Le « Grand Condé » de David d'Angers
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Dans la capitale, David est parvenu à se faire engager pour travailler à la décoration des corniches de l'arc de triomphe du Carrousel, pour un salaire dérisoire. Il vit alors chichement, loge dans une mansarde, se contente pour tout repas de pain et d'eau claire. Mais, sûr de son talent, il réussit à entrer à l'école des Beaux-Arts, puis dans l'atelier du peintre Jacques Louis David, qui reconnaît immédiatement en lui un élève de la plus haute valeur.
«
LE FRONTON DU
PANTHÉON
En i 791, l'andenne église
Sainte-Geneviève de Paris a été transformée par la
Convention en Panthéon
dédié « aux grands hommes
de l'époque de la liberté française)).
En 1830,
David d'Angers est chargé
d'en sculpter le fronton.
Sept ans plus tard, il rend
une œuvre assez classique,
un bas-relief intitulé
La Patrie, entre la Liberté
et l'Histoire, distribue les
couronnes aux grands hommes.
Dans cette composition
ingénieuse,
se mêlent figures
allégoriques
et personnages
réels.
Les critiques ne
sont pas épargnées à David
d'Angers,
dont le travail
reçoit pourtant l'agrément officiel.
« Aujourd'hui, à midi,
j'ai
rendez-vous avec le
ministre de l'Intérieur.
Sans doute voudra-t-il me proposer quelques
changements à certaines
figures ! S'il me proposait
pareille lâcheté, je lui
répondrais comme un
homme de conviction doit répondre », écrit l'artiste
le 27 juillet 1837.
Lors
de cette entrevue,
la discussion
est vive :
le sculpteur se voit reprocher d'avoir représenté
le marquis de La Fayette
alors que celui-ci est tombé
en disgrâce ! Malgré les
pressions, il ne modifiera pas
sa composition initiale.
d'Angers)), pour ne pas être
confondu avec le grand pein
tre qui a été son maître, expo
se au Salon un premier plâtre.
Contrairement à l'usage, le
vainqueur
de la bataille de
Rocroi n'est pas vêtu à l'an
tique, mais en costume de son
temps : c'est une manière de
révolution qui fait de David
d'Angers un
des chefs de file
du romantisme.
Aujourd'hui,
cette
œuvre est conservée à la galerie
consacrée à l'artiste,
ainsi
que la plupart de ses tra
vaux d'atelier dont il a fait don
de son vivant à sa ville natale.
Grâce au Grand
Condé, David
d'Angers
est devenu un sculp
teur de renom.
Sa gloire toute
neuve lui vaut
de nombreuses
commandes
et lui permet de
réaliser un dessein qui lui
tient à
cœur : une galerie de
portraits des grands hommes.
L'artiste considère
que l'art a
un
but moralisateur, que la
présentation des effigies des
personnages qui se sont dis
tingués par des actes éclatants
ne peut qu'élever l'âme et la
conscience du public.
Aussi
exécute-t-il quantité de des
sins, de médaillons, de bas
reliefs, de bustes et de sta
tues.
Certaines de ses œuvres
étant le fruit de son seul désir
et ne lui valant pas la moindre
rétribution
!
Le culte des grands
hommes
Le plus souvent, ses person
nages sont représentés en cos
tume de leur temps afin de ne
pas être élevés au rang de
héros, tels le bon roi René, les
écrivains
Pierre Corneille, Ber
nardin de Saint-Pierre et Victor
Hugo, ou encore l'Américain
Thomas Jefferson.
D'autres,
qui selon le sculpteur sont
infi
niment remarquables pour
leurs vertus, sont vêtus à l'an
tique,
tels le dramaturge Jean
Racine
et le comédien Fran
çois Joseph Talma.
Mais la médaille
du succès a
son revers : le soir du 6 janvier
1828, David d'Angers est victi
me d'une seconde tentative
d'assassinat et laissé pour
mort sur le pavé.
Jamais, il ne
révélera le nom de son agres
seur, qui était, paraît-il, un
peintre!
Jusqu'en 1848, le sculpteur ne
se consacre plus qu'à sa « col
lection )) de célébrités.
Il fré-
quente les cercles romanti
ques et son chemin croise par
fois celui des grands hommes.
En 1829, il rencontre le célè
bre écrivain allemand Johann
Wolfgang von Goethe, avec
qui
il sympathise et s'entre
tient des heures durant de lit
térature, d'art et de poésie.
Victor Hugo, qui compte parmi
ses plus fervents admirateurs,
lui a consacré l'année
précé
dente une ode de quatre
vingt-seize vers.
En 1840, l'au
teur des Misérables fera de nou
veau son éloge dans un long
poème de deux cent quatorze
vers :
« Au sépulcre prêt à des
cendre, César t'eût confié sa
cendre; et c'est toi qui eûtpris
Alexandre, pour lui tailler le
mont Atlas.
)).
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Pierre-Jean DAVID d'ANGERS 1788 - Angers 1856 - Paris Sculpteur.
- David d'Angers - biographie du peintre.
- LE GRAND CONDÉ (1621-1686) - BIOGRAPHIE.
- LE GRAND CONDÉ - BIOGRAPHIE.
- David d'Angers - sculpture.