Le Double Pays, union du Sud et du Nord

« Un peu moins de mille ans plus tard, la Haute et la Bas ­ se-Égypte forment de nou­ veau deux royaumes .

Le Sud a pour capitale Hiéraconpo­ lis, le Nord Bouto .

Vers 3150 avant Jésus-Christ, le Sud l 'emporte sur le Nord et anne x e le Delta .

Selon la tradition, l'unification, com ­ mencée par le roi Scorpion, est poursuivie par son succes ­ seur Narmer .

Elle est ache­ vée, vers 2925 avant Jésus­ Christ, par Ménès - que l'on a longtemps identifié à Nar ­ mer .

Ménès réunit les deux royaumes sous son autorité et promulgue le code de lois que lui a remis le dieu Thot .

Il fonde la première dynastie h i stor ique et construit une nouvelle forteresse, Mem ­ phis (dont le nom signifie lit­ téra l ement « le Mur blanc »), située à la pointe du Delta, à la jonct ion des deux anciens royaumes .

C ette ville , symbole éclatant de l'unification du pays, ne devient la capitale officielle que vers 2680 avant Jésus ­ Chr i st, sous le règne de Djo ­ ser, deuxième roi de la IWdy­ nast ie .

Auparavant, les pha ­ raons de la 1,.

dynastie rè­ gnent à Hiéraconpolis .

Ceux de la W dynastie sont établis à This - ville de Haute-Égypte située non loin d'Abydos -, qui a donné son nom à la pé ­ riode thinite .

Vers 2900 avant Jésus-Christ , la civilisation pharaonique achève de prendre ses carac­ t ères définiti fs.

Mais le sou ­ venir du découpage originel du pays s'est imprimé pour des siècles dans la mémoire collective.

La tradit ion, les rites et les cérémonies offi ­ c ie ll es en restent largeme nt imprégnés.

LA DOUBLE COURONNE, SYMBOLE DE L'UNION DE LA HAUTE ET DE LA BASSE -ÉGYPTE A l ' époque prédynastique , le roi du Sud port e le hedjet, la couronne blanche , longue mitre oblongu e.

Le roi du Nord est coiffé du deshret, la cou ­ ronne rouge , casque au sommet aplati pourvu à l ' arrière d 'un haut append i­ ce .

Lorsque la Haute et la Basse-Égypte ne forment plu s qu'un seul et même royaume , à Pharaon, maitre des Deux Terres partir de la r dynastie , leur union est symbolis ée par la combinaison de ce s deux couronnes .

Embo i­ tées l'une dans l'autre , les « Deux D éesses », égale­ ment appelées les «Deux Magicienne s», sont mainte ­ nues par le d iadème à /'uraeus , qu i symbolise la puissance royale , protège le souverain des forces du mal et foudroie les ennemis de l'Égypte .

Elle s forment ainsi le skhemty -le s «Deux Pu is­ santes» -, que les Grecs nommèren t pschent.

Les Égyptiens attribuent à cette couronne unique une puissance divin e dont Pha r aon tire une pa rtie de sa force e t de s on pouvoir.

A partir de la Ill° dynastie, les rois se font enterrer près de M emph is , dans la né­ cropole de Saqqarah .

Mais, pour respecter la dualité du pays, ils conservent un céno­ taphe -un tombeau fact ice - en H aute -Égypte .

Lor s du couronnement de Pharaon, il est expressément fait réfé­ rence à l'union du Sud et du Nord .

La couronne royale en est l'illustration .

Le pschent­ en égyptien skhemty , « les Deux Puissante s» -est formé par la réunion de la co uron ­ ne du Sud, le hedjet, longue mitre blanche oblongue, et de cell e du Nord, le deshret , casque ro uge au sommet aplati.

Pharaon se définit comm e le souve rai n de l'abeille , emblè­ me de la Haute -Égypte , et du roseau, symbole de la Basse­ Égypte .

Lors du couronne­ ment , deu x prêtres lie nt le lotus et le papyrus, plantes. »