Le chemin des Dames

Le chemin des Dames

Auréolé de spectaculaires réussites à Verdun, le général Nivelle, préféré à Pétain, est placé à la tête des armées. Il remplace Joffre, affaibli par le demi-échec de la bataille de la Somme.

Nivelle, observant que les Allemands adoptent une attitude défensive en resserrant leurs lignes, tient à lancer une offensive décisive pour rompre le front. Les troupes britanniques et canadiennes attaquent en Flandre pour faciliter l'assaut français en Champagne. Le 16 avril 1917, Mangin reçoit l'ordre d'attaquer au Chemin des Dames.

Le site est impressionnant. Une crête, sorte de forteresse naturelle, creusée de grottes, hérissée de canons, parsemée de nids de mitrailleuses et bordée de pentes abruptes. Une telle position semble imprenable. Nivelle emploie donc les grands moyens. 4 500 pièces d'artillerie pilonnent la colline et 60 divisions sont engagées. Les lignes allemandes sont si solidement défendues et abritées que les tirs d'artillerie s'avèrent quasiment sans effet.

Dès les premiers assauts, les troupes sont fauchées par les tirs d'un ennemi puissant et invisible. Mais le commandement s'obstine et, sans relâche, lance de nouvelles attaques. Pour la première fois, on lance des chars dans la bataille. Non soutenus, ils sont détruits. En quinze jours, 147 000 hommes sont morts sans pouvoir avancer.

C'en est trop pour des Poilus qui refusent alors, non pas de se battre, mais d'aller au massacre. La colère gronde, les mutineries éclatent. Le 10 mai, Nivelle, limogé, est remplacé par Pétain, réputé pour être soucieux de la vie des hommes. Fusillant des mutins pour l'exemple, il améliore l'ordinaire du soldat et restaure la confiance en mettant fin aux offensives inutiles et sanglantes. En juin, la situation est apaisée.