Le duc de Chartres et mademoiselle de Blois un mariage imposé par le roi
Publié le 30/08/2013
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En 1692, comme le duc de Chartres va bientôt avoir dix-huit ans et mademoiselle de 'Blois quatorze, on décide d'ac¬célérer les choses et de con¬vaincre le jeune homme de consentir aux noces. Si le prin¬ce a été dûment chapitré à ce sujet par sa mère, son gouver¬neur, l'abbé Dubois, milite pour le point de vue du roi... Le 9 janvier, Louis XIV convo¬que son neveu dans son cabi¬net. En présence de Monsieur, il l'amadoue, avec « cette ma¬jesté effrayante si naturelle au roi «, remarque dans ses Mé¬moires le duc de Saint-Simon, qui suit ces manoeuvres avec le même intérêt passionné que le reste de la Cour. Pour¬quoi Philippe refuserait-il cette alliance qui renforcera encore les liens familiaux ? Les jeunes gens ne sont-ils pas déjà cou¬sins germains ? Le roi fait mi¬roiter à son futur gendre les grandes faveurs et les bon¬heurs qu'il devra à cette union. Monsieur renchérit. Troublé, le duc de Chartres balbutie que le serment qu'il a fait à sa mère l'empêche d'accepter. Machia¬vélique, Louis XIV envoie sur-le-champ quérir Madame.

«
Flatterie
et intimidation
Pendant quatre ans, de 1688 à
1692, Louis XIV manœuvre en
coulisse .
li entreprend de ral
lier son frère à son projet par
l'entremise de son favori , le
chevalier de Lorraine .
Celui -ci ,
ravi
de pouvoir rendre service
à
Sa Majesté, promet d'inter
venir et, peu à peu, parvient à
tempérer les réticences de
Monsieur .
De leur côté, le roi et
madame de Maintenon s'em
ploient à se concilier les grâ
ces
du duc et de la duchesse
d 'Orléans .
«LES NOCES
DE LA HONTE »
Le 18 février 1692, la pompe
des célébrations du mariage du futur Régent avec la fille naturelle de Louis XIV ne parvient pas à effacer l'accablement général.
Seul le Roi-Soleil semble ravi.
Madame, qui pleure toujours, ne contribue guère à alléger l'atmosphère .
Le jeune marié est marri et plein de regrets.
Ni la dot, fort conséquente, ni la beauté de la mariée ne compensent le scandale de ce que la Palatine qualifie de « noces de la honte ».
Après ces débuts désastreux, la félicité déserte le ménage de Philippe l'inconstant et de Françoise Marie, qui a hérité de l'arrogance maternelle .
Très vite, le prince donne à sa femme le sobriquet de « Madame Lucifer » et la
trompe sans vergogne.
Quant à la Palatine, au fil de
ses nombreuses lettres, elle
laisse libre cours à son déplaisir et s'indigne qu'on lui ait imposé une bru qui
élève mal ses enfants, met trop de rouge, manifeste une vanité et un orgueil sans
pareils, une grande paresse et une forte tendance aux migraines, et qui a même
appris à son perroquet à proférer des inconvenances !
En 1692 , comme le duc de
Chartres va bientôt avoir dix
huit ans et mademoiselle de
Blois quatorze, on décide d'ac
célérer les choses et de con
vaincre
le jeune homme de
consentir aux noces .
Si le prin
ce a
été dûment chapitré à ce
sujet par sa mère, son gouver
neur , l' abbé Dubois , milite
pour le point de vue du roi.
..
Le 9 janvier, Louis XIV convo
que son neveu dans son cabi
net.
En présence de Monsieur,
il l 'amadoue, avec «cette ma
jesté effrayante si naturelle au
roi
» , remarque dans ses Mé
moir es le duc de Saint-Simon ,
qui suit ces manœuvres avec
le même intérêt passionné
que le reste de la Cour.
Pour
quoi Philippe refuserait-il cette
alliance qui renforcera encore
les liens
familiaux? Les jeunes
gens ne sont-ils pas déjà cou
sins germains ? Le roi fait
mi
roiter à son futur gendre les
grandes faveurs
et les bon
heurs qu 'il devra à cette union .
Monsieur renchérit.
Troublé, le
duc de Chartres balbutie que
le serment qu'il a fait à sa mère
l'empêche d'accepter .
Machia
vélique , Louis XIV envoie sur
ie-champ quérir Madame .
Un soufflet
de fiançailles
Sitôt qu 'elle arrive chez le roi,
la
Palatine est mise devant Je
fait accompli .
Louis XIV lui
assène l 'argument suprême :
puisque Monsieur et le duc de
Chartres sont d'accord, il espère
qu 'elle ne continuera pas à
s'entêter ! Folle de rage , Ma
dame est vaincue.
Désormais,
l 'affaire
peut être rondement
menée.
Les fiançaille s s ont
annoncées le jour même , dans
les
appartements de madame
de Maintenon, devant les
courtisans médusés .
Madame ,
elle, s'en va pleurer et tempê
ter en faisant les cent pas dans
la galerie des Glaces .
Elle re- fuse
de recevoir
son fils, venu
essayer
de s 'expliquer, et s 'en
prend violemment à son mari .
Au souper,
l'atmosphère est
glaciale, la mère et le fils san
glotent dans leur assiette , le
père remâche sa contrariété .
Pour bien marquer sa colère,
Madame va jusqu 'à escamoter
la révérence
qu 'elle doit à son
royal beau-frère .
Quant à l'am
bitieuse mademoiselle de
Blois , qui a affirmé : «Je ne me
soucie pas qu'il m'aime, je me
soucie qu'il m' épouse », elle
savoure sa victoire avec une
apparente modestie.
Le lende
main, les choses se gâtent
encore.
Saint-Simon rapporte
que Madame vint dans la gale
rie
des Glaces , où les courtisans
attendaient la messe royale :
« Monsieur son fils s'approcha
d'elle comme il Je faisait tous
les jours pour lui baiser la
main .
En ce moment.
Madame
lui appliqua un soufflet si so
nore
qu 'il fut entendu de quel
ques pas, et qui , en présence
de toute la Cour, couvrit de
confusion ce pauvre prince ! ».
»
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