L'Autorité nationale palestinienne, un État en « suspens »

Par ailleurs, la situation économique catastrophique que connaissent les territoires occupés, issue de la conjonction de trente années d’occupation sans investissement et des fermetures des zones autonomes près de la moitié de l’année, n’offre pas les conditions minimales pour la réinsertion sociale de cette population. Dépendant de l’OLP pour leur survie et celle de leur famille, ces personnes risquaient d’entrer dans l’opposition si l’organisation les abandonnait. L’ANP n’a eu alors d’autre choix que de les recruter au sein de sa nouvelle administration, au détriment de l’efficacité et des qualités professionnelles. Il en résulte une administration pléthorique et largement incompétente.

L'entrée de Yasser Arafat à Gaza, le 1er juillet 1994, a marqué l'aboutissement symbolique d’un long processus de reconnaissance du peuple palestinien et de son droit à l’existence politique en tant qu’Etat, processus qui avait débuté en 1964 lors de la création de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Conformément aux accords d’Oslo du 13 septembre 1993, l'Autorité nationale palestinienne (ANP) est instituée en tant qu’entité politique qui doit gérer les zones sous autonomie palestinienne pendant la période intérimaire de cinq ans précédant le début des négociations sur le statut final des territoires occupés.