Le futur duc de Sully entre au Conseil des Finances
Publié le 25/08/2013
Extrait du document

Faute d'obtenir les subsides indispensables à la poursuite de la guerre, Henri IV impose Maximilien de Béthune, baron de Rosny et futur duc de Sully, au Conseil des Finances. A partir de juillet 1596, il va ainsi pouvoir s'appuyer sur son vieil ami et compagnon
d'armes, qui va
mener une politique particulièrement efficace et payante.

«
En septembre, Sully décide
d'employer les grands moyens :
il dépêche à travers le royau
me cinq commissaires chargés
de renflouer coûte que coûte
les caisses de l'État .
La métho
de , plutôt brutale , est inhabi
tuelle : ses envoyés harcèlent
les gestionnaires locaux, tréso
riers de France et généraux
des finances à la tête des vingt
et une circonscriptions bapti
sées « généralités ».
Sans s'em
barrasser des scrupules de ses
pairs,
Sully parvient à ramener
d'Orléans et de Tours plu
sieurs charrettes remplies de
trois cent mille écus.
Le roi est
DES CONSEILLERS
RÉTIFS
En 1590, le Conseil des
Finances réunit trois grands
seigneurs, les ducs de
Nevers, de Retz et de
Montmorency ; le chancelier Gaspard de Schomberg
et Nicolas de Harlay de Sancy, qui ont accompli
des prouesses pour trouver
des fonds lors de précédentes campagnes
militaires ; deux secrétaires du roi, Pierre Forget de Fresnes et Jacques de La Grange-le-Roy ;
et enfin un financier (le seul du groupe) expérimenté, Pomponne de Bellièvre, ancien
surintendant des Finances d'Henri Ill.
Las ! La nouvelle équipe n'accomplit pas de
miracles et, alors que la
guerre n'en finit plus,
exaspère Henri IV par ses
dérobades .
En 1591, le roi
tente d'imposer Sully au
Conseil des Finances.
Mais
les conseillers considèrent,
à juste titre, ce nouveau membre comme l'homme
de confiance du roi :
ils lui ferment l'accès à leurs
délibérations, si bien qu 'il
finit par se retirer ; et ce n'est que plusieurs années
plus tard, en 1596,
qu'il parviendra à s'imposer.
fort satisfait, même si cet argent
est encore
le fruit d'expédients :
saisies sur les pensions , sur les
gages des officiers
du roi, assi
gnations de dettes anciennes .
Ces méthodes sont bien éloi
gnées des vertueux principes
prônés par le sage Pomponne
de Bellièvre , qui préconise la
réduction des dépenses du
roi, de ses armées et de sa
Maison, la hausse des impôts
indirects, la diminution du
nombre des privilégiés dis
pensés de la taille et le strict
contrôle de la gestion des
fonds .
Le vieux conseiller pré
conise de réunir à Rouen l'As
semblée des notables, qui
parvient aux mêmes conclu
sions que lui .
« Je suis tout nu » !
Mais cette sagesse ne corres
pond ni au tempérament
d'Henri IV ni à la situation mili
taire .
Les divergences sont
patentes lors du siège d'Amiens,
en
1 597 : le Conseil des Finan
ces rejette formellement tou
tes les demandes du roi, attes
tant que les caisses sont vides
et, comme le souligne Bel
lièvre, qu'à l'impossible nul
n 'est tenu .
Mais c'est juste
ment à l'impossible que le
Béarnais est tenu pour bouter
les Espagnols hors de France ...
Dès lors,
le souverain court
circuite le Conseil en s'adres
sant directement à Sully, qui ,
en
homme de guerre, connaît
le coût d'une campagne mili
taire : « Je suis très mécontent
de la chambre des Comptes
( ...
).
Mettez cette somme à
part et me l'envoyez le plus tôt
que vous pourrez car je ne
veux pas qu 'elle passe par les
mains
des officiers .
» Le Béar
nais insiste pour que, «au plus
tôt qu 'il vous sera possible ,
vous
donniez ordre que les
quatre mille écus destinés à
mon artillerie soient envoyés
ici (.
..
), d'autant plus que je
1ftBWIED ITIO NS Wll!ll ATLAS
suis tout nu, il me semble qu'il
n'est pas raisonnable que,
m'employant comme je fais
pour le salut de la France, je
sois ainsi traité ».
Il le fait
même venir à Amiens avec les
fonds sans en informer le
Conseil.
Sully recourt toujours aux mê
mes expédients : créations
d'offices vendus au profit du
roi, emprunts, menaces contre
les officiers de finances ...
En
1599, l'année de ses quarante
ans, son zèle est récompensé :
il devient de fait surintendant
des Finances , seul en charge
du Trésor et de sa gestion.
En
1605, il obtient la première
place au Conseil du roi et, en
1606, le titre, créé pour lui, de
duc et pair de Sully .
Il
mènera par la suite une poli
tique bien différente de celle
des années de guerre, réalisant
de sages économies, rééquili
brant le budget et s'attachant
à rembourser les dettes con
tractées par Henri IV.
w w u o; ::1.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- AYEN, Adrien Maurice, comte d', 3e duc de Noailles (1678-1766) Président du Conseil des finances (1715-1718), il devient maréchal de France en 1734.
- SULLY, Maximilien de Béthune, baron de Rosny, duc de (13 décembre 1560-22 décembre 1641) Homme politique Il a quinze ans lorsqu'il fait le choix de rejoindre l'armée huguenote.
- BROGLIE, Achille Léonce-Victor, duc de (1785-1870) Fils d'un père guillotiné en 1794, il est auditeur au Conseil d'Etat durant l'Empire et épouse Albertine, la fille de Mme de Staël.
- SULLY, Maximilien de Béthune, baron de Rosny, duc de (13 décembre 1560-22 décembre 1641) Homme politique Il a quinze ans lorsqu'il fait le choix de rejoindre l'armée huguenote.
- SULLY, Maximilien de Béthune, baron de Rosny, duc de (13 décembre 1560-22 décembre 1641) Homme politique Il a quinze ans lorsqu'il fait le choix de rejoindre l'armée huguenote.