Le Général de Gaulle : son rôle dans la vie du pays et son action concernant la place de la France dans le monde de 1944 à 1969. L'énoncé du sujet n'est pas l'indication d'un plan à suivre obligatoirement.
Publié le 04/03/2011
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■ De Gaulle, après sa démission, fulmine contre le « régime des partis «. Dans ses discours, comme à Bayeux, il condamne les projets de constitution auxquels il reproche de subordonner l'exécutif à une Assemblée soumise aux intérêts partisans. Sa prise de position semble déterminante dans le rejet, en juin 1946, du premier projet de constitution élaboré par les communistes et les socialistes. Son opposition réitérée explique aussi que le deuxième projet ne fut adopté qu'à une très faible majorité : 7 millions de « oui «, 6 millions de « non « et 6 millions d'abstentions. De Gaulle n'avait pu empêcher la naissance d'une IVe République dont il réprouvait les structures. Mais, la condamnant, il l'avait affaiblie dès sa naissance.
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constitution élaboré par les communistes et les socialistes.
Son opposition réitérée explique aussi que le deuxièmeprojet ne fut adopté qu'à une très faible majorité : 7 millions de « oui », 6 millions de « non » et 6 millionsd'abstentions.
De Gaulle n'avait pu empêcher la naissance d'une IVe République dont il réprouvait les structures.Mais, la condamnant, il l'avait affaiblie dès sa naissance.
Avec la création du RPF, en avril 1947, à Strasbourg, de Gaulle s'attaque plus directement au nouveau régime.
- L'aggravation rapide de la situation semble devoir servir un de Gaulle qui ne peut apparaître comme le « suprêmerecours » qu'à l'occasion des drames nationaux: le passé l'a montré, l'avenir le confirmera.
L'inflation s'accroît ; lesrevendications salariales se multiplient ; l'agitation violente des communistes, exclus du gouvernement en mai 1947,fait craindre à la majorité des Français un avenir comparable à celui que connaissent, au même moment, les pays del'Est, derrière le rideau de fer et, surtout, les débuts de la guerre froide font planer la menace d'une nouvelle guerremondiale.
- En 1947, lors des élections municipales, les candidats se réclamant de de Gaulle et du RPF obtiennent 40 % desuffrages et conquièrent la plupart des grandes villes.
Faisant abstraction des 25 % des votes obtenus par lescommunistes, considérés comme « inféodés à Moscou », qualifiés de « séparatistes » par de Gaulle et désormaisconfinés dans un « ghetto » politique, le RPF, devançant l'ensemble des partis de la 3e force, se considère commemajoritaire au sein de l'électorat « national ».
Fort du soutien de cette « majorité » du pays réel, il exige ladissolution immédiate de l'Assemblée, de nouvelles élections et une nouvelle constitution.
- Mais la 3e force compte sur le temps pour émousser la menace gaulliste.
De fait la reconstruction économique etl'aide du plan Marshall libèrent la France des soucis matériels les plus pressants.
La détermination dont lesAméricains ont fait preuve lors de la crise de Berlin écarte la menace d'une « invasion » de l'Armée Rouge.
Dans cenouveau contexte, la 3e force peut survivre.
Tout en contenant les communistes, elle reste sourde aux exigenceset aux vitupérations du RPF.
En 1951, l'astucieux système électoral des apparentements lui donne, pour cinq ans,une nouvelle majorité des sièges à l'Assemblée.
- Las d'attendre un pouvoir qui se dérobe, un certain nombre de députés gaullistes « vont à la soupe ».
Ilsacceptent de participer au gouvernement Pinay, en 1952.
De Gaulle dissout le RPF, en 1953, et annonce sa retraitepolitique.
Il entame alors sa traversée du désert.
La crise du 13 mai provoque le retour de de Gaulle au pouvoir.
L'impuissance des gouvernements successifs de laIVe à régler le problème algérien a plongé une nouvelle fois la France dans le chaos politique.
Pour ses adversaires,la présence très active, à Alger, de gaullistes reconnus comme Jacques Soustelle et Léon Delbecque démontreraitque de Gaulle serait l'instigateur direct de la révolte.
Cela n'est pas prouvé.
En revanche, de Gaulle, lors de saconférence de presse, en ne condamnant pas les rebelles d'Alger et en se déclarant « prêt à assumer le pouvoir »encourage implicitement le mouvement.
S'il n'est pas prêt à violer la légalité, il accepte de profiter des difficultésd'un régime légal dont l'autorité est ouvertement bafouée par les Européens d'Algérie et par l'armée.
Donc, pour lesmêmes adversaires, s'il n'a pas lui-même assassiné la IVe République, il est coupable de non-assistance à laRépublique en danger.
Mais de Gaulle, lui, est toujours convaincu de sa « légitimité ».
Selon lui, une fois encore, il nefait que répondre à l'appel « muet » de la France.
Il se considère, « quelles que soient les subtilitésconstitutionnelles », comme le recours d'une France incapable de résoudre seule le drame dans lequel elle se trouveplongée.
3-Le Président de la Ve République
La conception « gaullienne » de la légitimité, certes très contestable selon la « lettre » du droit constitutionnel, estcependant soutenue par le peuple que les principes démocratiques considèrent comme « souverain ».
L'approbationde la Constitution de la Ve République par près de 80 % des Français le confirme, d'autant plus que ce soutienmassif peut être mis en parallèle avec la faible majorité obtenue lors du référendum de 1946 concernant la IVeRépublique.
De 1958 à 1969, de Gaulle joue, dans la vie politique française, un rôle considérable en raison del'étendue des pouvoirs que la Constitution et le soutien populaire lui confèrent.
De Gaulle « règne » plus qu'iln'exerce des mandats présidentiels.
La prééminence de l'exécutif, et tout particulièrement celle du président de la République, est affirmée par lanouvelle Constitution, faite à sa mesure.
De Gaulle tient son pouvoir de son élection par un corps électoralconsidérablement élargi, 80 000 notables en 1958, puis du suffrage universel à partir de 1965.
Il peut dissoudrel'Assemblée et décider, en cas de crise, d'exercer des pouvoirs exceptionnels en vertu de l'article 16.
Il nomme lePremier ministre qui dépend étroitement de lui.
La pratique politique accentue encore le pouvoir présidentiel.
Le Général s'occupe personnellement de la politiqueextérieure, de la question algérienne et des affaires africaines qui constituent, en fait, ses « domaines réservés ».Les référendums lui permettent de consulter la Nation sur certaines questions qu'il juge importantes sans passer parle Parlement.
Le rôle de celui-ci est d'ailleurs réduit : le scrutin majoritaire à deux tours permet de dégager unemajorité stable et la discipline, voire la docilité, des députés de la majorité, parfois surnommés « les godillots duGénéral », est pratiquement garantie par la fidélité inconditionnelle de beaucoup d'entre eux à la personne de DeGaulle..
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