Le duel des mignons d'Henri III
Publié le 28/08/2013
Extrait du document
Caylus est accompagné de jean d'Arcès, seigneur de Livarot, et de Louis de Maugiron, dit « le brave borgne « depuis qu'il a perdu un oeil au siège d'Issoi-re au printemps 1577. Aux premières heures du jour, le duel s'engage. Les six gentilshommes, tous fines lames, croisent le fer avec une rage et un acharnement exceptionnels : l'issue du combat ne peut être que la mort. Bientôt, le sang coule : Maugiron et Schomberg sont tués. Ribérac, très grièvement blessé, mourra le lendemain, à l'hôtel de Guise. Livarot également est très sérieusement atteint : après avoir été six semaines entre la vie et la mort, ...
«
gneur de Ribérac.
Caylus est
accompagné de Jean d'Arcès,
seigneur de Livarot, et de
Louis de Maugiron, dit « le
brave borgne » depuis qu'il a
perdu un œil au siège d'lssoi
re au printemps 1577 .
Aux pre
mières heures du jour, le duel
s'engage.
Les six gentilshom
mes, tous fines lames , croisent
le fer avec une rage et un
acharnement exceptionnels :
l'issue
du combat ne peut être
que la mort .
Bientôt, le sang
coule : Maugiron et Schomberg
sont tués .
Ribérac, très griève
ment blessé, mourra le lende
main, à l'hôtel de Guise.
Liva
rot également est très sérieu
sement atteint : après avoir
été six semaines entre la vie et
la mort, il se rétablira, mais il
restera estropié à vie.
Caylus
s'est vu asséner
par Entragues
dix-neuf coups d'épée furieux,
qu'il a ponctués chacun d'un
enthousiaste « Vive le roi ! »
Pantelant, il est transporté à
l'hôtel de Boissy, où il va ago
niser pendant près d'un mois.
Henri III le veille comme un
fils,
promet même cent mille
écus au médecin qui le sau
vera .
En vain.
Le 29 mai, le
blessé expire en tenant la
main
de son souverain et en
murmurant « Ah ! Mon roi, mon
roi
! » Quant à Entragues, qui
n'a eu qu'une légère égrati
gnure au bras, il est le seul à
sortir quasiment indemne de
.8 cette funeste aventure .
~ ~ Le duel des mignons se solde
~ donc par quatre morts, deux
~ dans chaque camp, et prive "' ~ Henri Ill de deux de ses plus
~ fidèles amis, Caylus, son pré
.fil féré entre tous , et Maugiron .
0 C'est terrassé par la douleur
~ que le roi se recueille devant
~ leurs dépouilles.
Une mèc he
de cheveu x
Le 29 avril, Henri Ill écrit per
sonnellement à Laurent de
Maugiron, lieutenant général
du Dauphiné, évoquant la
mort de son fils, « tant aimé de
son maître qu 'il se pouvait
aimer», survenue «avec très
grand
honneur ».
A Caylus, il
retire délicatement les bou
cles d'oreilles dont il lui avait
fait présent, puis, comme à
Maugiron, fait couper une mè
che de ses cheveux, qu'il dé
pose dans un précieux coffret .
Ces
« reliques » ne le quitte
ront plus et, soir et matin, il
priera pour le repos éternel de
ses amis disparus.
Il tient en
outre à rendre à ses favoris
des honneurs dignes de son
attachement .
A ses poètes il
demande de composer des
vers exprimant le déchirement
qu'il éprouve .
li fait inhumer
les défunts à l'église Saint
Paul,
à Paris, et commande au
sculpteur Germain Pilon des
statues en marbre imitant
celles de divinités antiques
pour orner leurs tombeaux -
qui seront détruits par les li
gueurs en 1589 .
L.:opinion
publique accueille
fort mal ce culte du souvenir et
tourne en dérision l'amitié et
UNE QUERELLE
EN GUISE D'AVERTISSEMENT
Le 2 avril 1578, Gilles de Souvré, partisan des Guise,
et Jean-Louis de Nogaret
de Lavalette, futur duc
d'Épernon et proche
d'Henri III, se sont pris de
querelle pour des dames.
Ils ont voulu s'affronter en duel
avec de nombreux seconds,
mais le roi est intervenu et a
réussi à les en dissuader .
La « réconciliation » a été de
courte durée : le 27 avril
suivant, le souverain n'a pu
empêcher le combat, dont
l'issue a été dramatique pour
deux de ses mignons
préférés.
Pourtant, comme Charles IX, son frère aîné et
prédécesseur sur le trône,
Henri III a tenté de
réglementer le duel en
promulguant le 29 décembre
1576 l'édit de Blois, qui
définit cette pratique comme crime de lèse-majesté.
Mais l' usage du duel est si
profondément ancré dans
les mentalités et la noblesse
y a si souvent recours pour
« laver » son honneur qu'il
n 'a jamais fait appliquer cette loi...
la
fidélité d'Henri III à ses ser
viteurs de haut rang.
Entra
gues , au contraire, est auréolé
d'une gloire nouvelle et ses
exploits sont célébrés tels
ceux d'un héros; tandis que le
roi n'ose le faire poursuivre et
arrêter .
Les
persiflages et les sar
casmes du peuple à l 'égard
des mignons sont perfidement
alimentés par les pamphlets
satiriques commandités par le
duc de Guise et ses affidés .
Le
Lorrain
est parfaitement cons
cient du fait que, en conspuant
les favoris qui ont été tués,
c '
est la personne même du roi
qui est atteinte; et que l'humi
liation vient ainsi s'ajouter au
chagrin d' Henri 111.
w w V
"' ~.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les mignons d'Henri III
- Henri III et sa cour de Dumas (résumé & analyse)
- DUEL (Le) d'Henri Lavedan
- HENRI III ET SA COUR. (résumé)
- Henri Bergson, Matière et Mémoire (1896), chap. III