Le congrès d'Aix-la-Chapelle
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Voilà trois ans, depuis la défaite de Waterloo, que la France est occupée par les vainqueurs de Napoléon. Des soldats venus de Prusse, d'Autriche, de Russie, d'Angleterre, de Hollande, d'Espagne et même de Suisse, vivent aux frais du Gouvernement, bâfrent, boivent, pillent, se livrent aux pires exactions. En 1818, ils ne sont certes plus que cent cinquante mille, mais c'est encore trop pour le duc de Richelieu, le Premier ministre de Louis XVIII, qui oeuvre pour la restauration du prestige de la France et pour mettre fin à cette occupation. Le congrès d'Aix-la-Chapelle, qui s'ouvre le 30 septembre, va lui permettre d'atteindre ses objectifs.
«
des cent cinquante mille sol
dats alliés ont quitté le territoi
re, et la charge financière en a
été sensiblement allégée.
Mais
ce mieux
est insuffisant : reste
l'indemnité de sept cents mil
lions de francs, réglable par
tranches de quarante-cinq mil
lions tous les quatre mois.
Tant
pis s'il faut
emprunter aux ban
ques à des conditions draco
niennes : pour Richelieu, seul
le respect de la parole donnée
permettra d'obtenir en retour
que les Alliés honorent fidèle
ment leurs promesses.
Sa sa
gesse et sa loyauté contribuent
à relever la France aux yeux
de
l'Europe : « Sa parole vaut un
traité
», remarque Wellington.
Cependant, une dernière obli
gation doit être satisfaite avant
d'envisager
le retrait définitif
des troupes d'occupation : le
remboursement des dettes
contractées par les précédents
gouvernements français auprès
de particuliers des pays occu
pés par l'armée.
Pas moins de
cent trente-cinq mille réclama
tions sont présentées, pour un
montant
de plus de un milliard
et demi de francs ! Une somme
astronomique correspondant à
des réclamations parfois absur
des, comme celle du duc d'An·
halt-Bernburg, qui demande le
UNE INVITATION A LA MODÉRATION
« Les Augustes Souverains ont reconnu avec satisfaction que l'ordre des choses heureusement établi en France par la
restauration de la monarchie légitime et constitutionnelle et le
succès qui a couronné jusqu'ici les soins paternels de Sa Majesté
très chrétienne justifient pleinement l'espoir d'un affermissement
progressif de cet ordre de choses si essentiel pour le repos et la
prospérité de la France », précisent les Alliés dans une note
remise au duc de Richelieu.
Ils invitent également
Louis XVIII « à unir ses efforts et ses conseils aux leurs,
et à prendre part à leurs délibérations présentes et futures,
consacrées au maintien de la paix, des traités sur lesquels
elle repose, des droits et des rapports mutuels établis ou
confirmés par ces traités ».
remboursement de la solde
des mercenaires qu'un de ses
aïeux aurait fournis à Henri IV !
Conscients de l'énormité du
paiement exigé, les Alliés,
après examen des documents
par Wellington, arrêtent le
montant de la dette à deux
cent quarante millions de francs.
De retour parmi
les grands
Le duc de Richelieu lance aus
sitôt un nouvel emprunt, qui
marche
très bien.
Si le Gouver
nement est ravi d'avoir sous
estimé la richesse du pays, les
Alliés
regrettent d'avoir été
trop accommodants.
« La be
sogne sera courte et bonne, je
l'espère,
et la France rendue à
elle-même rentrera dans la
communauté européenne »,
écrit le Premier ministre de
Louis XVIII avant de partir pour
le congrès d'Aix-la-Chapelle,
qui s'ouvre le 30 septembre.
Dès le 9 octobre, un accord est
signé prévoyant le retrait des
troupes alliées à partir du 30
novembre et arrêtant le solde
des indemnités restant à ver
ser, que la France s'engage à
payer immédiatement, à deux
cent soixante-cinq millions de
francs, au lieu de deux cent
quatre-vingt-six millions, reli
quat du montant initial de sept
cents millions.
En contrepartie,
les Alliés envisagent cepen
dant des garanties pour l'ave
nir, car s'ils ont confiance en
Richelieu, ils doutent de la
pérennité de son Gouverne
ment.
Aussi invitent-ils publi
quement la France aux réu
nions internationales prévues
par l'article 6 du traité du 25 no
vembre 1815.
En outre, ils
renouvellent secrètement la
Quadruple Alliance afin de
prévenir une éventuelle mena
ce française.
Le 15 novembre, le duc de Ri
chelieu signe les protocoles de
conclusion du congrès d'Aix-la
Chapelle.
Il a atteint son objec
tif : la France sort de l'isole
ment dans lequel elle se trou
vait depuis 1814 et fait son
retour parmi les grandes puis
sances européennes; un re
tour qui suscite néanmoins
une certaine méfiance de la
part
de monarchies, qui s'in
quiètent de son tout récent
passé révolutionnaire..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le congrès d'Aix-la-Chapelle La France retrouve sa place.
- Le congrès d'Aix-la-Chapelle La France retrouve sa place.
- Le congrès d'Aix-la-Chapelle
- Le congrès d'Aix-la-Chapelle
- Aix-la-Chapelle, congrès d'