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L'assassinat du duc de Berry devant l'Opéra, Louvel poignarde sa victime

Publié le 30/08/2013

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Le carrosse arrive à huit heu¬res devant l'Opéra, rue de Richelieu, à l'emplacement de l'actuel square Louvois. Ses occupants gagnent la loge royale, tendue de taffetas bleu frangé d'or. La Bigottini, la célèbre diva, entame le pré¬lude du Carnaval de Venise. Puis les spectateurs découvrent le fameux Élie qui, dès ses dé¬buts sur scène, comble toutes leurs espérances. A l'entracte, le duc de Berry et Marie-Caro¬line vont saluer leurs parents, les Orléans. Charles Ferdi¬nand ne partage pas l'animo¬sité de Louis XVIII envers le futur Louis-Philippe, et Marie-Caroline se plaît à échanger des souvenirs d'Italie avec Marie-Amélie. 

« fait les gorges chaudes.

Et puis le programme est allé­ chant.

Ce soir, on va donner Le Carnaval de Venise, Le Rossi­ gnol et Les Noces de Garnache.

La fatigue de Marfe ...

caroline sera fatale au duc Le carrosse arrive à huit heu­ res devant l'Opéra, rue de Richelieu, à l'emplacement de l'actuel square Louvois.

Ses occupants gagnent la loge royale, .

tendue de taffetas bleu frangé d'or.

La Bigottini, la célèbre diva, entame le pré­ lude du Carnaval de Venise.

Puis les spectateurs découvrent le fameux Élie qui, dès ses dé­ buts sur scène, comble toutes leurs espérances.

A l'entracte, le duc de Berry et Marie-Caro­ line vont saluer leurs parents, les Orléans.

Charles Ferdi­ nand ne partage pas l'animo­ sité de Louis XVIII envers le futur Louis-Philippe, et Marie­ Caroline se plaît à échanger des souvenirs d'Italie avec Marie-Amélie.

Au moment de regagner sa loge, le duc remar­ que une pâleur subite sur le visage de Marie-Caroline.

Il insiste pour qu'elle regagne aussitôt leur demeure, le pa­ lais de l'Élysée-Bourbon.

Mais l'impétueuse duchesse négo­ cie.

C'est entendu, elle rentre­ ra, mais seulement après le ballet ...

Lors du second acte des Noces de Garnache, Marie-Caroline admet qu'elle se sent lasse et accepte de quitter l'Opéra.

Son époux s'empresse de l'accom­ pagner à sa voiture avec mada­ me de Béthizy, qu'il a chargée de veiller sur elle.

Il la rejoin­ dra un peu plus tard, après avoir vu danser l'étoile Virginie Oreille, une de ses conquêtes, dont il a un fils caché.

L'assassin attendait dans l'ombre Après avoir pris congé de son épouse, le duc de Berry se dirige vers l'entrée du théâtre.

A cette heure tardive, le quar­ tier est désert.

Près de la calè­ che de la duchesse veillent pourtant trois valets de pied et un soldat de garde.

Alors que Charles Ferdinand devise avec Choiseul, son aide de camp, et le comte de Mesnard, un homme surgit soudain de l'ombre.

Il se précipite sur le duc, lui empoigne l'épaule gauche et lui plante un couteau dans le côté droit.

L:agresseur prend aussitôt la fuite, Choi­ seul à ses trousses.

« Quel bru­ tal que cet homme ! », s'écrie le duc de Berry.

Puis remar­ quant le poignard, il murmure dans un souffle : « Je suis assassiné ! » Affolée, Marie­ Caroline s'est ruée hors de sa voiture pour tenter de porter secours au blessé.

Pendant ce temps, l'assassin heurte, sous l'arcade Colbert, un garçon du café Hardy chargé d'un pla­ teau.

Cet obstacle providen­ tiel permet à ses poursuivants LOUVEl- FAN~TIOUE NOSTALGIQUE DE L'EMPIRE Louis Pierre Louvel, né en 1 783 à Versailles, a trente­ sept ans au moment des faits.

Cet ouvrier sellier, instruit et au caractère calme, est entré très jeune au service de Napoléon.

Il a fidèlement servi l'Empereur, qu'il vénère passionnément, et l'a suivi pendant son exil à l'île d'Elbe.

En 18 J 4, lorsq11e Louis XVIII ést monté sur le trône de France, il a fait le serment d'exterminer les Bourbons, qui ont chassé son héros.

En 1816, • il s'est fait engager aux Écuries du Roi, rue Saint­ Thomas-du-Louvre.

Ouvrier exemplaire, ce solitaire s'y est fait remarquer par son humeur particulièrement sombre et taciturne.En poste aux Écuries, Louvel peut se tenir informé ..de tous les -·déplacements dè.la famille royale.

Ainsi, ce 13 février J 820, il connaît padaitement les projets de sortie du duc de Berry.

Peu avant huit heures du soir, il s'est posté dans une encoignure de la rue Rameau, tout près de l'Opéra.

De là, il a pu aisément repérer sa victime, vêtue d'un habit de drap vert et d'un gilet jaune.

Et personne n'a accordé la moindre atte.ntion à ce petit homme aux yeux gris et au front étroit, habillé comme un bourgeois, qui, attendant son heure, serrait dans sa main un couteau à longue lame.

de le ceinturer.

Alors qu'on le mène auprès du commissaire Joly, responsable de la sécurité de l'Opéra, l'homme, qui dit s'appeler Louvel, ignore osten­ siblement sa victime.

A Mes­ nard qui, horrifié;1ui demande la raison de son crime, il assè­ ne implacable : « Les Bour­ bons sont les plus grands ennemis de mon pays.

». »

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