LE DANEMARK dans les années 1970 (géographie)

« Les détroits et les iles Au sud du Kattegat, bras de mer qui sépare le nord du Jutland de la Suède méridionale, l'archipel danois forme une sorte de triangle de terre à l'intérieur duquel s'insinuent les chenaux du Sund, du Grand Belt (largeur minimum 15 km) et du petit Belt (largeur minimum 0,6 km) ce qui permet de distinguer un groupe d'îles occidental, composé de Fionie (2 924 km') et de ses dépendances (Aeroe, Taasinge, Langeland) et un groupe oriental comprenant Sjaelland (7 014 km', où se trouve Copenhague), Falster (514 km'), Loelland (1 283 km') et Moen.

Les détroits ont des profondeurs qui atteignent 81 rn dans les parties les plus resserrées, mais ne dépassent pas 10 rn dans les plus larges; ils sont dus à une invasion marine dans un relief d'origine glaciaire peu accentué mais très varié, ce qui explique leurs irrégularités ainsi que les formes contournées des fjords par lesquels, çà et là, la mer s'enfonce plus ou moins loin à l'intérieur des îles.

Bien que les fjords danois soient aussi sinueux que les fjords norvégiens, il ne faut pas se laisser abuser par la similitude des termes car il s'agit de bras de mer peu profonds serpentant entre des rives très plates.

Parfois le socle crayeux donne des falaises avivées par la mer mais à l'intérieur des îles on trouve des argi­ les glaciaires fines et fertiles, un relief fait de collines basses, de dépressions aux formes douces avec quelques lacs et parfois des marécages.

Le Jutland La presqu'île du Jutland offre des paysages qui diffè­ rent de part et d'autre d'une ligne de collines nord-sud, restes de la grande moraine frontale correspondant à l'avancée extrême de la dernière glaciation.

A l'est de cette ligne, c'est-à-dire sur près du tiers du Jutland, on retrouve le paysage des îles avec le manteau argileux, les collines, les lacs et surtout les fjords (Randers fj, Veile fj, Horsens fj) qui donnent un littoral très articulé propre à la vie maritime.

L'Ouest a un relief beaucoup plus adouci; quelques collines basses faites de matériaux apportés par des gla­ ciations plus anciennes émergent au milieu d'un grand plan incliné constitué par des sables; ceux-ci représen­ tent l'étalement en avant de la moraine terminale des matériaux arrachés à cette dernière par les eaux fluvio­ glaciaires; cette zone occidentale est l'équivalent de la Geest néerlandaise ou des nappes de sandr de la plaine allemande dont on retrouve le paysage de landes et de tourbières.

Cette région s'achève sur la mer du Nord par un cor­ don de dunes de 15 à 30 rn de haut; par endroits traver­ sant la ligne de dunes, la mer avait envahi une partie de la région donnant des fjords dont le plus important, le Limfjord, établit une liaison entre la mer du Nord et le Kattegat transformant en une île allongée (Thisted Hjôrring) l'extrémité septentrionale du Jutland; mais, depuis cette invasion, la mer a édifié des cordons litto­ raux qui tendent à transformer les fjords en lagunes.

Seul, l'extrême Sud-Ouest, au sud de la presqu'île de Skalling, échappe encore à cette régularisation.

Là, en 2021 arrière d'une rangée d'îles allongées (Romoe, Manoe, Fanoe) s'étendent des vasières en partie transformées en polders.

Par contre, sur plus de 350 km et jusqu'au Cap Skagen, tout le secteur situé plus au nord ne présente pratiquement aucun abri, aucune indentation : i Y a peu de littoraux aussi inhospitaliers et dangereux : c'est la « côte de fer » des Danois.

Le climat et la végétation Bien que, quelques années, du Kattegat à Bornholm, la mer soit couverte de glace, le climat danois est, dans l'ensemble, un climat de type océanique : les tempéra­ tures sont modérées; les moyennes sont à peine inférieu­ res à zéro en hiver -où toutefois la neige est fréquente - et elles dépassent de peu 16° en été.

Les précipita­ tions atteignent au maximum 800 mm dans le Sud­ Ouest; elles tombent sous forme de pluies fines avec un maximum de saison chaude; le ciel est fréquemment voilé par des brouillards pendant l'hiver, mais il se dégage au printemps où soufflent de violents vents d'est et de nord-est.

Evidemment, en allant vers l'est- et surtout à Born­ holm -, le climat est un peu plus rude, un peu plus lumineux et un peu moins humide, mais du fait de la quasi-absence de relief, les différences entre les diverses régions ne sont guère que des nuances.

Le Danemark est un des pays du monde où les espa­ ces cultivés occupent le plus de place et la végétation naturelle -une forêt de feuillus - a pratiquement dis­ paru dans tout l'est du pays alors que sur les sables de l'Ouest subsistent des lambeaux de landes à bruyères, les hedesletter.

Le peuple danois En 1978, la population s'élevait à 5,1 millions d'habitants pour une superficie de 43 069 km', non compris le Groenland et les îles Feroè!.

La densité de la population est assez forte : 119 hab.

par km'.

Elle est assez inégalement répartie car la den­ sité est beaucoup plus élevée à l'est qu'à l'ouest du pays.

Cette population connaît une croissance faible : 0,5 OJo (contre 0,6 OJo en France et 0,4 OJo en Suède) et un fort vieillissement, qui s'expliquent par le faible taux de natalité : 13 %o , et le taux relativement élevé de morta­ lité : Il %o.

Le degré d'urbanisation est considérable car 115 seu­ lement des habitants (environ 1 million de personnes) habite aujourd'hui dans des communes rurales, alors que les 4/5 peuplent les agglomérations urbaines; la proportion était rigoureusement inverse au début de ce siècle.

Le quart environ de la population vit à Copenhague, la capitale ( 1,4 million avec son agglomération).

Les autres villes de plus de 100 000 hab.

sont Aarhus, capi­ tale du Jutland 245 000 hab., Aalborg 155 000 hab.

et Odense 170 000 hab.

avec l'agglomération, patrie d'Andersen.

95 OJo de la population sont de confession luthérien­ ne, religion d'Etat depuis 1527.

La langue danoise est un rameau scandinave des langues germaniques.

Page 2. »