LE CONGO-KINSHASA AU XXe SIÈCLE
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
décolonisation du Congo.
Une décolonisation improvisée.
En 1956, des exigences pour l'indépendance sont formulées dans le manifeste d'un groupe dirigé par Joseph Iléo etdans celui de l'Abako, une association à base ethnique impulsée par Joseph Kasavubu (1910-1969), influente àLéopoldville (actuelle Kinshasa).
Des partis politiques sont créés à partir de 1957 et, pour la première fois, lesCongolais de trois villes (Léopoldville, Elisabethville [Lumumbashi] et Jadotville [Likasi]) font l'expérience desélections communales.
Lorsque rentre la délégation, comprenant Patrice Lumumba, qui s'est rendue (1958) à la conférence panafricained'Accra (Ghana), un meeting public est organisé à Léopoldville.
Peu après éclatent des émeutes urbaines sanglantes(4 janvier 1959), provoquées par le refus des autorités d'autoriser un nouveau meeting.
Cette année 1959 seramarquée par une contestation politique grandissante.
L'autorité coloniale multiplie les initiatives en direction despopulations et des élites, mais son pouvoir s'effrite.
La Belgique décide de précipiter l'indépendance.
En janvier-février 1960, une réunion rassemble à Bruxelles des délégués congolais et belges.
La date de l'indépendance estfixée au 30 juin.
Des élections législatives sont organisées en mai pour la constitution du Parlement congolais, et leschambres belges adoptent la Loi fondamentale qui régira le nouvel État.
La cérémonie de proclamation de l'indépendance de la République démocratique du Congo est marquée par troisallocutions, celles du roi des Belges, du nouveau président du Congo, Joseph Kasavubu, et du Premier ministre P.Lumumba.
Le discours de celui-ci, non prévu au programme, critique vivement la gestion coloniale belge.
Il indisposele roi et la Belgique, mais marque les Congolais et l'opinion internationale.
P.
Lumumba fait désormais figure de hérosnationaliste.
Le pays prend un mauvais départ avec la mutinerie de l'armée, qui intervient quatre jours seulement après laproclamation de l'indépendance.
Cette situation provoque le rapatriement des Belges qui étaient demeurés au Congoet ruine l'encadrement administratif du pays.
Elle suscite l'intervention de troupes belges.
Le chef de l'État et sonPremier ministre sont en conflit.
À l'inexpérience des leaders s'ajoutent des rivalités de compétences, des pratiquespolitiques différentes et surtout une forte interférence extérieure (rôle de la Belgique, conflit Est-Ouest).
La « crise du Congo ».
Le 11 juillet 1960, Moïse Tshombé proclame la sécession de la riche province du Katanga.
Le 13, P.
Lumumba faitappel à l'ONU (Organisation des Nations unies) pour l'envoi de casques bleus.
Le 8 août, c'est au tour de la partieriche du Kasai, autour des mines de diamant de Bakwanga, de se déclarer en sécession (Albert Kalondji).
P.Lumumba lance un appel à l'URSS.
La « crise du Congo » (1961-1963) prend la forme d'une guerre civile étendue àtout le pays.
L'Union minière du Haut-Katanga (compagnie belge) soutient la sécession, qui bénéficie du renfort demercenaires européens (les « katangais ») et où interviennent aussi les forces belges et celles de l'ONU.
J.Kasavubu et P.
Lumumba se révoquent réciproquement le 5 septembre et le chef de l'armée, Joseph-Désiré Mobutu,les suspend tous deux le 14.
Seul P.
Lumumba est emprisonné puis livré à M.
Tshombé au Katanga et assassiné lejour même (17 janvier 1961).
Les forces de l'ONU mettent fin à la sécession du Katanga (fin 1962).
Entre 1963 et1965, des « rébellions populaires » armées contrôlent près des deux tiers du territoire.
J.
Kasavubu nomme, en juillet1963, M.
Tshombé Premier ministre, avant d'être renversé par J.-D.
Mobutu, en novembre 1965.
Un régime despotique.
Le long règne de Mobutu (1965-1997) se caractérise par une gestion présidentielle, monopartiste et despotique.
Lenouveau régime s'affirme entre 1966 et 1972.
Des lois foncières attribuent à l'État toutes les terres ; la politiqueculturelle dite du « recours à l'authenticité » met l'accent sur la reprise des « valeurs traditionnelles africaines » ;d'autre part, l'enseignement est confié à l'État et les biens et entreprises appartenant aux étrangers sontconfisqués, avec ou sans indemnisation.
En 1971, le Congo-Kinshasa est rebaptisé « Zaïre » et le chef de l'État sefait désormais appeler « Mobutu Sese Seko ».
En 1966 et 1967, le régime Mobutu connaît des mutineries de mercenaires et d'ex-gendarmes katangais qui avaientappartenu à l'armée sécessionniste de M.
Tshombé et avaient été intégrés par la suite dans l'armée nationale en1964.
En 1977 puis en 1978, le Katanga (rebaptisé « Shaba » de 1972 à 1997) sera à nouveau le théâtre de laguerre : les acteurs en sont encore une fois les « gendarmes katangais » exilés en Angola où ils appuient les troupesdu MPLA (Mouvement populaire pour la libération de l'Angola).
En 1984 et 1985, deux nouvelles actions guerrièressporadiques de maquisards se déroulent au Katanga, dans sa partie nord-est, au niveau de la localité de Moba.
Lesacteurs, des anciens des rébellions de 1964, ont installé depuis 1967 un maquis sous l'autorité de Laurent-DésiréKabila dans les montagnes de la province voisine du Kivu.
Mobutu décide en 1977 de rétablir le poste de Premier ministre qu'il avait supprimé dix ans auparavant et d'organiserdes élections législatives, mais il n'entend pas pour autant renoncer au parti unique ou partager son pouvoir.
De Mobutu à Kabila.
Il faut attendre 1990 pour que Mobutu autorise enfin l'exercice d'un multipartisme politique.
Cette période dite de «.
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