Le Front populaire en France ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Blum pousse les représentants patronaux et syndicaux à signer les
accords de Matignon.
Ces derniers prévoient des augmentations de
salaire de
7% à 15 %,la reconnaissance du droit syndical dans l'entre
prise,
la semaine de 40 heures et l'instauration des congés payés
(15 jours par an).
Thorez intervient pour faire cesser les grèves : « Tout
n'est pas possible.
[ ...
]Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction
a été obtenue.
» Le Front populaire lance une série de réformes sociales
et économiques, destinées à améliorer le sort de la classe ouvrière (sans
remettre
en cause le capitalisme) et à lutter contre le chômage.
Les deux
objectifs sont d'ailleurs censés coïncider.
Ainsi le Front populaire attend
il des hausses de salaires et des 40 heures une relance de la consomma
tion
et de la production, et par conséquent une reprise de l'emploi.
Le
Front populaire crée l'ONIB (Office national interprofessionnel du blé)
afin de soutenir le prix du blé.
La Banque de France est nationalisée, tout
comme
les industries de guerre, cela afin de contrecarrer le pouvoir des
marchands de canons.
Le Front populaire met également sur pied le
CNRS afin d'encourager la recherche et instaure un ministère des Sports
et du Loisir pour encadrer les congés payés.
Désireux de désaliéner la
classe ouvrière, le Front populaire encourage le théâtre et la culture
populaires.
Sur le plan extérieur, le Front populaire envisage d'accorder l'indépen
dance
à la Syrie et au Liban, pays placés sous son mandat.
En Algérie, le
projet Blum-Violette prévoit d'accorder la citoyenneté française à une
petite élite
de musulmans (officiers et diplômés du supérieur).
Aucun de
ces deux projets n'aboutira.
En outre, face à la menace nazie, Daladier,
ministre
de la Guerre, lance un vaste programme de réarmement.
Malgré
l'enthousiasme qu'il a suscité au sein de la classe ouvrière, le Front popu
laire va échouer sur plusieurs écueils.
En politique étrangère,le Front populaire se déchire au sujet de la guerre
d'Espagne.
Les communistes sont partisans d'une intervention aux côtés
des républicains espagnols,
les radicaux y sont violemment hostiles, de
peur d'un embrasement généralisé.
Finalement,
à la colère des commu
nistes,
Léon Blum opte pour la non-intervention, tout en laissant passer
armes
et volontaires par les Pyrénées.
En politique intérieure, le Front populaire suscite un climat de haine.
Léon Blum est victime d'injures antisémites dans la presse d'extrême
droite (
Gringoire,l'Action française,je suis partout).
Diffamé, calomnié, le
ministre de l'Intérieur, Roger Salengro, se suicide.
Les ligues, que le Front
populaire a dissoutes, se reconstituent sous
la forme de partis politiques,
en apparence
plus respectables.
Les Croix-de-feu se muent en PSF (parti
social français).
jacques Doriot,
un ancien communiste, fonde le PPF
(parti populaire français), mouvement ouvertement fasciste.
La Cagoule,
organisation secrète terroriste, commet des attentats provocateurs afin
de déclencher une guerre civile.
Le siège du patronat français est ainsi
dynamité afin de discréditer les communistes.
Dans la rue, les militants
antifascistes se heurtent violemment aux troupes
du PSF et du PPF..
»
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