Le duché de Berg sous Murat

« Le duche de Berg sous Murat Un exemple de centralisation abusive 1806-1808 En 1806, Napoleon acquiert une partie de la Prusse rhenane, dont les principa- les villes sont Diisseldorf et Elberfeld, ainsi que le pays de Cleves: ('ensemble de ces territoires prend le nom de grand- duche de Berg; comme souverain, l'Empereur y place Murat, le 20 fevrier 1806, en recompense de ses services eminents lors de la recente bataille d'Austerlitz. Le duche de Berg est un de ces nom- breux Etats allemands, cries ou remo- deles par Napoleon et allies d'autorite la France, comme en tomoigne la lettre que l'Empereur adresse a Murat, le 9 mars 1806, pour lui donner des directi- ves: « ...Vous vous rendrez a Diissel- dorf, vous y serez regu avec tous les honneurs dus a votre rang, et vous noti- fierez tant dans le duche de Berg que dans le duche de Cleves mon decret imperial qui vous nomme Prince de Berg et de Cleves.

Vous procederez sur- le-champ a recevoir le serment de vos nouveaux sujets.

Vous ne ferez aucun changement dans l'administration et vous aurez soin, avant votre arrivie, que les troupes bavaroises, s'il y en a, soient en marche pour retourner chez elks...* Murat, en depit de ces injonctions, tente de regner en souverain liberal et de ne pas trop pressurer ses nouveaux sujets; il ne cherche pas a imposer arbitraire- ment des reformes administratives. Napoleon s'itonne du peu d'argent que Murat pretend recueillir: «Vous ver- rez qu'il est impossible, lui ecrit-il, le 23 mars 1806, qu'une population de 300000 tunes vous rende aussi peu que vous le dites.

Le calcul ordinaire suppo- serait 10 millions de florins de revenu, ou 4 millions de francs.

Cela ne vous engage pas moms a de l'economie, car il vous faudra une petite armee, tant pour occuper la jeunesse du pays que pour la dignito de votre Etat.* Murat tente de resister a ces instruc- tions; il veut sauvegarder la liberte de son grand-duche.

Lane, Napoleon mul- tiplie les ordres; Murat refuse de les appliquer, offrant mime sa demission l'Empereur; celui-ci l'accepte.

Depuis le château de Saint-Cloud, le 11 septembre 1808, il fait a Gaudin, le successeur de Murat, des injonctions qui placent le duche de Berg sous la domination tyrannique de la France: «Je desire divi- ner le duche en cinq departements, en districts, et chaque district en justice de paix et en municipalite, et y etablir une administration qui l'assimile le plus tot possible a l'administration frangaise.* L'exemple du duche de Berg est signifi- catif; il montre a quel point Napoleon tient a centraliser les territoires conquis et a les reunir sous sa domination, sans tenir compte de leurs susceptibilites nationales et de leur histoire.

Cette poli- tique rigide et despotique, peu a peu, se retournera contre la France. Le duché de Berg sous Murat Un exemple de centralisation abusive 1806-1808 En 1806, Napoléon acquiert une partie de la Prusse rhénane, dont les principa­ les villes sont Düsseldorf et Elberfeld, ainsi que le pays de Clèves: l'ensemble de ces territoires prend le nom de grand­ duché de Berg; comme souverain, l'Empereur y place Murat, le 20 février 1806, en réeompense de ses services éminents lors de la récente bataille d'Austerlitz.

Le duché de Berg est un de ces nom­ breux Etats allemands, créés ou remo­ delés par Napoléon et alliés d'autorité à la France, comme en témoigne la lettre que l'Empereur adresse à Murat, le 9 mars 1806, pour lui donner des directi­ ves: « ...

Vous vous rendrez à Düssel­ dorf, vous y serez reçu avec tous les honneurs dus à votre rang, et vous noti­ fierez tant dans le duché de Berg que dans le duché de Clèves mon décret impérial qui vous nomme Prince de Berg et de Clèves.

Vous procéderez sur­ le-champ à recevoir le serment de vos nouveaux sujets.

Vous ne ferez aucun changement dans l'administration et vous aurez soin, avant votre arrivée, que les troupes bavaroises, s'il y en a, soient en marche pour retourner chez elles ...

>~ Murat, en dépit de ces injonctions, tente de régner en souverain libéral et de ne pas trop pressurer ses nouveaux sujets; il ne cherche pas à imposer arbitraire­ ment des réformes administratives.

Napoléon s'étonne du peu d'argent que Murat prétend recueillir: «Vous ver­ rez qu'il est impossible, lui écrit -il, le 23 mars 1806, qu'une population de 300000 âmes vous rende aussi peu que vous le dites.

Le calcul ordinaire suppo­ serait 10 millions de florins de revenu, ou 4 millions de francs.

Cela ne vous engage pas moins à de l'économie, car il vous faudra une petite armée, tant pour occuper la jeunesse du pays que pour la dignité de votre Etat.>~ Murat tente de résister à ces instruc­ tions; il veut sauvegarder la liberté de son grand-duché.

Irrité, Napoléon mul­ tiplie les ordres; Murat refuse de les appliquer, offrant même sa démission à l'Empereur; celui-ci l'accepte.

Depuis le château de Saint-Cloud, le Il septembre 1808, il fait à Gaudin, le successeur de Murat, des injonctions qui placent le duché de Berg sous la domination tyrannique de la France: de désire divi­ ser le duché en cinq départements, en districts, et chaque district en justice de paix et en municipalité, et y établir une administration qui l'assimile le plus tôt possible à l'administration française.>~ L'exemple du duché de Berg est signifi­ catif; il montre à quel point Napoléon tient à centraliser les territoires conquis et à les réunir sous sa domination, sans tenir compte de leurs susceptibilités nationales et de leur histoire.

Cette poli­ tique rigide et despotique, peu à peu, se retournera contre la France.. »