom
pagne de la construction de temp les
magnifiques et de puissants monastères.
Le presti
ge de la cultur e chinoise se traduit aussi par l'em
ploi de l'écriture par idéo grammes (mode de
transcri ption difficile à maît riser et qui convient
mal à la langue japonaise) .
L'au tonomie
Les xe et Xie siècles marquent une période où le
Japon prend ses distances par rapport au modèle
chinois.
Les ambassades régulières vers la Chine
s'achèvent en 838.
Ce repli politique coïncide
avec une conquête de l'intéyieur du pays, soit par
des guerres (au xe siècle, l'Etat japonais contrôle
tout l'archipel sauf l'île d'Ho kkaidô) , soit par des
défrichements qui accr oissent les terres culti
vables, à une époque d'essor démographique.
De la même façon, le Japon affirme son auto
nomie culturelle.
L'adoption d'une écriture sim
plif iée au xe siècle (les signes kano, plus adaptés à
la transc ription du japonai s) permet l'éclosion
d'une littérature nationale, avec une prose et une
poésie de cour où les femmes se disting uent:
moins cultivées que les hommes qui s'obstinent à
écrir e dans un chinois mal maît risé, elles écrivent
un ja ponais excellent.
Le chef -d'œ uvre de
l'é poque, le Roman de Gen ji (début du Xie siècle) ,
roman-fleuve relatant les ave ntur es amour euses
v- millénaire av.
J.-C.
Début de l'âge de Jomon.
m• siècle av.
J.-C.
Début de l'âge de Yayo i.
Introduction de la cultur e du riz.
v- siècle apr.
J.-C.
É tat du Yamato.
502
Adoption officielle de la religion
bouddhiste par la cour.
607
Première ambassade vers la Chine.
714
Fo ndation de Nara, première capitale impériale.
794-1185
Âge de Heian (capitale impériale;
ascension du clan Fujiwara).
• 5-1336
 ge de Kamakur a (capitale du shogun).
1192
Apparition du titre de shogun (généralissime).
1224
Création de la Vraie secte de la Te rre pure.
1274 et 1281
Te ntat ives d'invasion mongole.
1336-1560
Âge de Muromachi (nouvelle capitale
des shoguns du clan Ashikaga ;
période d'anarchie féodale).
1549-15&1.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le Japon traditionnel
- le déroulement des cours au Japon
- histoi japon
- Le Japon face à la Corée à l’époque Meiji
- Dissertation Amélie Nothomb : les conditions des femmes au Japon