Le général de Gaulle accorde aux Françaises le droit de vote
Publié le 26/03/2019
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Le 29 avril 1945, pour la première fois, les Françaises s'expriment par leurs suffrages lors des élections municipales, première consultation électorale organisée depuis la libération. Ce droit leur avait été accordé en avril 1944, à Alger, par le général de Gaulle.
C'est aux élections municipales d'avril 1945 que les femmes françaises votent pour la première fois.
Le 21 avril 1944 à Alger, le Comité français de libération nationale accorde, par ordonnance, le droit de vote aux femmes. Le 5 octobre suivant, le Gouvernement provisoire de la République française, alors à Paris, confirme cette décision. Paradoxalement, la France, qui avait été le premier pays à accorder le suffrage universel aux hommes, est le dernier à l'adopter pour les femmes. En cette année 1944, cette tardive correction est inspirée par la guerre et le souci, non seulement de restaurer la démocratie, mais de la renforcer. L'événement est d'importance car, les dernières élections législatives remontant à 1936, de nombreuses classes d'âges ne se sont jamais exprimées. En tenant compte du nouveau droit des femmes, trois électeurs sur cinq de l'ensemble du corps électoral n'ont jamais voté.
Les 29 avril et 16 mai 1945, lors des élections municipales, les femmes en tant que citoyennes à part entière s'expriment pour la première fois. A nouveau, le 21 octobre, elles apportent leurs suffrages lors d'un scrutin national complexe, regroupant l'élection d'une assemblée constituante et un référendum. Sur une participation totale de 80 %, elles s'abstiennent cependant deux fois plus que les hommes. L'année suivante, l'égalité entre les sexes est inscrite dans la Constitution de la IV' République. Cette reconnaissance est une étape importante, issue d'un long combat. Depuis la révolution industrielle, en accédant au travail salarié, la femme trouve une certaine indépendance économique, alors que l'instruction publique gratuite et obligatoire la fait accéder à l'indépendance d'esprit. En conséquence, combattant pour obtenir son émancipation politique en se faisant reconnaître citoyenne à part entière, elle aspire à davantage de liberté et à s'émanciper de la tutelle masculine.
Le Royaume-Uni donne l'exemple. Les suffragettes d'Emmeline Pank-hurst arrivent à leurs fins. Leur droit de vote est reconnu en 1928. Les penseurs politiques sont plus timides sur cette question, et si les utopistes du xix' siècle - Fourier, Saint-Simon -réclament une émancipation de la femme en s'opposant à son affranchissement séculaire, les marxistes estiment que la lutte des classes demeure prioritaire.
1945
«
C'est
aux
élections
municipales d'avr il19 45
que les femmes
françaises
votent pour
la première fois.
Le
génér al de Gaulle accorde
aux Françaises le droit de vote
Le 29 avril 1945, pour la première fois, les Françaises
s'expriment par leurs suffrages lors des élections muni
cipale s, premi ère consultation électora le orga nisée
depuis la lib ération.
Ce droit leur avait été accordé
en avril 1944, à Alger , par le général de Gaulle.
L e 21 avril 1944 à Alger, le
Comité
français de libération
nationale accorde, par ordon
na nce, le droit de vote aux femmes.
Le 5 octobre suivant, le Gouverne
ment provisoire de la Républi que
française, alors à Paris, confirme cette
décision.
Paradoxale ment, la France,
qui avait été le premier pays à
accorder le suffrage universel aux
homme s, est le dernier à l'ad opter
pour les femmes.
En cette année
19 44, cette tardive corr ection est
inspir ée par la gue rre et le souci, non
se ule ment de restaur er la démo
cratie, mais de la renforcer.
L'événe
ment est d'imp ortance car, les
dern ières élections législatives
remontant à 19 36, de nom breuses
cl asses d'âges ne se sont jamais
exprimées.
En tenant compte du
nouveau droit des femmes, trois
électeurs sur cinq de l'ensemble du
corps élec toral n'ont jamais voté.
Les 29 avril et 16 mai 1945, lors des
élections municipale s, les femmes en
tant que citoyennes à part entière
s'expriment pour la première fois.
A
nouveau, le 21 octobre, elles appor
tent leurs suffrages lors d'un scrutin
national complexe, regroupant
l'é lection d'une assemblée consti
tua nte et un référen dum.
Sur une
participation totale de 80 %, elles
s'abstiennent cependant deux fois
plu s que les hommes.
L'année sui
vante, l'égalité entre les sexes est
inscrite dans la Constitution de la
IV' République.
Cette reconnaissance
est une étape importante, issue d'un
long combat.
Depuis la révo lution
indu strielle, en accédant au trava il
salarié, la femme trouve une certa ine
ind épendance économique, alors que
l'i nstruction publique gratu ite et
oblig atoire la fait accéder à l'indépen
da nce d'esprit.
En conséq uence,
combattant pour obtenir son éman
cip ation politique en se faisant recon
naître citoyenne à part entière, elle
aspire à davantage de liberté et à
s'émanciper de la tutelle masculine.
Le
Roya ume-Uni donne l'exemple.
Les suffrage ttes d'Emmeline Pank
hur st arrivent à leurs fins.
Leur droit
de vote est reconnu en 1928.
Les
penseurs politiques sont plus timides
sur cette question, et si les utopistes
du XIX' siècle -Fourier, Saint-Simon
réclament une émancipation de la
femme en s'opposant à son affran
chissement séculair e, les marxistes
es timent que la lutte des classes
demeure prioritaire.
Bureau de vote à Paris, lors du scrutin
national d'octobre 1945
Ma is, la Première Guerre mondiale
change la donne.
Alors que les
hommes sont au front, les femmes
af firment leurs capaci tés à les
rempl acer dans les tâches les plus
péni bles.
Leur courage est unani
mement reconnu comme un élément
dét erminant dans la victoire de 1918 .
Le ur place dans les Années folles
pousse à cette égalité, et non plus
seulem ent à une amél ioration de
leur condition.
A cela s'ajoute la
volonté de contrôler la maternité
pour laquelle Nelly Roussel fait
campagne dans le journal La Voix
des Femmes.
Le combat égalitaire
féminin fait son chemin.
Simone de
Beauvoir y ap porte sa contribution
en 1949, en publian t Le Deuxième
Sexe et le fémin isme se développe
dans les années 60 avec le Mouve
ment de Libération des Fem mes
(MLF).
L'évolution de la contracep
tion et la légal isation de l'av orte
ment en 1974 sont, trente ans après
le droit de vote, des étapes décisives.
Femmes
du siècle
1903
Marie Curie
Pour ses travaux sur la
radio activité, Marie Curie
(1 867-1 934) obtient avec son
époux, Pierre Curie, le Prix
Nobel de physique en 1903.
Lauréate du prix Nobel de
chimie en 1911 , distinguée
par une multitude d'acadé
mies scientifiques et d'u niver
sités, elle est une des femmes
les plus éminentes et les plus
populai res du siècle.
1934
Hélène Boucher
Détentrice de sept records
mondiau x, Hélène Boucher
(1 90 8-1934), brevetée en 1931,
est la première héroïne fran·
çaise de l'aviation.
Elle obtient
le 7 juillet 1934, le record mon
dial de vitesse sur 1 000 km en
volant à 409 km/h sur un
Caudron-Renault.
Elle disparaît
dans un accident d'avion.
1935
Irène Joliot-Curie
Fille de Pierre et Marie Curie,
épouse de Frédéric Joliot,
Irène Joliot-Curie (1897-1956)
obtient avec son mari le prix
Nobel de chimie en 1935 pour
la découverte de la radioac
tivité artificielle.
Elle mène
des travaux d'une importance
capitale entraînant le déve
loppement du Commissariat à
l'énergie atomique.
1953
Jacqueline Auriol
Aux commandes d'un Mystère Il
en 1953, Jacqueline Auriol,
(née en 1917 ), est la première
femme à franchir le mur du
so n.
Pourtant victime d'un
très grave accident en 1949,
elle est par la suite cinq fois
détentrice de records féminins
de vitesse.
Pilote d'essai en
1955 , elle vole sur de nombreux
prototypes jusqu'en 1966.
1979
Simone Veil
Déportée à Auschwitz à l'âge
de 17 ans, Simone Veil (née en
1927), est ministre de la Santé
de 1974 à 1979.
L'adoption de
son projet de loi sur l'inter
ruption volontaire de grossesse
fait d'elle la pers onnalité politi
que la plus populaire de
France.
Première présidente du
Parlement européen de 1979 à
19 82, elle revient en 1993 en
tant que minist re d'État chargé
des Affaires sociales, de la
Santé et de la Ville dans le
gouvernement Balladur.
19
45.
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