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Le comte de Provence prend le titre de régent

Publié le 30/08/2013

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provence

En prenant l'initiative de se

nommer régent, le futur

Louis XVIII a commis un

véritable faux pas, ainsi

qu'en témoigne le maréchal

marquis de Bouillé dans ses

Mémoires « Il en résulta

pour ce prince un discrédit

qui ne rendit que plus

difficile sa situation, sa

contenance même et nuisit

ainsi à nos Intérêts non moins

qu'aux siens. « Dans les mois

qui suivent, tandis que la

guerre s'étend en l'Europe et

qu'à Paris règne la Terreur,

le comte de Provence attend

son heure. Il la croit venue

lorsqu'il apprend l'exécution

de Marie-Antoinette, le

16 octobre 1793. Tout en

déplorant « l'horrible attentat

qui vient de terminer les

jours de la reine «, il ajoute :

« Nous verrons bien si la

Cour de Vienne refusera

encore de me reconnaître

comme régent. « Mais

l'Autriche pleure son

archiduchesse assassinée.

L'Empereur, lui, reste sur ses

positions, imité par les autres

souverains européens.

A leurs yeux, le comte de

Provence n'est toujours pas

un régent légitime.

provence

« PROVENCE DISCRÉDITÉ En prenant l'initiative de se nommer régent, le futur Louis XVIII a commis un véritable faux pas, ainsi qu'en témoigne le maréchal marquis de Bouillé dans ses Mémoires : « Il en résulta pour ce prince un discrédit qui ne rendit que plus difficile sa situation, sa contenance même et nuisit ainsi à nos intérêts non moins qu'aux siens.

» Dans les mois qui suivent, tandis que la guerre s'étend en l'Europe et qu'à Paris règne la Terreur, le comte de Provence attend son heure.

Ilia croit venue lorsqu'il apprend l'exécution de Marie-Antoinette, le 16 octobre 1793.

Tout en déplorant « l'horrible attentat qui vient de terminer les jours de la reine », il ajoute : « Nous verrons bien si la Cour de Vienne refusera encore de me reconnaître comme régent.

» Mais l'Autriche pleure son archiduchesse assassinée.

L'Empereur, lui, reste sur ses positions, imité par les autres souverains européens.

A leurs yeux, le comte de Provence n'est toujours pas un régent légitime.

ont des réactions différentes à la mort de leur aîné.

Le pre­ mier reste prostré et silen­ cieux, alors que passe peut­ être l'ombre de la rivalité qui, enfant, l'opposait à Louis XVI.

Le second, lui, sanglote et se lamente sur la cruelle destinée du roi et le danger que courent encore Marie-Antoinette et ses enfants.

La douleur et le devoir Pendant trois jours, le comte de Provence réfléchit à l'attitu­ de qu'il doit adopter.

« La dou­ leur qui m'accable ne me fait pas négliger mes devoirs », dit· il à ses proches.

Ceux-ci ne sont qu'une poignée et forment une sorte de conseil de fortune.

Il y a l'ami fidèle, le comte d'Ava­ ray, le comte de Jaucourt, les maréchaux de Broglie et de Castries, le baron de Flaschlan­ den et le duc de La Vauguyon, fils du précepteur des enfants de France.

Le 28 janvier, Pro­ vence, avec le concours de ses « conseillers », met au point un manifeste qu'il envoie aux émi­ grés de l'aristocratie française et aux Cours européennes.

Après avoir reconnu Louis XVII, le fils aîné de Louis XVI, comme roi de France, il se désigne régent « par le droit de naissance ainsi que par les dis­ positions des lois fondamen­ tales du royaume».

Il déclare en outre vouloir à tout prix sau­ ver son pauvre neveu de « la plus dure captivité où le main­ tiennent les chefs des factieux ».

Il jure enfin solennellement de poursuivre le projet de res­ taurer la monarchie avec l'ap­ pui de l'Église.

Ignorant pure­ ment et simplement la nouvel­ le Constitution et la Répu­ blique, il agit comme si la Révolution -qui vient pourtant de mettre à mort le roi son frère -n'avait jamais eu lieu.

Des réactions mitigées L'« autorégence » du comte de Provence ne soulève guère l'enthousiasme.

Les émigrés, pour qui la régence revient de droit à la reine, sont pour la plupart scandalisés par cette initiative.

L'Autriche et la Prus­ se prennent aussi le parti de "' Marie-Antoinette et considè- ~ ~ < rent ce geste comme « une pré­ tention absurde».

Les réac- ~ tians sont de la même aune, -&.

quoique plus nuancées, à Ma­ drid et à Londres, où l'on parle d'une « démarche prématu­ rée».

La Suède, par l'entremi­ se du duc de Sudermanie, régent depuis la mort de Gus­ tave III en mars 1792, est mé­ fiante.

« Il est possible qu'il y eût du micmac dans cette affai­ re », écrit le duc à Axel de Fer­ sen, le chevalier servant de Marie-Antoinette.

A Naples, à Lisbonne, les échos ne sont guère meilleurs.

Seule Cathe­ rine II de Russie reçoit avec chaleur le comte d'Artois, émis­ saire du« régent».

Mais, si elle lui prodigue conseils et encou­ ragements, ses promesses d'ai­ de se perdent dans le flou le plus artistique.

Sans compter qu'elle se refuse, elle aussi, à reconnaître officiellement cette régence intempestive.. »

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