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Le génocide (1942-1945) -Documents et analyse

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

1. Extraits de Mein Kampf

La conception «raciste« fait place à la valeur des diverses races primitives de l'humanité. En principe, elle ne voit dans l'État qu'un but qui est le maintien de l'existence des races humaines. Elle ne croit nullement à leur égalité, mais reconnaît au contraire et leur diversité, et leur valeur plus ou moins élevée. Cette connaissance lui confère l'obligation, suivant la volonté éternelle qui gouverne ce monde, de favoriser, la victoire du meilleur et du plus fort, d'exiger la subordination des mauvais et des faibles. (...)

Tout ce que nous avons aujourd'hui devant nous de civilisation humaine, de produits de l'art, de la science et de la technique est presque exclusivement le fruit de l'activité créatrice des Aryens. Ce fait permet de conclure par réciproque, et non sans raison, qu'ils ont été seuls les fondateurs d'une humanité supérieure et, par suite, qu'ils représentent le type primitif de ce que nous entendons sous le nom d'«homme«. (...)

Une fraction restreinte, mais puissante, de la population mondiale a choisi le parasitisme. Feignant intelligemment de s'assimiler, elle cherche à s'établir parmi les peuples sédentaires, à priver ceux-ci du fruit de leur travail par des ruses mercantiles et, en minant perfidement leur esprit, à prendre elle-même le pouvoir. L'espèce la plus connue et la plus dangereuse de cette race est la juiverie... (...)

Le juif est et demeure le parasite-type, qui, tel un bacille nuisible, s'étend toujours plus loin, sitôt qu'un sol nourricier favorable l'y invite. L'effet produit par sa présence est celui des plantes parasites : là où il se fixe, le peuple qui l'accueille s'éteint au bout du plus ou moins longtemps. (...)
 

2. 20 juin 1942. Conférence de WANSEE (1). HEYDRICH (2) expose les conditions pour la « solution du problème juif « :

« Dans le cadre de la solution finale, les Juifs devront, à partir de maintenant, être emmenés dans l'Est, pour y être employés comme main-d'œuvre. Les Juifs en état de travailler seront formés en groupes importants de travailleurs du même sexe et envoyés dans ces secteurs où ils seront affectés à la construction des routes. Sans aucun doute, une grande partie d'entre eux disparaîtra par le jeu d'une élimination naturelle. Le reste, ceux qui auront survécu à tout cela — et ce sera indubitablement ceux qui offriront la plus forte résistance physique — devront être traités en conséquence car il faudra voir en ces gens qui représentent une sélection naturelle, les germes d'une nouvelle expansion juive«.

(On comptait, d'après le rapport d'HEYDRICH à WANSEE, alors 131800 Juifs sur le territoire allemand; 2250000 dans le Gouvernement de POLOGNE, 3000000 en UKRAINE et 5000000 dans le reste de l'URSS; 750000 en FRANCE, 350000 en ANGLETERRE).

3. Témoignage de Rudolf HOESS (3), chef du camp d'AUSCHWITZ.

«Le règlement de la question juive signifiait l'extermination totale de tous les Juifs d'Europe... En juin 1941, je reçus l'ordre d'organiser l'extermination à AUSCHWITZ... À cette époque le Gouvernement général de la POLOGNE comprenait déjà trois camps d'extermination : TREBLINKA, BELZEC, WOLZECK. Je me rendis à TREBLINKA pour voir comment s'effectuaient les opérations d'extermination. Le commandant du camp me dit qu'il avait fait disparaître 80000 détenus en 6 mois. Il s'occupait plus particulièrement des Juifs du Ghetto de VARSOVIE. Il utilisait l'oxyde de carbone. Quand j'installai le bâtiment d'extermination d'AUSCHWITZ, mon choix se porta sur le Zyklon B, acide prussique que nous devions laisser tomber dans la chambre de mort par une petite ouverture«.

(1) Conférence de WANSEE : Tenue dans un faubourg de BERLIN (WANSEE) la conférence réunissait les représentants des divers ministères et directions de la SS et de la SD ; elle était présidée par HEYDRICH.

(2) HEYDRICH (1904-1942) : Protecteur de la Bohême-Moravie, chef de la sécurité de la SS (ou SD).

(3) HOESS : Jugé à VARSOVIE, pendu en 1947.
 

4. Témoignage d'A. EICHMANN (1), lors de son procès en ISRAËL.

Le procureur : Vous reconnaissez-vous complice du meurtre de millions de Juifs ?

EICHMANN : Cela, je ne puis l'admettre. En ce qui concerne ma participation personnelle, je tiens à signaler que je ne m'estime pas coupable dans le sens de l'accusation. J'ai participé à des «actions« dans la mesure où j'ai reçu des ordres et où j'ai dû les exécuter.

Le procureur : Ceux qui se livraient à des exécutions, des exterminations, étaient-ils criminels à vos yeux ? EICHMANN : C'étaient des malheureux. Le procureur : Vous avez vu HOESS accomplir sa sinistre besogne à AUSCHWITZ. Le considériez-vous comme un meurtrier à cette époque ?

EICHMANN : Je lui ai dit que je ne pourrais jamais exécuter les ordres qu'on lui avait donnés. J'avais pitié de lui et je le plaignais.

Le procureur : Mais vous le considériez comme un assassin ? EICHMANN : Je ne puis livrer mes sentiments à tout le monde et je ne me crois pas tenu de le faire. Comme vous m'avez demandé une réponse nette, je déclare que je considère le meurtre, l'extermination des Juifs comme l'un des crimes les plus horribles de l'histoire de l'humanité. Lorsque j'ai vu pour la première fois des cadavres de Juifs, j'ai été absolument bouleversé. Mais j'étais contraint d'exécuter les ordres malgré ce que j'ai vu.

Le procureur : Mais je vous ai demandé si vous considériez cela comme un crime?

EICHMANN : Comme le chef de l'État l'avait demandé et que mes supérieurs légaux m'en avaient transmis l'ordre, je me sentais couvert. J'avais l'impression de ne pas être coupable personnellement et j'étais soulagé à la pensée que je ne participais pas directement à la destruction physique des Juifs «.

Rédiger un « commentaire composé « des documents ci-dessus ou répondre aux questions suivantes :

1. Dans Mein Kampf (1927), (Texte 1), HITLER présente sa

(1) EICHMANN (1906-1962) : Chef des affaires juives du SD, chargé du transport vers les camps de concentrations. Pendu en 1962.
 

conception de l'État raciste. Quels sont d'après ces extraits les principaux éléments de cette doctrine?

2. Quels sens donne HEYDRICH aux expressions suivantes : solution finale, élimination naturelle, sélection naturelle ? Préciser le sens des termes « génocide « et « ghetto «.

3. Analyser les différentes attitudes prises, à propos de la solution du problème juif, par :

— HEYDRICH à la conférence nazie de WANSEE, 1942. (Texte 2)

— HOESS au procès de VARSOVIE, 1947. (Texte 3)

— EICHMANN à son procès, 1962. (Texte 4)

4. Confronter l'idéologie (extraits de Mein Kampf) et sa mise en œuvre (textes 2, 3, 4), et conclure.
  

« EICHMANN : Je lui ai dit que je ne pourrais jamais exécuter les ordres qu'on lui avait donnés.

J'avais pitié de lui et jele plaignais. Le procureur : Mais vous le considériez comme un assassin ? EICHMANN : Je ne puis livrer mes sentiments à tout lemonde et je ne me crois pas tenu de le faire.

Comme vous m'avez demandé une réponse nette, je déclare que jeconsidère le meurtre, l'extermination des Juifs comme l'un des crimes les plus horribles de l'histoire de l'humanité.Lorsque j'ai vu pour la première fois des cadavres de Juifs, j'ai été absolument bouleversé.

Mais j'étais contraintd'exécuter les ordres malgré ce que j'ai vu. Le procureur : Mais je vous ai demandé si vous considériez cela comme un crime? EICHMANN : Comme le chef de l'État l'avait demandé et que mes supérieurs légaux m'en avaient transmis l'ordre, jeme sentais couvert.

J'avais l'impression de ne pas être coupable personnellement et j'étais soulagé à la pensée queje ne participais pas directement à la destruction physique des Juifs ». Rédiger un « commentaire composé » des documents ci-dessus ou répondre aux questions suivantes : 1.

Dans Mein Kampf (1927), (Texte 1), HITLER présente sa (1) EICHMANN (1906-1962) : Chef des affaires juives du SD, chargé du transport vers les camps de concentrations.Pendu en 1962.

conception de l'État raciste.

Quels sont d'après ces extraits les principaux éléments de cette doctrine? 2.

Quels sens donne HEYDRICH aux expressions suivantes : solution finale, élimination naturelle, sélection naturelle ?Préciser le sens des termes « génocide » et « ghetto ». 3.

Analyser les différentes attitudes prises, à propos de la solution du problème juif, par : — HEYDRICH à la conférence nazie de WANSEE, 1942.

(Texte 2) — HOESS au procès de VARSOVIE, 1947.

(Texte 3) — EICHMANN à son procès, 1962.

(Texte 4) 4.

Confronter l'idéologie (extraits de Mein Kampf) et sa mise en œuvre (textes 2, 3, 4), et conclure. analyse du sujet • Sujet dont l'intérêt est évident mais, en réalité, fort délicat à traiter parce qu 'il aborde un problème beaucoupplus complexe qu 'il n 'y paraît à première vue. • Le candidat, malgré toute l'horreur qu'inspire le génocide, devra éviter, ici, de se placer d'un point de vue moral. • Quelques contresens, trop répandus, doivent être évités.

Ainsi, la «solution finale» n'est qu'une des réponsesapportées par les nazis à ce qu'ils appellent la «question juive».

Il est donc important de signaler que les nazis,avant 1942, ont pratiqué d'autres politiques, comme l'émigration forcée, ou même envisagé la déportation des Juifsen Palestine ou à Madagascar. développement Introduction • Depuis le XIXe siècle, et malgré le carnage de 1914-1918, une bonne partie de l'Humanité voulait croire au progrèsde la «civilisation».

A la suite des «Lumières», la plupart des philosophies postulaient l'égalité, celle des races etcelle des individus, et prônaient la tolérance.

Certes, cet optimisme gommait ou minimisait quelques «bavures» : lepaternalisme des colonisateurs masquait l'exploitation des indigènes ; l'épopée de la frontière américaine, laissaitdans l'ombre le massacre des Indiens; les pogroms de Russie ou l'anti-dreyfusisme en France étaient mis sur lecompte d'un État ou d'éléments réactionnaires, dépassés par le courant de l'Histoire. • Par contre, avec le national-socialisme, le racisme, et plus particulièrement l'antisémitisme, retrouvent unenouvelle et dramatique actualité.

Ils ne sont plus, cette fois, le fait de quelques individus ou groupes isolés, maiss'intègrent à l'idéologie officielle d'un État et, qui plus est, d'un État totalitaire, disposant donc de tous les moyensd'oppression.

Ce racisme affirmé ne tarde pas à être à l'origine du massacre sciemment organisé de millions d'êtreshumains.

Pour les Juifs, premiers visés, il s'agit même d'un génocide. • Les textes présentés ici recouvrent les trois aspects essentiels. »

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